Chahbounia, Boughzoul, Bouaïche trois communes situées au sud de la wilaya de Médéa, et où sévit la plus redoutable espèce de scorpions : le “ tueur d'hommes ”. Renseignements pris, son venin renferme pas moins de onze toxines tout comme le cobra royal ! Quelque 200 cas d'envenimation scorpionique ont été enregistrés depuis le mois de mai dernier, apprend-on de source médicale. Et encore, il ne s'agit là que des victimes recensées à travers les trois centres de santé de Chahbounia alors que dans les douars et hameaux enclavés, il est fait appel aux thérapies traditionnelles (pose de garrot, succion, utilisation de gaz). L'issue est parfois dramatique lorsque l'envenimation est sévère. Classée zone orange avec Adrar et Tindouf, la région de Chahbounia s'étend sur 200 000 ha de steppe sérieusement menacée par la désertification. Lorsque les vents de sable se lèvent sur ces immensités nues et arides, le scorpion devient hyperexité. La période la plus dangereuse s'étale du mois de mai au mois de septembre avec un pic entre 18h et 00h, relatent des habitants. Selon un médecin traitant, il y a des piqûres bénignes, l'envenimation modérée (manifestations cardio-vasculaires et hypertention artérielle) et des cas sévères (détresse respiratoire, circulatoire et / ou neurologique). Dans ce dernier cas de figure, la présence d'un spécialiste en réanimation est vitale. Ce qui n'est pas le cas dans les centres de santé de Chahbounia où la sérothérapie reste la seule parade. Le hérisson, prédateur naturel du scorpion, a été exterminé pour ses prétendues “ vertus ” contre la sorcellerie. Ce qui explique la prolifération du tueur d'hommes et le taux de morbidité de plus en plus important. A noter la mobilisation du personnel médical des trois communes précitées.