Le conseil consultatif égyptien (Majless Echoura) a approuvé, avant-hier, l'amendement des articles de la loi électorale dont le découpage des circonscriptions électorales auxquels s'était opposée la Haute Cour constitutionnelle. Le président du Majless Echoura, Ahmed Fehmi, chargé de la législation jusqu'à l'élection du parlement, a indiqué que les amendements soulignent le respect de la décision de la Haute Cour constitutionnelle mais, a-t-il dit, un amendement a été introduit concernant le service militaire. L'amendement autorise les détenus politiques n'ayant pu accomplir le service militaire sous l'ancien régime de présenter leur candidature au parlement. Le dernier amendement est intervenu après l'opposition affichée par les courants salafistes notamment les Frères musulmans et le parti de la construction et du développement vis-à-vis de la décision de la Haute Cour constitutionnelle. Ces derniers le qualifient de bafouement des droits de milliers de personnes arrêtées durant la dernière période et n'ayant pas accompli le service militaire en raison de rapports rédigés à leur encontre. Dans son rapport, la Haute Cour constitutionnelle avait demandé la suppression de la dispense du service militaire, chose contre laquelle le gouvernement, réuni ce jeudi, a mis en garde du fait de l'existence d'un aspect anticonstitutionnel et la possibilité d'introduire un recours. Le Majless Echoura a approuvé d'autre part, de nouveaux amendements relatifs au découpage des circonscriptions électorales en Egypte qui énoncent d'ajouter 48 sièges à six gouvernorats pour atteindre le nombre de 546 au parlement au lieu de 498 sièges. Des députés de l'opposition avaient critiqué, de par la forme, le redécoupage des circonscriptions, estimant que le nouveau découpage offre aux islamistes des chances de remporter les circonscriptions touchées par les amendements. Le 18 février dernier, la Haute Cour constitutionnelle s'était prononcée sur la non constitutionnalité de cinq articles du projet de loi sur les élections législatives et avait demandé au Majless Echoura d'y apporter les amendements décidés. La loi électorale amendée sera soumise au président égyptien sans passer par la Cour constitutionnelle. Les législatives débuteront le 27 avril Les élections législatives égyptiennes débuteront le 27 avril et s'étaleront sur deux mois, d'après un décret présidentiel pris jeudi. Elles se dérouleront en quatre phases, précise le décret, selon lequel la nouvelle Assemblée du Peuple ainsi élue se réunira pour la première fois le 6 juillet. Dans une première phase, la population de cinq provinces, dont celle du Caire, votera, les 27 et 28 avril, avec un second tour prévu pour les 4 et 5 mai. Dans un deuxième temps, les électeurs de huit autres provinces, dont celle d'Alexandrie, se rendront aux urnes les 15 et 16 mai, un second tour devant avoir lieu une semaine plus tard. Puis ce sera aux habitants de huit provinces supplémentaires d'aller voter, les 2 et 3 juin (second tour: les 9 et 10 juin). Enfin, quatrième et dernière étape, les électeurs de six provinces se prononceront les 19 et 20 juin, un second tour devant se dérouler les 26 et 27 juin. La chambre basse du Parlement avait été dissoute en juin 2012 après une décision de la plus haute juridiction d'Egypte ayant abouti à l'annulation du scrutin, en déclarant la loi électorale anticonstitutionnelle. Les précédentes élections législatives avaient été organisées pendant l'hiver 2011/2012.