Les Bourses européennes ont terminé la semaine en baisse, les investisseurs s'interrogeant toujours sur l'économie européenne et plus particulièrement sur les intentions de l'Espagne. "Les investisseurs attendent que quelque chose se passe: que l'Espagne confirme qu'elle souhaite une aide financière de l'UE et du FMI", a commenté Angus Campbell, analyste de Capital Spreads. Cet attentisme a à peine été tempéré par une bonne nouvelle: le moral des ménages américains est au plus haut depuis la fin de la récession aux Etats-Unis en juin 2009, selon l'indice de confiance des consommateurs américains d'octobre de l'Université du Michigan. En zone euro, la production industrielle a progressé de 0,6% en août sur un an, après avoir déjà avancé à ce rythme en juillet. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,72% A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 0,62% à 5 793,32 points. Le secteur des matières premières était déprimé, à l'exemple des minières Kazakhmys (-3,75% à 715,5 pence), Rio Tinto (-1,61% à 3 022 pence) et Anglo American (-1,48% à 1 824,5 pence) ou les pétrolières BP (-1,66% à 431,45 pence) et Tullow Oil (-1,14% à 1 404 pence). Les résultats solides de JPMorgan et Wells Fargo aux Etats-Unis ont en revanche entraîné une partie du secteur bancaire à Londres, comme Standard Chartered (+2,29% à 1 427,5 pence), Lloyds Banking Group (+1,90% à 39,7 pence). L'indice Dax de la Bourse de Francfort a cédé 0,68% à 7 232,49 points. Le conglomérat Siemens a cédé 1,12% à 76,19 euros, après avoir annoncé, jeudi dernier, qu'il présenterait un vaste plan de restructuration à l'échelle du groupe le 8 novembre, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels de son exercice décalé 2011/2012, et ne pas être en mesure d'atteindre tous ses objectifs financiers de moyen terme. Daimler (-0,29% à 38,04 euros) n'a pas souffert outre mesure du désengagement du fonds d'investissements d'Abu Dhabi Aabar, annoncé la veille au soir. En revanche, son concurrent Volkswagen, qui a annoncé de bons chiffres de vente pour le groupe en septembre (+6,5% sur un an), a perdu 1,68% à 146,6 euros. Deutsche Telekom a enregistré un repli de 2,09% à 9,16 euros. Lanxess a fini en queue du Dax (-4,40% à 60,21 euros). Parmi les valeurs gagnantes, les groupes de cosmétiques (Nivea) et d'adhésifs Beiersdorf a pris 0,63% à 57,92 euros et Commerzbank 1,80% à 1,47 euros. A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,72% à 3 389,08 points. Ainsi à mi-journée le titre STMicroelectroncis a soudainement grimpé de près de 20% après des rumeurs sur une prochaine scission de son pôle activité mobile qui perd de l'argent, par la suite démenti: le titre a tout de même terminé en hausse de 6,43% à 4,67 euros. Peugeot a gagné 2,28% à 6,01 euros. Alcatel Lucent (+6,80% à 0,77 euro) a profité d'un mouvement d'achat à bon compte alors que le titre évolue à ses plus bas historiques. EADS (-3,07% à 26,34 euros) est désormais pénalisé par les incertitudes qui affecte sa stratégie après l'échec de la fusion avec BAE. Des prises de bénéfices ont pesé sur Carrefour après sa forte hausse de la veille (-2,11% à 16,23 euros). L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a reculé de 1,06% à 7652,4 points. Telefonica, placé par l'agence Standard and Poor's sous surveillance négative, a terminé en baisse de 0,54% à 10,15% après avoir progressé durant une bonne partie de la journée. La plupart des valeurs bancaires étaient en baisse: Santander a perdu 1,80%, à 5,74 euros, BBVA 1,46 % à 5,93 euros et Caixabank 1,83% à 2,952 euros. Seule Banco Popular progressait de 0,62% à 1,308 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse, avant-hier, de 0,49% à 327,95 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le groupe chimique néerlando-suédois Akzo Nobel, qui a dévissé de 6,05% à 42,07 euros, et par le groupe de travail temporaire Randstad, qui a perdu 1,35% à 25,51 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,43% à 2 366,80 points. C'est le métallurgiste Umicore qui a réalisé la moins bonne performance (-2,42% à 38,74 euros). Le groupe de distribution Delhaize a lui aussi marqué le pas. Il a perdu 1,80% à 29,44 euros. Les plus fortes hausses ont été réalisées par le bancassureur KBC (+1,59% à 19,80 euros) et le numéro un mondial du zinc Nyrstar (+1,14% à 4,62 euros). L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib a cédé 0,78% à 15 512 points. Parmi les plus fortes hausses, le groupe Mediaset, qui a gagné 2,35% à 1,48 euro et Fiat Industrial qui a fini en hausse de 0,58% à 7,835 euros. A l'inverse, Fiat a reculé de 2,1% à 4,292 euros et Unicredit de 1,77% à 3,44 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,30% à 5 360,52 points. Le secteur bancaire a fini en ordre dispersé. La BCP a réalisé la meilleure performance de la séance avec un gain de 2,78%, mais la BES a reculé de 0,60% et la BPI de 0,24%, tandis que la Banif était à l'équilibre. L'entreprise de BTP Mota-Engil a été particulièrement chahutée avec un recul de 1,81% de même que le pétrolier Galp, qui a perdu 1,19%. Portugal Telecom a reculé de 0,80%. La Bourse suisse a clôturé la séance quasi inchangée, l'indice SMI terminant à 6 655,20 points, en hausse de 0,02%. Adecco (travail temporaire), considérée comme une valeur cyclique, a reculé de 1,59% à 46,33 francs suisse. Nestlé, qui a inauguré, avant-hier, sa 5e usine aux Philippines, a pris 0,25% à 61,30 francs suisse. Roche a gagné 0,66% à 182,40 francs suisse. Wall Street termine sans direction, inquiète malgré de bonnes nouvelles US La Bourse de New York a terminé la semaine hésitante sans direction, le bond du moral des ménages et des résultats meilleurs que prévu de la banque JPMorgan Chase ne suffisant pas à la rassurer avant le week-end: le Dow Jones a pris 0,02% mais le Nasdaq a cédé 0,17%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a grappillé 2,46 points à 13 328,85 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 5,30 points à 3 044,11 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a abandonné 0,30% (-4,25 points) à 1 428,59 points. Après avoir majoritairement évolué dans le vert dans la matinée, les indices ont hésité tout au long de la séance, le Dow Jones se hissant de justesse en territoire positif à la clôture. Les courtiers guettent avec inquiétude une saison des résultats dont ils craignent qu'elle soit sans éclat, en dépit des bons résultats de la première banque en termes d'actifs JPMorgan Chase, publiés dans la matinée, a souligné Art Hogan, de Lazard Capital Markets. Wall Street avait applaudi à l'ouverture l'annonce d'un bénéfice record de 5,7 milliards de dollars pour le troisième trimestre, en hausse de 34% sur un an et meilleur qu'attendu grâce à une hausse du chiffre d'affaires et une baisse des provisions pour pertes. En outre, les grands indices ont reçu un coup de fouet dans la matinée après la publication d'un indice de confiance des consommateurs américains d'octobre publié par l'Université du Michigan, selon qui le moral est au plus haut depuis le début de l'année aux Etats-Unis, a noté le site d'analyse financière Briefing.com. Mais le marché américain, qui se situe à des niveaux élevés, est en ce moment traversé par une tendance baissière, a relevé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. L'une des grandes sources de nervosité du marché réside également dans la réticence de l'Espagne à demander un plan de sauvetage financier, a noté Art Hogan. Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,663% contre 1,675% la veille et celui à 30 ans à 2,835% contre 2,855%. Tokyo termine en baisse de 0,15%, chute de l'action Softbank La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en baisse de 0,15%, au terme d'une séance dominée par la chute de près de 17% de l'action Softbank après l'annonce de discussions de rachat entre le groupe japonais de la téléphonie mobile et son concurrent américain Sprint Nextel. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 12,66 points (-0,15%) à 8 534,12 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a en revanche gagné 4,37 points (+0,61%) à 718,32 points. L'activité a été moyenne avec 1,73 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La séance a été marquée par le plongeon de 16,86% du titre Softbank, les investisseurs s'inquiétant pour la trésorerie du groupe intéressé par le rachat de Sprint Nextel. Le titre du troisième opérateur nippon a terminé la séance à 2 395 yens. La presse a évalué de 13 milliards à 20 milliards de dollars le montant de son acquisition éventuelle du groupe américain. "Les investisseurs craignent qu'un lourd fardeau financier ne pèse sur l'entreprise", a expliqué Kenji Shiomura, courtier chez Daiwa Securities. "Le marché se veut prudent, quelles que soit les potentialités de ce rapprochement à long terme", a-t-il ajouté. Dans son édition d'avant-hier, le quotidien économique Nikkei a affirmé de surcroît que l'acquisition de Sprint par Softbank pourrait engager le groupe japonais dans une bataille avec Deutsche Telekom pour le contrôle de MetroPCS, cinquième groupe de téléphonie mobile aux Etats-Unis. Deutsche Telekom a annoncé début octobre la fusion de sa filiale T-Mobile USA avec MetroPCS, mais Sprint chercherait à surenchérir pour arracher MetroPCS à son concurrent américain. Si Softbank concrétise l'achat de Sprint Nextel et si ce nouvel ensemble contrôlé par le groupe japonais parvient à acquérir MetroPCS, la transaction totale pourrait dépasser les 2 000 milliards de yens (25 milliards de dollars), a souligné le Nikkei. L'action de KDDI, le concurrent direct de Softbank, a profité de ces inquiétudes, gagnant 1,19% à 5 910 yens. Le groupe d'habillement Uniqlo a en revanche dégringolé de 9,93% à 16 040 yens au lendemain de l'annonce de résultats un peu moins bons qu'attendu.
