Il est de coutume en Algérie que la rentrée sociale soit un calvaire pour la majorité des Algériens, ballottés entre un pouvoir d'achat en continuelle précarisation et la nécessité de faire face à des dépenses en perpétuelle augmentation. Cette année, la rentrée scolaire et le mois de Ramadhan n'étant séparés que de quelques jours, le mois de septembre est donc porteur de toutes les inquiétudes Il n'est un secret pour personne que le citoyen algérien est incapable de subvenir à ses besoins face à une flambée de prix des produits de large consommation sur le marché national. Une flambée des prix qui n'a pas attendu septembre pour s'inviter cette année. En effet, selon l'Office national des statistiques (ONS), les prix de base des produits alimentaires ont augmenté de 9,8% au mois de juillet dernier par rapport à la même période de l'année 2006. Les statistiques de l'ONS, pour le seul mois de juillet dernier, confirment une hausse des indices des prix des produits de large consommation durant cette période. Le renchérissement des prix de l'ensemble des produits qui forment le panier de la ménagère, a fait réagir le gouvernement. Cependant, le comité ad hoc qui a été mis en place, ces derniers jours, sur décision d'un conseil interministériel (commerce, agriculture et finances) pour empêcher l'envolée anarchique des prix, et la décision prise, récemment, de poursuivre les subventions du blé tendre et du lait, malgré l'envolée de leurs prix sur le marché international, semblent dérisoires face à l'ampleur des augmentations D'autres mesures s'imposent pour préserver la paix sociale. Les augmentations de salaires prévues pour les travailleurs de la Fonction publique dès l'application de la nouvelle grille des salaires et la révision de leurs statuts particuliers au cours de la prochaine rentrée sociale doivent être opérées dans les plus brefs délais. La réunion entre le gouvernement et l'Union générale des travailleurs prévue pour septembre prochain doit être couronnée impérativement par l'aboutissement des négociations autour du pourcentage des augmentations annoncées. L'UGTA, qui avait contracté un pacte économique et social avec le gouvernement et continuer à jouer aux pompiers sans que l'Exécutif prenne les mesures adéquates pour une paisible rentrée sociale. La situation est d'autant alarmante que, fait nouveau en Algérie, le patronat monte lui aussi au créneau. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a, en effet, alerté le gouvernement sur la gravité de la conjoncture socioéconomique que traverse le pays, particulièrement à la veille de cette rentrée sociale. De l'aveu d'un patron, Réda Hamiani en l'occurrence, le front social renvoie des signes inquiétants présageant une rentrée sociale "chaude ". Le gouvernement est donc plus que jamais appelé à réagir et faire preuve d'une volonté manifeste de rétablir le contrat de confiance avec les Algériens. Surtout que du côté de la classe politique, notamment les partis dits de l'opposition, le cap est mis sur les prochaines élections locales.