Un responsable socialiste français a exhumé un article de presse vieux de 45 ans relatant les délits de jeunesse d'un ministre de droite, répondant ainsi aux attaques sur le passé judiciaire d'un jeune candidat socialiste noir aux élections régionales. Au cours d'un débat télévisé jeudi, dans lequel était évoquée l'affaire Ali Soumaré, du nom du candidat mis en cause par la droite, l'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a produit une coupure de presse relatant une condamnation, en 1965, par un tribunal correctionnel, du ministre de la Relance économique, Patrick Devedjian, ainsi que l'ancien ministre Alain Madelin. Les faits s'étaient déroulés sur la Côte d'Azur et un journal local de l'époque faisait état de la condamnation de «deux jeunes dévoyés en vacances». «La fin (de l'article, ndlr) nous apprend que ces deux jeunes avaient volé une Simca 1000 (une petite voiture de l'époque, ndlr), volé des moteurs de bateaux, avaient des papiers d'identité faux, des plaques d'immatriculation fausses, avaient avec eux un pistolet 6,35 et avaient fait courir la police», a poursuivi M. Peillon. MM. Devedjian et Madelin, ainsi que d'autres anciens ministres de droite, ont milité dans leur jeunesse pendant les années 60 dans un petit mouvement d'extrême droite, baptisé "Occident" et qui s'opposait avec violence aux militants d'extrême gauche. Le socialiste Ali Soumaré, 29 ans, tête de liste du principal parti d'opposition dans le département du Val d'Oise (nord de Paris) et néophyte en politique, a été accusé par ses concurrents locaux du parti présidentiel UMP d'être un «délinquant multirécidiviste chevronné», une affaire très reprise dans les médias. La droite a attribué à M. Soumaré cinq affaires mais a dû reconnaître que l'une d'elles lui avait été faussement attribuée - un vol aggravé avec usage de carte de paiement contrefaite - en raison d'«un problème d'homonymie». Ces affaires vont se poursuivre sur le plan judiciaire car tant M. Soumaré que M. Devedjian ont l'intention de porter plainte pour diffamation.