A Chahbounia, Boughzoul, Bouaïche, trois communes situées au sud de la wilaya de Médéa sévit la plus redoutable espèce de scorpion, le « tueur d'hommes », car son venin renferme pas moins de onze toxines tout comme le cobra royal ! Quelque 192 cas d'envenimation scorpionique ont été enregistrés depuis mai dernier. Il ne s'agit là que des victimes recensées à travers les trois centres de santé de Chahbounia, alors que dans les douars et hameaux enclavés, il est fait appel aux thérapies traditionnelles (pose de garrot, succion, utilisation de gaz). L'issue est parfois dramatique lorsque l'envenimation est sévère. Classée zone orange avec Adrar et Tindouf, la région de Chahbounia s'étend sur 200 000 ha de steppe sérieusement menacée par la désertification. Lorsque les vents se sable se lèvent sur ces immensités nues et arides, le scorpion devient hyperexcité. La période la plus dangereuse s'étale de mai à septembre avec un pic entre 18 h et minuit, relatent des habitants. Selon un médecin traitant, il y a des piqûres bénignes, l'envenimation modérée (manifestations cardiovasculaires et hypertension artérielle) et des cas sévères (détresse respiratoire, circulatoire et ou neurologique). Dans ce dernier cas de figure, la présence d'un spécialiste en réanimation est vitale. Ce qui n'est pas le cas dans les centres de santé de Chahbounia où la sérothérapie reste la seule parade. Le hérisson, prédateur naturel du scorpion, a été exterminé pour ses prétendues « vertus » contre la sorcellerie. Ce qui explique la prolifération du tueur d'hommes et le taux de morbidité de plus en plus important. A noter, la mobilisation du personnel médical des trois communes précitées.