Les Bourses européennes ont fini la semaine dans le rouge avant-hier, inquiètes des incertitudes politiques en Grèce et toujours préoccupées de voir la Banque centrale américaine resserrer son soutien à l'économie. "Le retour dans le rouge est un signe que le pessimisme hérité de la réunion de la Fed de mercredi ne s'est pas encore dispersé", a souligné Chris Beauchamp, analyste chez IG à Londres. Le président de la Fed, Ben Bernanke, a laissé entendre, mercredi soir, que l'institution pourrait bientôt mettre un frein à sa politique ultra-accommodante, sur laquelle les marchés se sont appuyés jusqu'à présent, parfois pour se hisser vers les sommets. L'Eurostoxx a perdu 1,43% A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 1,11% (40,89 points) à 3 658,04 points dans un volume d'échanges de 5 milliards. Danone s'est adjugé 2,01% à 56,23 euros, Sanofi a gagné 0,39% à 77,41 euros, Pernod Ricard a pris 0,37% à 85,68 euros. Les bancaires étaient en repli, inquiètes d'une remontée des taux qui pourrait freiner l'activité économique: Crédit Agricole (-2,28% à 6,48 euros), Société Générale (-2,14% à 26,95 euros) et BNP Paribas (-2,57% à 40,72 euros). Les valeurs tournées vers les pays émergents et exportatrices étaient pénalisées à l'instar de Hermès (-3,67% à 240,1 euros), Saint Gobain (-2,78% à 30,58 euros). Alstom a lâché 3,16% à 24,94 euros. Eurotunnel a perdu 6,46% à 5,13 euros. Séché Environnement a grimpé de 9,68% à 30,82 euros. Londres a clôturé en baisse de 0,70%, l'indice FTSE-100 perdant 43,34 points, à 6 116,17 points. Royal Bank of Scotland (RBS) a continué à reculer, chutant de 7,24% à 281,7 pence. Le gouvernement britannique va étudier la possibilité de regrouper ses actifs toxiques au sein d'une structure de défaisance avant toute privatisation de l'établissement sauvé par l'Etat en 2008. Barclays a aussi perdu 2,26% à 281,6 pence tandis que HSBC perdait 0,44% à 661,6 pence. Le producteur d'argent Fresnillo a dévissé de 5,15% à 911 pence. Antofagasta a en revanche gagné 1,70% à 838,5 pence. A Francfort, le Dax a perdu 1,76% à 7 789,24 points et le MDax 1,44% à 13 578,14 points. En tête du Dax, Fresenius SE (+1,17% à 94,74 euros) et sa filiale Fresenius Medical Care (+1,14% à 53,95 euros) sont les seules valeurs à avoir réussi à progresser aux côtés de Deutsche Bank (+0,18% à 33,20 euros). Le groupe de chimie-pharmacie Merck KGaA a abandonné 3,05% à 119,35 euros. Le géant des logiciels professionnels SAP a perdu 2,70% à 55,10 euros. En queue de tableau se trouvaient le fabricant de semi-conducteurs Infineon (-4,44% à 6,16 euros) et l'assureur Allianz (-3,70% à 105,50 euros). Sur le MDax, l'action de Kabel Deutschland a reculé de 0,71% à 84,10 euros. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a fini sur une nouvelle baisse de 1,89% à 15 255 points. Les valeurs bancaires ont payé un lourd tribut à la remontée du "spread". Mediobanca a chuté de 9,42% à 4,404 euros après la présentation d'un plan stratégique prévoyant un recentrage de ses activités et la vente d'importantes participations. UniCredit a reculé de 4,05% à 3,644 euros et Intesa Sanpaolo de 3,72% à 1,217 euro. A l'inverse Telecom Italia, concernée au premier chef par le plan de Mediobanca, a grimpé de 2,55% à 0,522 euro. La holding Exor gagne 2,23% à 24,78 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a enregistré un repli de 1,00% à 7 421,06 points. Seuls, le spécialiste de la gestion de fortune Julius Baer (+0,37% à 35,59 francs) et l'agrochimiste suisse Syngenta (+0,25% à 354,70 francs) ont terminé en hausse. UBS et Credit Suisse ont perdu respectivement 1,93% à 15,79 francs et 1,38% à 24,99 francs. La plus forte chute de la séance revient à l'horloger Swatch Group, reculant de 2,98% à 491,40 francs. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a chuté de 1,08%, à 2511,54 points. Le distributeur Delhaize a perdu 2,05% à 47,00 euros, le bancassureur KBC 2,04% à 28,76 euros et le groupe de métallurgie Umicore 1,49% à 34,49 euros. En revanche, plusieurs valeurs ont relevé la tête, comme Belgacom, qui a pris 1,00% à 17,18 euros. Hors de l'indice Bel 20, la poste belge bpost, introduite à la Bourse de Bruxelles au cours de 14,50 euros l'action, a pris 0,34% à 14,55 euros. Cette introduction en Bourse concernait 56 millions d'actions. L'Etat belge n'a pas vendu d'actions et maintient une participation de 50,01% dans bpost. L'indice vedette de la Bourse de Lisbonne, le PSI-20, a plongé de 3,45% à 5 451,82 points. La place lisboète a été fortement pénalisée par l'opérateur de télécommunications ZON multimédia qui a dégringolé de 5,94% tandis que 19 des 20 titres du PSI-20 ont terminé dans le rouge. Les valeurs bancaires ont été passablement chahutées, la BES en particulier qui a perdu 4,43% tandis que la BPI a reculé de 1,20% et la BCP de 1,08%. Seul le titre de la Banif a terminé inchangé. Dans le secteur de l'énergie, le groupe pétrolier Galp a perdu 4,11% tandis que l'électricien EDP a cédé 3,02%. Wall Street tente de rebondir après sa pire séance de l'année Wall Street a terminé la semaine sans direction, le marché, toujours ébranlé par les récentes annonces de la banque centrale américaine, ne parvenant pas à rebondir franchement au lendemain de sa pire séance de l'année: le Dow Jones a gagné 0,28% et le Nasdaq a cédé 0,22%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average, qui avait enregistré jeudi sa plus forte baisse en pourcentage depuis novembre 2012, a avancé de 41,08 points à 14 799,40 points. Le Nasdaq à dominante technologique, miné par la chute de près de 10% du fabricant de logiciels Oracle, a reculé de 7,38 points à 3.357,25 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 0,27% ou 4,24 points à 1 592,43 points. La Bourse de New York avait débuté la séance dans le vert avant d'effacer ses gains puis de se reprendre en fin de journée. Les investisseurs sont encore en train de digérer les propos de Ben Bernanke, et de tenter de trouver le niveau en dessous duquel ils ne veulent pas descendre, a remarqué David Levy, de Kenjol Capitol Management. La volatilité des indices a été d'autant plus marquée que les investisseurs devaient aussi prendre en compte l'arrivée à expiration, comme une fois tous les trimestres, de quatre types de contrats à terme et d'options à l'occasion de la journée dite des quatre sorcières. Sur le front des valeurs, le fabricant de logiciels Oracle plongeait de 8,25% à 30,47 dollars après avoir fait état d'une stagnation de ses ventes annuelles, plombées par l'appréciation du dollar et l'économie morose, en particulier en Asie. La banque Morgan Stanley, qui a annoncé avoir l'intention d'exercer son option d'achat pour les 35% qu'elle ne détient pas encore dans sa société commune avec sa compatriote Citigroup, Morgan Stanley Smith Barney (MSSB), lâchait 1,99% à 24,65 dollars. Les autres établissements financiers américains, qui ont fortement pâti des annonces de la Fed, s'affichaient toujours dans le rouge: Citigroup cédait 2,96% à 46,48 dollars, Bank of America 2,02% à 12,63 dollars, JPMorgan Chase 1,16% à 51,87 dollars et Goldman Sachs 1,07% à 153,74 dollars. Le géant du négoce et de la transformation des matières agricoles Archer Daniels Midland (ADM) s'appréciait pour sa part de 1,23% à 33,01 dollars. Le groupe a annoncé être "en discussion sur la vente potentielle de ses activités cacao", un marché dont il est un des grands acteurs mondiaux. Le spécialiste des réseaux sociaux Facebook évoluait aussi dans le vert (+1,26% à 24,20 dollars) après le relèvement de la recommandation des analystes d'UBS. S&P Dow Jones Indices, la société qui gère notamment le S&P 500, a par ailleurs indiqué que l'entreprise issue de la scission de News Corp (-0,25% à 31,20 dollars), qui réunira les activités de presse et d'édition du groupe et en conservera le nom, remplacerait le fonds Apollo (-3,45% à 19,05 dollars) dans le S&P 500 le vendredi 28 juin après la clôture.
Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 1,66% grâce au yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo, qui avait débuté la séance en baisse de plus de 2% à cause de la chute de Wall Street la veille, a changé de direction peu de temps avant la clôture pour terminer en hausse de 1,66%. A la fin de la séance, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 215,55 points à 13 230,13 points, après être même monté jusqu'à 13 330,35 points, alors qu'il était descendu à 12 702,67 points en début de journée. Chahuté, il a quand même gagné 4% sur l'ensemble de la semaine. L'indice élargi Topix de toutes les valeurs du premier tableau a pour sa part achevé la séance sur une progression de 0,70% (+7,59 points) à 1 099,40 points. La journée a été très active, avec 3,34 milliards d'actions échangés sur le premier marché. Le retournement de situation observé peu avant la fin de la séance serait dû à une baisse plus marquée du yen vis-à-vis du dollar et de l'euro. Dans le domaine phare de l'automobile, l'action du premier constructeur, Toyota, a repris 0,52% à 5 840 yens, quand celles de ses concurrents Nissan et Honda ont augmenté respectivement de 1,98% à 1 030 yens et 1,99% à 3.580 yens. L'action du groupe de télécommunications SoftBank, qui tenait son assemblée générale d'actionnaires, s'est appréciée de 1,83% à 5 560 yens après que l'opérateur américain Sprint, convoité par SoftBank, a repris l'avantage dans une bataille face au gérant de bouquet de TV Dish Network pour l'acquisition du fournisseur d'accès à internet Clearwire. Ce dernier rebondissement est une bonne nouvelle pour SoftBank qui espère boucler le rachat de Sprint début juillet et mettre aussi du même coup la main sur Clearwire. Le titre de Sony a quant à lui continué de perdre du terrain (-0,55% à 2 002 yens) alors que celui de son rival Panasonic a progressé de 0,69% à 733 yens. Ont également été bien traités la veille les titres des maisons de commerce, des groupes d'industries lourdes ou encore des compagnies d'électricité. Par ailleurs, l'action du spécialiste japonais de batteries, GS Yuasa, a rétrocédé 3,48% à 416 yens après s'être distinguée jeudi par un gain de près de 6% après l'annonce d'un partenariat avec l'allemand Bosch pour développer des modèles lithium-ion de prochaine génération. A noter enfin le gain significatif (+4,82% à 31 050 yens) du titre Fast Retailing (groupe propriétaire de la marque de vêtements Uniqlo).