Le président américain Barack Obama a appelé démocrates et républicains à adopter une «approche équilibrée» pour trouver un compromis sur la question du plafond de la dette, lors de son allocution hebdomadaire samedi dernier à la radio. Il faudra une approche équilibrée, des sacrifices partagés et une volonté de faire des choix impopulaires de chaque côté» pour trouver un compromis, a estimé Obama. «Cela veut dire dépenser moins pour les programmes intérieurs. Cela veut dire dépenser moins sur les programmes de défense (...) et retirer certaines exemptions d'impôts pour les plus riches Américains», a ajouté le président. Obama avait prévenu la veille les républicains que le «temps presse» pour relever le plafond de la dette et éviter «la fin du monde» que serait un défaut de paiement des Etats-Unis. Depuis la mi-mai, la dette fédérale américaine, 14.294 milliards de dollars a atteint le maximum autorisé, un problème que le Trésor n'entend pas contourner éternellement et qui requiert un relèvement du plafond légal par un vote du Congrès. Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, bloquent pour l'instant, souhaitant qu'on s'attaque au déficit, après avoir cultivé une attitude inverse pendant des années. Le président américain avait donné, jeudi, 24 à 36 heures aux élus pour trouver un accord, alors que la menace d'un défaut de paiement début août commence à provoquer l'inquiétude de Wall Street. Les négociations organisées quotidiennement cette semaine à la Maison Blanche avec les républicains se sont révélées infructueuses jusqu'à maintenant. Défaut de paiement Par ailleurs, le Trésor américain suspend le réinvestissement des sommes alimentant le Fonds de stabilisation des changes. Le département du Trésor américain a décidé de suspendre le réinvestissement des sommes alimentant le Fonds de stabilisation des changes faute d'accord politique permettant de relever la limite légale de la dette publique, a-t-il fait savoir vendredi dernier dans un communiqué. C'est «la dernière mesure disponible pour maintenir le pays sous le plafond légal de la dette publique», ajoute le texte, rappelant que cela permettra de «prolonger la capacité du Trésor à emprunter jusqu'au 2 août». Fixée par le Congrès à 14 294 milliards de dollars, la limite supérieure de la dette a été atteinte à la mi-mai. Le Trésor use depuis lors d'expédients pour assurer le fonctionnement de l'Etat sans augmenter l'endettement du pays, mais a prévenu qu'au-delà du 2 août les Etats-Unis se retrouveraient rapidement en défaut de paiement, faute de pouvoir emprunter. Le Fonds de stabilisation des changes permet aux Etats-Unis d'intervenir sur le marché des changes pour empêcher d'éventuels «dégâts aux exportations américaines et à l'économie du pays», indique le Trésor, précisant s'en être servi sur les marchés pour la dernière fois le 18 mars dans le cadre de l'intervention concertée du G7 pour aider le Japon. Le Trésor précise que la suspension de son alimentation permet de dégager une marge de manoeuvre d'environ 23 milliards de dollars. Alors que les négociations politiques destinées à obtenir un relèvement du plafond de la dette s'enlisent, le ministère a exhorté une nouvelle fois le Congrès à agir sans tarder. «Afin d'éviter un défaut sur les obligations de l'Etat, le Congrès doit relever à temps le plafond de la dette», indique le communiqué. Le président Barack Obama a prévenu vendredi les républicains que le temps pressait pour éviter «la fin du monde» que serait un défaut de paiement des Etats-Unis, tout en se disant ouvert à une proposition «sérieuse» de ses adversaires qui permettrait de débloquer les négociations.