Cela fait plus de dix années que l'Irak avait subi une déferlante militaire pour, selon ce qui se disait, apporter la démocratie. Le bonheur aussi pour les populations. La sécurité internationale aussi puisque l'Irak était considérée comme une menace permanente en raison de ses stocks d'armes chimiques. C'était ce qui se disait du côté américain. La sécurité internationale était également mise en péril en raison des missiles balistiques irakiens capables de porter une charge chimique ou nucléaire jusque sur le territoire américain. Comme si cela ne suffisait pas, Bush ajoutait que Saddam entretenait des relations avec Al Qaïda. A qui les Irakiens devraient-ils faire payer la facture de réparation ? Contre qui faudrait il actionner la cour pénale de justice compte tenu des mensonges faits consciemment ? Colin Powell a fait son mea culpa, disant que lui-même a été manipulé. Le général est manipulé, l'entourage de Bush a menti, Bush a eu " sa " guerre, mais si on reste à ce niveau seulement, on oublie qu'il faudrait bien que quelqu'un ou quelques-uns devraient payer pour les dizaines de milliers de victimes irakiennes, et les centaines de milliers d'enfants morts par manque de soins et de nourriture. La famine dans un pays arabe ? C'était impensable, surtout pour un pays pétrolier. L'Irak est retourné à l'ère pré-industrielle. Les alibis ne manquent jamais pour justifier des actions armées destructrices quand les grandes puissances (toujours des puissances occidentales) ont des intérêts à garantir en Afrique, dans le monde arabe, dans les pays musulmans non arabes. Au nom de la sécurité pour Israël, on désigne le programme nucléaire civil iranien comme une future menace sur la sécurité internationale. Aujourd'hui, la même rumeur court en Syrie. Des armes de destruction massive, encore une fois, des armes chimiques. Il fallait détruire l'Irak pour la reconstruire. Idem pour la Syrie. Qui doit s'acquitter des factures de réparation ?