Le blé est resté le leader du marché à terme de Chicago, cette semaine, montant à de nouveaux records et dépassant les 8 dollars le boisseau. Ainsi, les pays importateurs, à l'image de l'Algérie, devront payer encore plus cher leur facture d'importation. En effet, le contrat de blé pour livraison en décembre a terminé à vendredi à 8,4350 dollars le boisseau, un nouveau record de clôture, contre 7,7550 dollars vendredi dernier. Le boisseau avait déjà atteint mardi et mercredi des records historiques en augmentant sa limite maximale de progression en séance. Depuis plusieurs semaines, les cours du blé flambent en raison d'une production altérée dans plusieurs pays par la météo et d'une demande qui, à l'inverse, croît ; certains importateurs préférant augmenter leurs achats par crainte d'une pénurie de graines dans les mois à venir. Le blé a "eu une forte hausse cette semaine et un peu de prises de bénéfices après ces sommets, mais les fondamentaux n'ont pas joué" dans le léger recul de fin de semaine, a expliqué Joe Victor, analyste d'Allendale. Selon le rapport hebdomadaire du Département américain à l'Agriculture (USDA), les Etats-Unis ont vendu moins de blé durant la semaine qui s'est achevée le 30 août par rapport à la semaine précédente. "L'USDA a rapporté de bonnes exportations, mais par rapport aux énormes ventes des semaines précédentes, elles ont été un peu décevantes par rapport aux attentes du marché", a commenté Bill Nelson, analyste d'AG Edwards. Mais dès la semaine prochaine, l'attention des opérateurs sera tournée vers la publication de deux rapports mensuels du Département américain à l'Agriculture (USDA), l'un sur l'offre et la demande agricoles mondiales pour septembre et l'autre sur l'estimation de la production américaine. Il faut dire que le marché craint que dans quelques mois, il y ait une pénurie de blé pour les pays qui ont besoin de l'importer. Il y a une moindre production dans plusieurs des principaux pays exportateurs donc les pays qui ont besoin d'acheter du blé, comme le nôtre ou encore l'Egypte sont en compétition les uns contre les autres pour une quantité limitée. Le marché cherche à déterminer si la demande de blé se maintient à des niveaux élevés, alors que l'attention se tourne maintenant sur deux pays : l'Australie et l'Argentine. Les récoltes de ces deux pays sont espérées pour alimenter le marché, mais leurs régions de culture souffrent à leur tour d'aridité. Des prévisions météo annoncent des pluies pour l'Argentine, mais l'Australie occidentale va être dans une situation critique d'ici deux semaines. Autrement dit, la pression sur le marché mondial du blé risque de perdurer. Par conséquent, les pays importateurs comme l'Algérie continueront à débourser des sommes colossales pour régler leurs factures de blé.