La production industrielle au Japon s'est repliée de 3,3% en juin sur un mois à cause d'une activité moins intense dans la construction automobile, a annoncé, avant-hier, le ministère de l'Industrie. Il s'agit du premier recul mensuel enregistré depuis le mois de janvier, a précisé le Meti, ajoutant que la production avait été inférieure en juin de 4,8% à celle de juin 2012. Le ministère a jugé néanmoins que la production industrielle montrait "des signes de reprise à un rythme modéré". D'après une enquête du Meti auprès des professionnels, la production pourrait en effet rebondir vigoureusement de 6,5% en juillet, avant se contracter de 0,9% en août. En juin, les constructeurs d'automobiles ont assemblé nettement moins de voitures de tourisme et leurs fournisseurs ont fabriqué moins de pièces détachées pour la direction, la transmission et le contrôle, a détaillé le Meti. Les industriels nippons ont aussi réduit la cadence de production des turbines à vapeur. Toujours en juin et sur un mois, les livraisons ont reculé de 3,4% et les stocks ont stagné (+0,0%). Les milieux d'affaires sont globalement plus optimistes depuis le retour au pouvoir des conservateurs au Japon en décembre, sous l'égide de leur dirigeant Shinzo Abe, redevenu Premier ministre. Le moral des grandes entreprises manufacturières du pays a nettement progressé en juin, d'après l'enquête Tankan de la Banque du Japon publiée début juillet. D'après cette étude de référence, cet indice publié chaque trimestre a bondi de 12 points à +4 points, atteignant son niveau le plus élevé depuis près de deux ans. Il mesure la différence entre le pourcentage de sociétés qui jugent la situation de façon favorable et celles qui la considèrent défavorable. Les industriels semblent apprécier les mesures d'assouplissement monétaire lancées par la Banque du Japon, à la demande de M. Abe qui a nommé un nouveau gouverneur à la tête de l'institut d'émission. Le yen a en conséquence chuté, réjouissant les groupes exportateurs qui se plaignaient d'une vigueur excessive de la devise japonaise depuis des années. L'industrie de la construction bénéficie pour sa part des efforts de relance budgétaire amorcés par M. Abe pour intensifier les grands travaux dans l'archipel. Au premier trimestre, le produit intérieur brut de la troisième puissance mondiale a rebondi de 1% par rapport à celui du dernier trimestre de 2012. La conjoncture planétaire reste toutefois assez erratique, avec des incertitudes pesant sur la vigueur des croissances américaine et chinoise, tandis que l'Europe demeure en récession, ce qui rend imprévisible la durabilité de la reprise japonaise.
Le taux de chômage au plus bas depuis quatre ans et demi Le taux de chômage au Japon a baissé à 3,9% en juin contre 4,1% en mai, atteignant son plus faible niveau depuis plus de quatre ans et demi, a annoncé le ministère des Affaires intérieures. En mai, on recensait 2,60 millions de chômeurs au Japon, soit 9,7% de moins qu'un an plus tôt, pour une population au travail en augmentation de 0,5% à 63,33 millions d'individus. Le marché du travail s'est détendu et on comptait en juin 92 offres d'emplois pour 100 demandes dans l'archipel, contre 90 en mai, d'après des données séparées publiées par le ministère du Travail. Le taux de chômage n'a pas été aussi bas au Japon depuis le mois d'octobre 2008, à une époque où il montait du fait du renvoi de nombreux employés précaires en pleine crise financière internationale. L'ampleur du taux est toutefois réduite par la méthode de comptabilisation officielle, qui considère que les personnes effectuant très peu d'heures de travail ne sont pas chômeuses. Ces derniers mois, les Japonais sont redevenus optimistes sur les perspectives d'emploi, une amélioration provoquée en partie par la politique économique offensive du Premier ministre de droite, Shinzo Abe, destinée à redonner le moral aux entrepreneurs et aux travailleurs. Le nouveau chef du gouvernement a notamment fait adopter un plan de relance de 20 200 milliards de yens (environ 155 milliards d'euros), dont la moitié provenant des caisses de l'Etat, pour doper l'activité entre autres dans le secteur de la construction. Ce train de dispositions exceptionnelles est censé générer la création de 600 000 emplois et un surcroît de croissance lors de l'année budgétaire en cours (avril 2013 à mars 2014). M. Abe veut aussi soutenir l'activité des entreprises par des réformes réglementaires (baisse d'impôts pour les sociétés qui investissent en biens d'équipements) et compte enfin sur la souplesse de la politique monétaire de la banque centrale (BoJ) pour accompagner les financements à taux bas.
La consommation des ménages baisse La consommation des ménages au Japon a baissé de 0,4% en juin sur un an, en raison d'une chute des achats de voitures et des dépenses d'aménagement des logements, a annoncé le ministère des Affaires intérieures. Ce repli constitue une surprise pour les économistes, qui s'attendaient en moyenne à une progression de 1,2%, d'après une étude de Dow Jones Newswires publiée avant la diffusion des chiffres officiels. La consommation individuelle constitue un moteur important pour l'activité, mais elle est sujette à d'importantes variations que voudrait davantage maîtriser le gouvernement via une politique économique et monétaire incitative poussant les foyers à dépenser plus. Mais en juin, les Japonais ont réduit de quelque 30% leur achat de véhicules motorisés par rapport au même mois de 2012. Ils ont aussi diminué d'environ 24% leurs dépenses de réparation et maintenance de leur logement. Les consommateurs ont en revanche élevé leurs emplettes de produits électroménagers (+35,5%) et de vêtements et chaussures (+8,1%). Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui représentent environ 60% du total, ont progressé de leur côté de 0,9% en termes réels sur la même période. Toujours en juin et par rapport au même mois de l'an passé, le revenu moyen des ménages salariés a grimpé de 2,0% à 728 678 yens (environ 5 600 euros). Pour doper la croissance, le nouveau Premier ministre de droite, Shinzo Abe, a lancé des dépenses de relance budgétaire, poussé la Banque du Japon à assouplir sa politique monétaire et s'est engagé à soutenir l'activité des entreprises par des réformes réglementaires. Depuis le retour au pouvoir de M. Abe fin décembre, le moral des consommateurs s'est fortement amélioré, ce qui pourrait les inciter à dépenser davantage.