Les Bourses européennes ont perdu du terrain, avant-hier, déçues par l'absence de nouvelles mesures de soutien à l'économie japonaise alors que certains espéraient un coup de pouce supplémentaire de la banque centrale du Japon (BoJ). Plus généralement, les investisseurs craignent un ralentissement ou un arrêt des mesures de soutien à l'économie par les banques centrales dans le monde, s'interrogeant notamment sur les intentions de la Réserve fédérale américaine. L'attention des investisseurs s'est également concentrée sur les auditions menées par la Cour constitutionnelle allemande qui examine les mécanismes de sauvetage de la zone euro ainsi que le nouveau programme de rachat de dettes d'Etats en difficulté, concocté par la Banque centrale européenne à l'automne et baptisé OMT. L'Eurostoxx 50 s'est replié de 1,33% A Francfort, l'indice vedette Dax a lâché 1,03% à 8 222,46 points. Infineon était le grand gagnant de la séance: il a bondi de 3,32% à 6,66 euros, profitant notamment d'un relèvement de recommandation par les analystes de Citigroup. Le groupe de santé Fresenius SE (+0,26% à 93,39 euros) et sa filiale de dialyse Fresenius Medical Care (+0,32% à 53,32 euros), ainsi que Lufthansa (+0,15% à 16,46 euros) comptaient parmi les seules autres valeurs dans le vert. L'assureur Allianz a reculé de 2,31% à 114,1 euros. HeidelbergCement (-3,38% à 56,1 euros) et ThyssenKrupp (-2,52% à 15,07 euros) étaient lanternes rouges. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,94% à 6.340,08 points. Le secteur minier a particulièrement reculé avec les prix des matières premières, tiré à la baisse par le raffermissement du dollar, les inquiétudes sur la croissance chinoise et sur l'économie européenne. Fresnillo a ainsi perdu 3,76% à 1 076 pence, Glencore Xstrata 3,75% à 302,5 pence, Anglo American 3,52% à 1371,5 pence et Randgold Resources 1,97% à 4 926 pence. Le groupe de luxe Burberry a chuté de 4,84% à 1358 pence, également victime des inquiétudes sur la croissance en Asie. Parmi les rares gagnants, le motoriste Rolls-Royce a pris 0,51% à 1 187 pence et la compagnie aérienne EasyJet 0,24% à 1 229 pence, profitant de la baisse des cours du pétrole. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 1,39% à 3810,56 points, sous le coup de prises de bénéfices. Les valeurs industrielles étant les plus touchées à l'image de Renault (-4,09% à 57,73 euros), Peugeot (-3,20% à 6,65 euros), Lafarge (-2,81% à 51,92 euros) et ArcelorMittal (-2,67% à 9,15 euros). Michelin, qui va supprimer 730 emplois près de Tours, a perdu 3,49% à 66,01 euros. Les titres bancaires ont fléchi, mais sans excès par rapport à la moyenne de la cote: -0,93% pour Crédit Agricole (à 6,94 euros), -1,75% pour Société Générale (à 29,19 euros) et -1,86% pour BNP Paribas (à 43,08 euros). La Bourse de Madrid a reculé de 1,68% à 8 089,3 points, au terme d'une séance très agitée où la baisse a frôlé les 3% dans l'après-midi. Parmi les plus fortes baisses, figurent les groupes de BTP FCC (-3,05% à 8,144 euros) et OHL (-3,18% à 27,565 euros). Les bancaires ont particulièrement souffert: Santander a perdu 2,11% à 5,298 euros, BBVA 2,02% à 6,803 euros, CaixaBank 1,87% à 2,62 euros, Banco Popular 3,17% à 0,61 euro et Banco Sabadell 1,36% à 1,38 euro. L'index FTSE Mib de la Bourse de Milan a clôturé en baisse de 1,63% à 16 287 points, sur fond de remontée du "spread". Autogrill a réalisé la meilleure performance (+1,68% à 10,27 euros). Enel a reculé de 2,90% à 2,682 euros et Banco Popolare de 2,94% à 1,023 euro. Finmeccanica et Mediaset étaient en queue de peloton avec des chutes respectives de 3,75% à 3,952 euros et 3,94% à 2,342 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a perdu 1,51% à 7 673,01 points, le marché manquant d'impulsions. Les valeurs horlogères ont particulièrement souffert: Richemont a chuté de 3,43% à 81,70 francs et Swatch group de 2,09% à 540,50 francs. Ce recul s'explique notamment par le tassement attendu du marché chinois. Les bancaires étaient également à rude épreuve, à l'instar de Credit Suisse (1,22% à 36,79 francs) et UBS (2,19% à 16,49 francs). La Bourse de Bruxelles s'est repliée de 1,14% à 2 582,05 points. La plus lourde perte a été enregistrée par le groupe de biotechnologies ThromboGenics (-3,03% à 30,60 euros), suivi par le groupe immobilier Befimmo Sicafi (-2,97% à 47,48 euros) et le bancassureur KBC (-2,85% à 29,98 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 0,73% à 350,30 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe postal PostNL, qui a cédé 2,79% à 2,13 euros, suivi par le sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a perdu 2,67% à 9,15 euros. Wall Street s'inquiète de voir l'aide des banques centrales s'amenuiser Wall Street a terminé dans le rouge, les investisseurs s'interrogeant sur la pérennité des mesures de soutien à l'économie apportées par les banques centrales après le statu quo décidé par la Banque du Japon sur sa politique: le Dow Jones a cédé 0,76% et le Nasdaq 1,06%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a perdu 116,57 points à 15 122,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 36,82 points à 3 436,95 points. L'indice Standard & Poor's 500 a reculé de 1,02% (-16,68 points) à 1 626,13 points. La décision de la banque centrale japonaise de ne pas amplifier son récent programme d'assouplissement monétaire destiné à stimuler la croissance du pays a alimenté les craintes des acteurs du marché de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) commencer à revenir sur ses propres mesures de soutien. Ils s'attendaient visiblement à ce que la Banque du Japon aille plus loin, a remarqué Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates. Les valeurs bancaires pâtissaient sérieusement de ces incertitudes sur l'avenir des politiques monétaires à travers le monde: Citigroup perdait 3,20% à 50,27 dollars, Bank of America 0,56% à 13,22 dollars, JPMorgan Chase 0,89% à 53,87 dollars, Morgan Stanley 2,62% à 26,44 dollars et Goldman Sachs 1,05% à 165,73 dollars. Le géant américain de l'internet Google, qui a annoncé l'acquisition de l'application GPS mobile Waze, lâchait 0,71% à 883,91 dollars. Le fabricant américain de composants électroniques Texas Instruments cédait 2,77% à 35,60 dollars. Le groupe a revu ses prévisions de bénéfice par action pour le deuxième trimestre à une fourchette comprise entre 39 et 43 cents, contre une précédente fourchette comprise entre 37 et 45 cents. La marque de vêtements Lululemon Athletica s'effondrait de 16,80% à 68,46 dollars, minée par l'annonce de la démission de son actuelle directrice générale, Christine Day. Défiant la morosité du marché, Apple grappillait 0,32% à 440,28 dollars au lendemain du lancement de son propre service de radio en ligne et de la présentation d'une nouvelle version de son système d'exploitation iOS destiné à l'iPhone et l'iPad. Le troisième opérateur de téléphonie mobile américain Sprint Nextel s'appréciait pour sa part de 2,44% à 7,35 dollars, profitant du relèvement de l'offre de rachat de groupe japonais SoftBank à 21,6 milliards de dollars. Dish Network, également sur les rangs pour acquérir Sprint, s'adjugeait 0,57% à 39,08 dollars. Le groupe agroalimentaire américain Dole Foods bondissait de 21,58% à 12,40 dollars alors que son PDG David Murdock a proposé de racheter entièrement la compagnie pour 12 dollars par action, soit une offre supérieure de 18% au prix de clôture lundi.
Le Nikkei cède 1,45%, regain du yen et prises de profits Dopé la veille par la baisse du yen, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé sur un repli de 1,45%, sur fond de remontée de la devise nippone et parce que la banque centrale du Japon (BoJ) n'a rien annoncé de nouveau sur le volet monétaire. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 196,58 points à 13 317,62 points. Il avait gagné plus de 600 points la veille, un bond exceptionnel qui souligne la brutalité et l'importance des récentes fluctuations, à la hausse comme à la baisse. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 0,97% pour s'afficher à 1 101,15 points à la fermeture. La séance a été encore très active avec 3,54 milliards d'actions échangées sur le premier marché. L'action du premier constructeur de véhicules, Toyota, a gagné 0,34% à 5970 yens, celle de ses concurrents Nissan et Honda ayant respectivement progressé de 0,76% à 1062 yens et baissé de 0,55% à 3635 yens. Dans l'autre secteur phare, celui de l'électronique, l'action du fleuron Sony s'est élevée de 2,17% à 2023 yens, tandis que celle de Panasonic a fléchi de 1,60% à 740 yens et celle du groupe d'appareils photo et bureautique Canon de 3,04% à 3185 yens. Quant au titre Sharp qui avait gagné 15% la veille, il a reperdu 3,03% avant-hier 448 yens. A noter aussi le repli de 0,36% à 5 500 yens de l'action Softbank, groupe nippon de télécommunications qui a prouvé mardi matin sa volonté de s'emparer du troisième opérateur américain, Sprint Nextel, en relevant le montant de son offre amicale sur ce dernier qui est également convoité par le gérant américain de bouquet de TV par satellite Dish Network. Le titre Softbank avait enregistré lundi un gain exceptionnel de 9,52%. Enfin, la deuxième action la plus échangée du jour a été celle de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) qui a dévissé de 5,49% à 534 yens après avoir aussi bondi de près de 10% la veille.