Le Premier ministre syrien Waël al-Halqi a appelé toutes les composantes du peuple syrien à s'engager dans un processus politique sur le territoire national afin de mettre un terme à la crise, conformément à la vision politique récemment mise en avant par le président Bachar al-Assad. M. Al-Halqi a tenu ces propos dimanche lors d'une réunion du cabinet diffusée en direct sur les chaînes de télévision d'Etat. Au cours de cette réunion, M. Al-Halqi a déclaré que son gouvernement avait donné des garanties pour assurer le succès du processus politique, et il a notamment souligné que "personne ne serait exclu du dialogue". Le gouvernement s'efforce de mettre sur pied le programme politique sur le territoire syrien et considère avec le plus grand sérieux la mise en route d'un dialogue national, a indiqué le Premier ministre, qui a ajouté que le projet politique proposé par le président Assad était basé sur des "objectifs nationaux". De son côté, le président du Parlement syrien Jihad al-Laham a souligné que le dialogue national constituait le fondement du programme politique. "Nous devrions tous travailler dans ce cadre de travail pour résoudre la crise", a-t-il dit. "Nous sommes confrontés à un ennemi qui s'est infiltré dans le pays avec l'aide de puissances étrangères", a encore indiqué M. al-Laham. "Nous sommes face à un grand défi pour préserver l'unité de la Syrie et la dignité des citoyens", a-t-il poursuivi. Dans son dernier discours télévisé à la nation, M. Assad a fait une proposition en trois étapes visant à résoudre la crise de manière politique. La proposition prévoit un cessez-le-feu, un dialogue national global sur une "charte nationale", ainsi que la mise en place d'un gouvernement et d'un parlement sur une base large. En évoquant la crise, le président a parlé d'un conflit non pas entre les autorités et l'opposition, mais "entre la nation et nos ennemis", et il a appelé à défendre le pays. Les rebelles prennent le contrôle d'un barrage militaire près de Alep Sur le terrai, les rebelles syriens ont pris hier, e contrôle d'un barrage militaire sur la route de l'aéroport international d'Alep, dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les rebelles se sont emparés d'un barrage à quelques centaines de mètres de l'aéroport militaire d'al-Naïrab", sur l'autoroute menant à l'aéroport international, a affirmé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays. Des combats intermittents se poursuivent sur cette autoroute, a-t-il précisé. De son côté, l'armée gouvernementale syrienne a affirmé qu'elle continuait son "opération de nettoyage de la zone entourant la base 80 afin de mettre fin aux combats se déroulant dans ses environs", a révélé le quotidien syrien "al-Watan". "L'armée devrait étendre dans les 48 heures son contrôle sur la base 80 (après avoir) nettoyé la partie investie par les hommes armés", explique le quotidien, faisant état d'une "amélioration progressive" de la situation sécuritaire à Alep. Samedi, de violents affrontements ont éclaté aux abords de l'aéroport militaire de Koueirés, à l'est d'Alep, accompagnés d'intenses bombardements et raids aériens de l'armée régulière. A Deraa (sud), les rebelles sont parvenus à détruire un barrage qui coupait une des routes menant à la frontière jordanienne. Le principal poste-frontière reste toutefois aux mains de l'armée syrienne. Dans la province de Hama (centre), le journal "al-Watan" rapporté "la mort de sept membres étrangers du groupe rebelle du "front al-Nosra", tués par l'armée syrienne dans la région al-Ghab". Dimanche, au moins 122 personnes (50 rebelles, 38 civils et 34 soldats) ont été tuées à travers la Syrie. Les violences qui ensanglantent le pays depuis 23 mois ont fait plus de 70.000 morts, selon l'ONU.