Les cours du pétrole étaient en hausse hier matin après l'annonce d'un accord entre les autorités de Chypre et ses bailleurs de fonds internationaux qui évite un effondrement du système bancaire de l'île et rassure les investisseurs inquiets d'une contagion. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 42 cents, à 94,13 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 44 cents, à 108,10 dollars, par rapport à la clôture de vendredi. L'accord trouvé dans la nuit de dimanche à lundi à Bruxelles entre Chypre, l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), apporte "davantage de clarté" pour Chypre, a indiqué Victor Shum, analyste chez IHS Purvin and Gertz à Singapour. L'Eurogroupe a avalisé dans la nuit de dimanche à lundi l'accord de principe trouvé un peu plus tôt par le président chypriote avec les dirigeants de l'UE et du FMI qui garantit à l'île un apport de 10 milliards d'euros moyennant de douloureux sacrifices pour les Chypriotes. Le président chypriote Nicos Anastasiades, qui a négocié pied à pied pendant près de 12 heures à Bruxelles, s'est toutefois dit "satisfait" de l'issue des négociations. L'accord prévoit la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne. Les détenteurs d'actions, d'obligations et les dépôts au-dessus de 100 000 euros seront durement frappés, mais ceux avec des dépôts au-dessous de 100 000 euros sont garantis. L'accord "conclut un week-end nerveux pour les traders qui scrutaient les informations sur Chypre", selon un rapport d'IG Markets Singapore relevant que les "actifs risqués pourraient se prendre une balle dans le bras". Les marchés craignaient que la crise chypriote se propage à d'autres pays périphériques de la zone euro, comme l'Italie ou l'Espagne, affectant l'économie de la région et présentant un risque pour la demande en brut dans la région. Vendredi, les cours du pétrole avaient nettement monté dans un marché misant sur une issue positive à la crise chypriote et porté par un regain d'optimisme sur l'économie américaine, de bon augure pour la demande du premier consommateur de brut mondial. Le baril de WTI avait gagné 1,26 dollar pour terminer à 93,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait terminé à 107,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de la veille.