La Corée du Sud a souligné, hier, que la Corée du Nord était capable à tout moment d'effectuer un essai nucléaire tout en précisant qu'aucun élément n'accréditait l'imminence d'un tel essai. Elle avait précédemment laissé entendre que des préparatifs en ce sens s'étaient récemment intensifiés. "Il y a des activités" sur le site atomique nord-coréen de Punggye-ri mais "il semble s'agir d'activités de routine", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Kim Min-Seok, tandis que selon le ministère de la Réunification, un essai n'apparaît pas "imminent". Le Japon en alerte Le Musudan, montré publiquement pour la première fois à l'occasion d'un défilé militaire en octobre 2010, aurait une portée théorique de 3 000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Alerté, le Japon a ordonné la veille à ses forces armées d'abattre tout missile nord-coréen qui viserait son territoire, a annoncé hier un porte-parole du ministère de la Défense. L'ordre va se traduire notamment par le déploiement en mer du Japon de destroyers équipés du système d'interception Aegis. Séoul se prépare à contrer toute attaque Séoul se prépare minutieusement à un tir de missile balistique nord-coréen, qui pourrait avoir lieu demain ou avant, a déclaré le conseiller pour la sécurité nationale de la présidente sud-coréenne, Kim Jang-Soo. "Il n'y a aucun signe de guerre à grande échelle pour l'instant, mais la Corée du Nord doit s'attendre à des représailles en cas de guerre localisée", a mis en garde le responsable. Se référant aux services de renseignement, les médias sud-coréens ont rapporté au cours de la semaine passée que Pyongyang avait déployé deux missiles balistiques de type Musudan sur sa côte orientale. Selon des experts américains, un tir pourrait être réalisé à l'occasion des célébrations du 101e anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-sung (né le 15 avril 1912).
Ban appelle Pyongyang à renoncer à toute provocation Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, a exhorté la Corée du Nord à s'abstenir de "toute nouvelle provocation". "Je les appelle d'urgence à ne pas prendre de mesures qui seraient une nouvelle provocation. La Corée du Nord ne peut pas continuer comme cela, elle ne peut pas continuer à s'opposer et à défier l'autorité du Conseil de sécurité et de la communauté internationale", a déclaré M. Ban. Plus tôt dans la journée, le journal sud-coréen JoongAng Ilbo, citant des sources gouvernementales, a rapporté que la Corée du Nord serait en train de préparer un quatrième test nucléaire souterrain, ainsi qu'un tir d'essai de missile balistique.
Kaesong: retrait de 53 000 employés nord-coréens La Corée du Nord a annoncé qu'elle allait retirer les 53 000 employés nord-coréens qui travaillent sur le complexe industriel intercoréen de Kaesong, sur son territoire, et le fermer temporairement. Nous allons retirer tous nos employés de la zone, a déclaré Kim Yang Gon, un haut responsable du parti, dans un communiqué transmis par l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Pyongyang va également suspendre temporairement les opérations dans la zone et étudier la question pour savoir s'il doit permettre son existence ou le fermer, a ajouté le responsable. Ces décisions ont été rendues inévitables en raison des va-t-en-guerre militaires qui cherchent à faire de Kaesong un objet de confrontation, a déclaré Kim Yang Gon, qui a visité le complexe hier matin. La manière dont la situation évoluera au cours des prochains jours dépendra entièrement de l'attitude des autorités sud-coréennes, selon lui. Poutine salue le report d'un essai de missile par Washington Le président russe Vladimir Poutine, a salué hier le report par Washington d'un essai de missile comme un geste d'apaisement très important vis à vis de la Corée du Nord, lors d'une conférence de presse à Hanovre (Allemagne). Il me semble que les Etats-Unis ont fait un geste très important. Ils ont stoppé le test d'un missile balistique. Nous devons remercier les Etats-Unis pour ce geste, a déclaré le président russe, lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui il a inauguré la foire industrielle de Hanovre. J'espère que ce geste sera remarqué par nos partenaires, y compris la Corée du Nord que chacun va se calmer et que tous vont travailler ensemble à la recherche d'une solution aux différents problèmes, a-t-il ajouté. Est-ce qu'il y a un danger? Oui, il y en a un, bien sûr, a affirmé M. Poutine, au sujet de l'escalade de la crise avec la Corée du Nord. La catastrophe de Tchernobyl serait un conte pour enfants à côté d'un conflit nucléaire avec ce pays, a-t-il déclaré. Les Etats-Unis ont joué l'apaisement face à la Corée du Nord en annonçant le report d'un essai de missile, après le déploiement par Pyongyang de deux missiles susceptibles d'atteindre un territoire américain dans le Pacifique. Du côté chinois, qui a voté les dernières sanctions à son encontre, s'est inquiété avant-hier de la poussée de fièvre sur la péninsule coréenne. Personne ne devrait être autorisé à précipiter dans le chaos une région, et à plus forte raison le monde entier, par égoïsme, a déclaré le président chinois Xi Jinping, sans toutefois nommer ni la Corée du Nord, ni les Etats-Unis.