L'instruction judiciaire et les enquêtes policières sur l'affaire de dilapidation de 3200 milliards de centimes d'agences de la Banque nationale d'Algérie (BNA) n'ont pas encore révélé tous leurs secrets. Lors de son audition par la justice, A.I., inspecteur régional de cette banque, a révélé que cette affaire remonte au début d'octobre 2004 lorsque la direction générale de la BNA a reçu une lettre anonyme contenant des informations sur des opérations bancaires suspectes basées sur la circulation de chèques sans passer par la comptabilité. Ces informations faisaient état de la création, par Abderrahmane Riyad Achour, principal accusé dans cette affaire, d'entreprises fictives avec ouvertures de comptes bancaires au niveau des agences BNA de Bouzaréah, Cherchell et Zéralda, réussissant à dilapider des fonds publics en complicité avec certains fonctionnaires de la Banque nationale d'Algérie. Lors d'un contrôle effectué à l'agence BNA de Bouzaréah, ajoute cet inspecteur régional de la BNA, il a été découvert des dilapidations dans le compte bancaire de la société "National plus" spécialisée dans les travaux publics et gérée par Abderrahmane Riyad Achour. Cet inspecteur régional rapporte la découverte d'avis de virement concernant un chèque appartenant à la société "Mamouna", avec une somme de 11.413.069,03 DA, en date du 04 octobre 2005. "L'énigme" était le visa "payé" portée sur ce chèque en date du 05 octobre de la même année. Il fait remarquer que, normalement, une durée de temps plus longue devait séparer la date de cet avis et celle de ce visa et non un jour comme cela a été découvert, note-t-il. Cet inspecteur régional explique qu'il a exposé cette situation à un directeur de l'agence BNA de Bouzaréah, demandant des éclaircissements sur le peu de temps mis entre ces deux opérations et il lui aurait répondu, selon ses dires, que cette opération s'est effectuée par fax, ce qu'il estime "illégale".