Les députés maliens ont adopté, avant-hier, à l'unanimité la feuille de route du gouvernement pour la tenue de la transition, lors d'une session extraordinaire, ont rapporté des médias. Les élus de la nation ont voté en faveur (139 voix pour et zéro contre) la feuille de route qui sert de cadre de référence à l'action gouvernementale pour la période de la transition. Le président par intérim de l'Assemblée nationale du Mali, Pr. Younoussi Touré, a déclaré qu'en plus du vote favorable, les députés continueront à aider le Premier ministre malien, Diango Cissoko et son équipe gouvernementale, eu égard à la mission assignée à celle-ci. Cependant, certains députés, ont demandé à ce que le Premier ministre tienne compte des réserves qu'ils ont émises. Pour rappel, vendredi dernier, le gouvernement malien a adopté en conseil extraordinaire des ministres, la présente feuille de route. Financée par le Budget d'Etat 2013 à hauteur de 112 milliards et par les appuis extérieurs, elle est articulée autour de deux missions essentielles. Il s'agit du rétablissement de l'intégrité du territoire national et l'organisation d'élections libres et transparentes. Les Etats-Unis vont fournir un soutien aérien aux troupes africaines Les Etats-Unis vont transporter à l'aide de leurs avions des troupes africaines intervenant au Mali, notamment depuis le Tchad et le Togo, a annoncé mardi le porte-parole du Pentagone, George Little. "Nous soutenons l'effort international en fournissant des moyens de transport aérien aux pays de la région, notamment le Tchad et le Togo", a-t-il affirmé devant les journalistes, précisant toutefois que les vols n'avaient pas débuté. Le Togo s'est engagée à fournir un contingent de 500 soldats à la Force internationale de soutien au Mali (Misma), sous l'égide de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Le Tchad, qui ne fait pas partie de la Cedeao, s'est pour sa part engagé à envoyer 2.000 soldats au Mali. Le déploiement de la force africaine est ralenti notamment par des problèmes de financement et de logistique pour les Etats qui y participent. Le Pentagone a effectué 17 vols d'avions C-17, transportant "plus de 391 tonnes de matériel et près de 500 passagers" depuis la France vers Bamako, a détaillé M. Little. Outre le soutien en matière de renseignement, les Etats-Unis ont, après deux semaines de délibérations internes, a accepté de mettre à disposition trois avions ravitailleurs KC-135 en appui aux opérations aériennes françaises. Un premier vol, réalisé par un appareil qui a décollé de la base aérienne de Moron (Espagne), a permis de transférer "environ 15 tonnes de kérozène aux avions de combat français", selon lui. Des militaires français à l'aéroport de Kidal Sur le terrain, des militaires français ont pris position dans la nuit de mardi à mercredi sur l'aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, tombée en mars dernier aux mains des terroristes, selon des sources concordantes. "Un avion français s'est posé sur la piste de l'aérodrome de Kidal. Ils ont pris position sur l'aérodrome. on voit aussi des hélicoptères", a déclaré un responsable de l'administration locale. L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale : "Nous confirmons que des appareils français sont sur la piste d'atterrissage de Kidal, et des hélicoptères de protection dans le ciel". Un notable touareg de Kidal a témoigné dans le même sens. "Les Français ont effectivement pris position" sur la piste d'atterrissage de la ville. Ces informations surviennent alors que les soldats français et maliens ont reconquis en 48 heures et sans rencontrer de réelle résistance les deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains des groupes terroristes depuis 10 mois. Kidal, troisième centre régional du Nord du Mali, à 1.500 km de Bamako, dans l'extrême nord-est malien, était le fief du groupe terroriste Ansar Dine. Cette ville avait été la première conquise par les rebelles touareg et les groupes terroristes en mars 2012. Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés. Le HCR va aider les retours spontanés au Mali Sur le volet humanitaire, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit prêt à aider au retour des personnes déracinées par le conflit dans le nord du Mali. "Nous prévoyons d'ouvrir de nouveaux bureaux à Gao et dans d'autres villes du nord dès que les conditions de sécurité le permettront. La présence des troupes rebelles islamistes et l'insécurité qui en résulte ont entravé l'accès humanitaire vers le nord", a annoncé mardi le porte-parole du HCR Adrian Edwards. D'après des entretiens menés ces derniers jours avec des personnes déplacées internes à Bamako, la capitale malienne, il apparaît que de nombreux civils espèrent rentrer chez eux dans des régions qui étaient ou qui sont toujours sous le contrôle des rebelles, comme Gao, Tombouctou et Kidal, a précisé M. Edwards. Le mouvement des retours spontanés a déjà commencé dans certaines régions. Dans la ville de Konna au centre du Mali, par exemple, une mission des Nations unies pour l'évaluation de la sécurité a confirmé que des personnes rentraient chez elles. Près de la moitié de la population de la ville de 10.000 personnes avait fui lorsque Konna était envahie le 10 janvier, a-t-il indiqué. Malgré des signes d'intérêt croissant pour les retours, les conditions dans le nord du pays sont difficiles. Les personnes récemment déplacées depuis le nord ont fait état d'importantes pénuries de vivres, d'eau potable et d'essence. L'électricité, le transport, les communications, l'accès aux soins de santé et l'éducation sont quasiment inexistants, a-t-il dit. Selon le HCR, environ 380.000 personnes ont fui le nord du Mali depuis le début du conflit il y a un an, y compris 230.000 déplacés. Par ailleurs, plus de 150.000 réfugiés maliens se trouvent dans les pays voisins