L'Etat américain pourra honorer ses engagements financiers jusqu'en septembre, a annoncé le secrétaire au Trésor Jacob Lew. Il a exhorté le Congrès à relever le plafond de la dette et à "agir vite" pour "éviter de potentielles conséquences catastrophiques". Les Etats-Unis ont atteint au début de l'année la limite légale de leur dette publique, alors fixée à 16 394 milliards de dollars (15 819 milliards de francs) au-delà de laquelle le pays ne peut théoriquement plus emprunter. Or, le Congrès, dominé par les républicains à la Chambre des représentants, refuse de relever ce plafond. Il utilise cette prérogative comme moyen de pression dans les négociations budgétaires.
Réduction des déficits Le chef d'Etat américain Barack Obama et le président de la Chambre John Boehner s'opposent sur la façon de réduire les déficits. Le président démocrate souhaite davantage imposer les revenus des plus riches, tandis que les élus républicains insistent sur les coupes budgétaires, en particulier dans les programmes sociaux. Pour éviter un défaut de paiement, le Congrès a toutefois voté une loi début février suspendant l'obligation de maintenir la dette publique sous la limite légale jusqu'à ce samedi inclus. Après cette date, le plafond de l'endettement public sera certes relevé à son niveau actuel (16 697 milliards selon le relevé publié jeudi), mais pas suffisamment pour permettre à l'Etat de fonctionner dans des conditions normales.
Mesures exceptionnelles Pour maintenir la dette à son niveau actuel, l'administration va donc déployer un arsenal de mesures exceptionnelles (suspension de versement d'intérêts ou d'émission de certains titres de dette...) qui "ne seront pas épuisées" avant la période suivant le Labor Day, soit le 2 septembre. En suspendant certaines émissions d'emprunts locaux et en retardant des réinvestissements dans des fonds de retraites publics, l'Etat américain se donne une marge de 260 milliards de dollars, a précisé le chef du Trésor. Pour l'instant, les retraités ne devraient pas être touchés, a-t-il précisé.