Le climat socioéconomique qui prévaut dans le pays à la veille de la rentrée sociale continue de susciter des réactions au sein des organisations patronales dans les rangs des syndicats autonomes. L'objectif des uns et des autres reste tout de même la concertation avec le gouvernement afin de contribuer au redressement du pouvoir d'achat des ménages qui ne cesse de se détériorer davantage alors que la flambée des prix des produits de large consommation gagne de plus en plus du terrain. Du côté des employeurs, les regards demeurent braqués sur la réunion que tiendront le 3 septembre prochain cinq organisations patronales dont la CNPA (Confédération nationale du patronat algérien), la CAP (Confédération algérienne du patronat) et le FCE (Forum des chefs d'entreprise). Outre le débat sur le pouvoir d'achat des citoyens et les augmentations subites et inexpliquées des prix des produits de large consommation de ces dernières semaines, la rencontre des principales organisations patronales du pays sera sanctionnée par l'élaboration d'une plate-forme de propositions qui sera transmise au gouvernement à la veille de la rentrée sociale de l'année en cours. Parmi les propositions que le monde patronal compte transmettre au chef du gouvernement, le forum des chefs d'entreprises évoque les dispositifs à mettre en place afin de parvenir à l'instauration d'un équilibre consolidé entre le pouvoir d'achat des ménages et des prix à appliquer sur les produits de consommation. A cet égard, le FCE avertit que le recours traditionnel au Trésor public en y puisant pour procéder à des augmentations de salaires directes ne contribuera en aucun cas à atténuer la tension. Les chefs d'entreprises estiment, à cet égard, que les augmentations de salaires sans la mise en place des paramètres d'accompagnement ne feront, plutôt, que provoquer une situation d'inflation. Parmi les propositions des organisations patronales figurent, également, la révision à la baisse de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur le produit national étant jugé que la politique fiscale appliquée actuellement ne fait qu'encourager l'importation. La lutte contre le marché informel, qui constitue un réel frein à la croissance économique, figure aussi parmi les propositions que les organisations patronales s'apprêtent à remettre au gouvernement. Le fléau, faut-il le rappeler, représente quelque 40% de l'activité économique nationale. Les mêmes organisations, à la faveur de leur rencontre de la semaine prochaine, recommandent également l'introduction de toutes les mesures qui seront prises dans les différents instruments de dialogue entre le patronat, le gouvernement et les syndicats des travailleurs, à l'instar du pacte économique et social et la tripartite. Du côté des syndicats autonomes, c'est la voie de la concertation qui est aussi privilégiée puisque pas moins de onze organisations syndicales représentant les travailleurs des différents secteurs d'activité comptent ouvrir un débat élargi avant la fin de la semaine en cours pour débattre de la situation socioprofessionnelle de la classe ouvrière. Selon le Snapap, (Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique) la rencontre aura pour objectif primordial l'étude des mesures qui s'imposent afin de mettre un terme à la dégradation du pouvoir d'achat des ménages et d'exhorter le gouvernement à renoncer à sa décision de renvoyer l'application de la nouvelle grille salariale à juillet 2008 au moment où les prix des produits de large consommation flambent sans cesse.