La balance des comptes courants de la zone euro a enregistré un excédent de 19,5 milliards d'euros en avril, en recul sur un mois, selon un chiffre provisoire corrigé des variations saisonnières publié, avant-hier, par la Banque centrale européenne (BCE). En mars, l'excédent des comptes courants, mesure la plus large des échanges de la zone euro avec le reste du monde en termes de biens, services et flux financiers, s'était élevé à 25,9 milliards d'euros. L'excédent du mois d'avril se traduit par une balance des biens en surplus de 18,1 milliards d'euros. Celle des services a enregistré un surplus de 8,2 milliards d'euros et celle des revenus de 4,4 milliards d'euros. Ces résultats ont permis de compenser le déficit de la balance des transferts courants (11,3 milliards d'euros). Sur une période cumulée de 12 mois, d'avril 2012 à avril 2013, la balance des comptes courants de la zone euro ajustée des variations saisonnières a dégagé un surplus de 166,5 milliards d'euros, ce qui représente 1,8% du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro. L'an dernier à la même période, cet excédent s'était affiché à 40,5 milliards d'euros. Ce résultat sur 12 mois est lié principalement à une forte hausse de la balance des biens (à 142,2 milliards d'euros contre 32,1 milliards d'euros sur la même période l'an dernier), et dans une moindre mesure à celle des services (92,5 milliards d'euros contre 83,4 milliards d'euros un an plus tôt) et des revenus (39,9 milliards d'euros contre 34,1 milliards d'euros l'année dernière). Toujours sur une période cumulée de 12 mois, le déficit des transferts courants a légèrement reculé à 108 milliards d'euros contre 109,1 milliards d'euros un an plus tôt. L'activité privée poursuit son lent redressement en juin Le ralentissement de la contraction de l'activité privée s'est confirmé en juin dans la zone euro, laissant entrevoir une embellie pour l'économie de l'Union monétaire, a indiqué la veille le cabinet Markit qui publie l'indice PMI. Le PMI composite s'est établi à 48,9 points en juin, contre 47,7 le mois précédent, en progression pour le troisième mois consécutif, selon une première estimation. Il s'agit également d'un plus haut en 15 mois, depuis mars 2012. Lorsque le PMI composite dépasse 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se contracte s'il est inférieur à ce seuil. L'indice suggère un recul de PIB au deuxième trimestre, similaire à celui de 0,2% enregistré lors des trois mois précédents, "la récession de la zone euro atteignant ainsi une durée record de sept trimestres consécutifs", explique Chris Williamson, chef économiste chez Markit. La poursuite du ralentissement du rythme de la contraction est toutefois encourageante, selon lui. "Si cette tendance se poursuit, l'économie de la région pourrait se stabiliser au cours du troisième trimestre, et la zone euro pourrait renouer avec la croissance au quatrième trimestre", estime M. Williamson. Mais l'économie de la zone euro reste "fragile", nuance Ben May, économiste chez Capital Economics. "Toute reprise, plus tard dans l'année, devrait être très lente et instable", en raison des politiques budgétaires, du chômage élevé et de la faiblesse du marché du logement qui continueront à peser sur la croissance, abonde Martin van Vliet, économiste pour la banque ING. Dans le détail pour la zone euro, l'activité du secteur des services s'est nettement redressée (de 47,2 en mai à 48,6 en juin) et un peu moins dans le secteur manufacturier (de 48,3 à 48,7). "La bonne nouvelle vient des pays de la périphérie où la contraction, qui a fortement ralenti au cours des derniers mois, s'inscrit désormais à son plus bas niveau depuis deux ans", selon Chris Williamson, de Markit. "En France aussi, le taux de contraction s'est fortement replié, tandis qu'en Allemagne, la croissance, bien que modérée, semble se renforcer", ajoute-t-il. Dans ces pays, l'indice PMI composite a atteint respectivement 46,8 et 50,9. Ces chiffres devraient réduire la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire de la part de la BCE", estime Martin van Vliet, d'ING. L'institution de Francfort a abaissé en mai son principal taux directeur à 0,5%, son plus bas niveau historique, afin de soutenir l'économie en berne de la zone euro. "Les responsables politiques de la zone euro ne pourront que se réjouir de ces derniers résultats, et la BCE devrait s'abstenir, sur le court terme, de toute nouvelle intervention", abonde M. Williamson, de Markit.