Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté, avant-hier soir, sa démission au président Mahmoud Abbas, qui l'a acceptée, selon des sources officielles palestiniennes à Ramallah (Cisjordanie). Un sérieux désaccord opposait les deux hommes. Le différend entre Mahmoud Abbas et Salam Fayyad porte sur la démission le 2 mars du ministre des Finances Nabil Qassis, acceptée par le Premier ministre mais refusée par le président. Le Hamas dans la bande de Gaza a attribué la démission du Premier ministre à des "divergences internes au Fatah" de M. Abbas. Ce dernier a accepté la démission de Salam Fayyad et l'a chargé de rester à la tête du gouvernement sortant en attendant la formation du nouveau cabinet. "Fayyad quitte le gouvernement après avoir criblé notre peuple de dettes, et le Fatah doit en assumer la responsabilité parce que c'est lui qui l'a imposé (Fayyad) depuis le début", a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas à Gaza. "Cet événement (démission) n'est pas lié au dossier de la réconciliation palestinienne", a ajouté le porte-parole. Il a réaffirmé que le Hamas est prêt à appliquer l'accord de réconciliation avec le Fatah.
Accord de réconciliation Le Fatah et le Hamas ont signé le 27 avril 2011 au Caire un accord de réconciliation. Mais la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances constamment repoussées. Les gouvernements occidentaux ont affiché un constant soutien à Salam Fayyad depuis son entrée en fonction en 2007. Ils le considèrent comme le véritable artisan des efforts visant à créer un Etat palestinien. M. Fayyad a pris mi-2007 la tête du gouvernement palestinien qui ne contrôle que la Cisjordanie (depuis le coup d'Etat dans la bande de Gaza, dont le gouvernement du Hamas est dirigé par Ismail Haniyeh). Les médias locaux indiquent cependant que la démarche de M. Fayyad, économiste professionnel soutenu par l'Occident, s'explique par ses divergences avec M. Abbas et une critique de plus en plus virulente du Fatah, parti du président palestinien, dont le premier ministre ne fait pas partie. Les relations tendues qui opposent depuis longtemps le premier ministre et son président se sont détériorées le mois dernier au sujet de la démission du ministre des Finances Nabil Qassis, acceptée par M. Fayyad mais refusée par le président Abbas.