Les cours du pétrole perdaient du terrain, hier, en cours d'échanges européens, les investisseurs engrangeant quelques bénéfices après avoir nettement progressé vendredi dopés par l'accord conclu par les membres de l'Union européenne (UE) sur une recapitalisation des banques. Dans les premiers échanges, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, valait 95,67 dollars, en baisse de 2,13 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 1,46 dollar à 83,50 dollars. Les prix du brut ont bondi vendredi après le succès du sommet européen, dont le but était de prendre à bras le corps la crise économique et avant la mise en place totale de l'embargo de l'Union européenne (UE) sur les importations de pétrole iranien pendant le week-end, notaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy. Réunis en fin de semaine à Bruxelles pour un sommet de deux jours destiné à examiner des réformes structurelles, les dirigeants de l'UE étaient parvenus à trouver un accord portant notamment sur la possibilité de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, dont l'usage sera plus flexible. Cet accord avait été salué sur les marchés par un regain d'appétit pour les investissements à risque, comme les matières premières, les opérateurs se détournant ainsi de valeurs sûres, comme la monnaie américaine. L'affaiblissement du billet vert, face à l'euro notamment, avait aussi soutenu les cours du brut, car il rend plus attractifs les achats d'or noir, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais les cours reprenaient leur souffle lundi alors que la demande continue d'être faible, relevaient les analystes de Commerzbank. Source d'inquiétudes, hier, pour la demande énergétique mondiale, des indicateurs ont montré que l'activité du secteur manufacturier en zone euro reste très basse, et que l'activité manufacturière en Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, s'est affaiblie en juin. Cependant, pour les analystes de Commerzbank, le rebond des prix pourrait se prolonger car jusqu'à présent, le marché a dans l'ensemble fait peu de cas des risques pesant sur l'offre. En effet, avec la mise en place de l'embargo sur les importations de brut iranien vers l'Europe et de sanctions américaines, l'attention des investisseurs devrait se tourner de plus en plus sur ce dossier cette semaine, anticipaient les experts. L'embargo européen total sur le brut iranien décidé en janvier par l'UE est entré en vigueur la veille. Les cours du pétrole étaient en baisse, hier, en Asie, sur fond de prises de bénéfices après la très forte hausse enregistrée vendredi, selon les analystes. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août perdait 1,03 dollar à 83,93 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord échéance août perdait lui 1,23 dollar à 96,57 dollars. Cette baisse a été accueillie sans surprise par les courtiers après la très forte enregistrée, vendredi, à New York. "Ce n'est pas surprenant après les gains de vendredi", a commenté Victor Shum, de Purvin and Gertz à Singapour.