Les Bourses européennes ont terminé la semaine en nette hausse avant-hier, dopées par des chiffres américains sur l'emploi meilleurs que prévu, Francfort décrochant même un nouveau record de clôture. "L'attention s'est tournée cet après-midi vers les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et les opérateurs se sont jetés sur les actions après des chiffres meilleurs que prévu et la révision à la hausse du mois précédent", a commenté Nicholas John De Villiers Dale-Lace, courtier de CMC Markets UK. Le taux de chômage officiel n'a reculé que de 0,1 point par rapport à mars pour s'établir à 7,5% en données corrigées des variations saisonnières, mais c'est meilleur que les prévisions de stagnation des analystes et le taux de chômage américain redescend ainsi à son plus bas niveau depuis décembre 2008. L'Eurostoxx 50 a pris 1,65% A Francfort, l'indice Dax, qui a gagné 2,02%, a terminé à un niveau record, à 8 122,29 points. Son précédent record datait de mi-juillet 2007. En séance, le Dax est monté jusqu'à 8 130,16 points, pas très loin non plus de son plus haut niveau historique, qui est de 8 151,57 points, un niveau atteint aussi en juillet 2007. Adidas, qui a confirmé ses prévisions pour 2013, après un bénéfice trimestriel meilleur qu'attendu, a fait un bond de 7,55% à 85,50 euros. ThyssenKrupp a pris 7,06% à 14,33 euros et Continental 6,12% à 96 euros. A contre-courant: le fabricant de la crème Nivea, Beiersdorf (-1,73% à 70,40 euros), le groupe de santé Fresenius (-1,10% à 93,99 euros) et sa filiale FMC (-0,69% à 51,70 euros). La Bourse de Paris a terminé la séance à son plus haut depuis 22 mois, dépassant le seuil des 3 900 points (+1,40% à 3 912,95 points). Vallourec a tenu la vedette, progressant (+12,27% à 40,39 euros), après avoir publié un bénéfice trimestriel en hausse et vu Exane BNP Paribas, Credit Suisse et JP Morgan Cazenove relever leur recommandation. Dans le même secteur para-pétrolier, CGG, qui a a réaffirmé ses objectifs financiers pour 2013, après être redevenu bénéficiaire au premier trimestre, a bondi de 12,25% à 18,69 euros. BNP Paribas a gagné 2,38% à 43,89 euros, après avoir annoncé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes. Société Générale s'est adjugée 2,75% à 28,54 euros et Crédit Agricole 2,11% à 7,15 euros. Veolia Environnement a pris 2,01% à 10,65 euros. Parmi les fortes baisses: Air France-KLM (-4,53% à 7,63 euros) après une publication trimestrielle qui a déçu le marché. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a gagné 0,94% à 6 521,46 points. Le secteur des matières premières était en forme grâce à la progression du cours des métaux. ENRC a bondi de 11,55% à 292,7 pence, après avoir perdu du terrain sur fond d'enquête des autorités britanniques sur des faits de corruption présumée. Glencore Xstrata a pris 3,87% à 343,95 pence. Le groupe nouvellement fusionné a dévoilé avant-hier son plan d'intégration, indiquant qu'il envisageait de nouvelles réductions de coûts via des compressions d'effectifs et n'excluait pas des rachats d'actions. Le plus gros perdant a été la Royal Bank of Scotland (-5,69% à 289,8 pence), qui a déçu au niveau de son résultat opérationnel et a évoqué sa privatisation possible à partir de l'an prochain. La Bourse de Madrid a pris 1,65% à 8 544,8 points. Les bancaires ont bénéficié du mouvement: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a progressé de 1,90% à 5,58 euros tandis que sa principale concurrente BBVA a gagné 1,72% à 7,49 euros. CaixaBank a pris 0,90% à 2,81 euros. Parmi les énergétiques, Repsol, a gagné 1,95% à 18,05 euros et Gas Natural a progressé de 2,41% à 16,36 euros. La Bourse de Milan a terminé en hausse de 1,04% à 16 922 points. Le groupe Pirelli a grimpé de 4,06% à 8,2 euros, soutenu par une recommandation favorable. Le constructeur Finmeccanica a pour sa part progressé de 2,69% à 4,118 euros. Telecom Italia, qui avait très bien démarré la journée en raison de rumeurs sur la possibilité d'une introduction en Bourse de son réseau de téléphonie fixe, a tempéré sa hausse de 1% à 0,6535 euro en clôture, le groupe ayant fait savoir que toute hypothèse était prématurée. La Bourse de Bruxelles a bondi de 1,33% à 2 696,36 points. C'est le groupe de biotechnologies ThromboGenics qui a terminé en tête de l'indice Bel-20 (+3,08% à 38,64 euros), suivi par Belgacom (+2,43% à 17,68 euros), qui a enregistré un bénéfice net et un bénéfice d'exploitation trimestriels en baisse, mais "conformes" à ses attentes. La séance a également été marquée par la chute de Telenet (-14,24% à 36,02 euros) pour des raisons techniques, après le détachement d'un dividende de 7,90 euros. A la Bourse suisse, l'indice SMI a pris 0,45% à 7 937,61 points. Richemont a grimpé de 2,19% à 77,10 francs suisses, tandis que Credit Suisse, le numéro deux de l'industrie bancaire helvétique, l'a suivi de près, gagnant 1,93% à 26,89 francs suisses. Parmi la poignée de valeurs dans le rouge, Nestlé a cédé 0,38% à 65,80 francs suisses, alors que la division américaine du géant de l'agrolimentaire a rappelé la veille des pizzas susceptibles de contenir des fragments de plastiques. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a progressé de 0,3% à 6 253,54 points notamment grâce aux valeurs énergétiques EDP Renovaveis (+2,42%) et Galp (+1,65%). Le secteur financier a également fini dans le vert: les banques BPI et BCP ont toutes les deux progressé de 1,91%, tandis que la BES s'est appréciée de 0,23%. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a gagné 0,79% à 357,61 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par l'opérateur de télécoms KPN (+4,38% à 1,64 euros). Le groupe postal PostNL a pour sa part bondi de 4,05% à 1,80 euros tandis qu'Air France-KLM a cédé 4,53% à 7,64 euros.
Le Dow Jones et le S&P 500 finissent à des records historiques L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, et l'indice élargi S&P 500, le plus suivi par les investisseurs américains, ont battu leur record historique, avant-hier, dans un marché dopé par l'annonce d'une baisse inattendue du chômage aux Etats-Unis. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a gagné 0,96% ou 142,38 points à 14 973,96 points. Il est passé en cours de séance au-dessus de la barre des 15 000 points pour la première fois de son histoire. Le S&P 500 s'est adjugé 1,05% ou 16,83 points, à 1 614,42 points, terminant pour la première fois au-dessus du seuil des 1 600 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 1,14% ou 38,01 points à 3 378,63 points, s'établissant à un nouveau sommet depuis novembre 2000. Les investisseurs ont salué avec flamboyance la publication du rapport mensuel officiel sur le marché du travail aux Etats-Unis, très attendu au vu de la diffusion ces dernières semaines de plusieurs indicateurs maussades. Leur motif de contentement: le taux de chômage américain a reculé de 0,1 point pour s'établir à 7,5% en avril, son niveau le plus faible depuis décembre 2008. Dans le même temps, les créations d'emplois ont retrouvé des couleurs avec 165 000 nouveaux postes en avril, en hausse de 19% par rapport à un mois de mars où les embauches ont été revues en nette hausse. On avait été tellement négatifs après l'annonce le mois dernier d'une forte baisse des créations d'emplois que les attentes étaient basses, a remarqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. Le marché s'est réjoui de la bonne surprise constituée par les chiffres d'avril, mais aussi par la révision à la hausse des chiffres de février et mars, qui traduisent une amélioration lente mais graduelle du marché du travail aux Etats-Unis, a-t-il estimé. “Après un mois d'indicateurs décevants, on se demandait si c'était une exception ou si on entrait vraiment dans une période de faiblesse qui pouvait durer un trimestre ou plus”, a remarqué de son côté Sam Stovall, de S&P Capital IQ. Quand on voit les chiffres de l'emploi d'aujourd'hui, on se dit que c'était juste temporaire. Le marché a donc choisi de se concentrer sur cette bonne nouvelle, maintenant sa forte progression malgré la publication en cours de séance d'indicateurs plus ternes. Les autorités américaines ont en effet indiqué que les commandes reçues par les industries manufacturières aux Etats-Unis avaient nettement chuté en mars et surtout que l'activité avait continué de ralentir dans les services aux Etats-Unis en avril. Sur le front des valeurs, l'actualité restait guidée par la diffusion des résultats d'entreprises. L'assureur AIG gagnait ainsi 4,46% à 44,01 dollars après avoir annoncé un bénéfice en chute de 31% mais supérieur aux attentes. Les chiffres de l'agence de notation Moody's satisfaisaient aussi le marché (+2,16% à 61,86 dollars) tout comme ceux du groupe d'alimentation Kraft Foods Group (+4,51% à 52,81 dollars). Le réseau social professionnel LinkedIn plongeait de 8,18% à 185,17 dollars après avoir fait part de prévisions décevantes. Les valeurs bancaires profitaient largement de l'embellie des indices: Bank of America gagnait 1,19% à 12,33 dollars, Citigroup 1,44% à 47,21 dollars, JPMorgan Chase 0,55% à 48,34 dollars, Morgan Stanley 3,41% à 23,05 dollars et Goldman Sachs 1,99% à 146,53 dollars.