La Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, a franchi la barre de la majorité qualifiée des deux tiers d'élus à l'Assemblée nationale, selon un nouveau décompte officiel de la commission électorale, avant-hier. La commission, qui a repris dans l'après-midi l'annonce du résultat des législatives, avant celui de la présidentielle attendu lundi, a proclamé la Zanu-PF vainqueur dans treize puis dix-sept puis 22 circonscriptions supplémentaires, alors que le décompte final se poursuivait. Un responsable a précisé que la Zanu-Pf totalisait 158 sièges. Héros de l'indépendance avant de conduire son pays à la ruine et au ban des nations, M. Mugabe, 89 ans, est ainsi assuré d'avoir les deux tiers des sièges sur 210 dans l'hémicycle, le plaçant en position d'amender la Constitution plus libérale promulguée il y a moins de trois mois. Le vote a toutefois été entaché d'irrégularités, dénoncées par le Premier ministre Morgan Tsvangirai et son parti du MDC et suffisamment sérieuses pour justifier qu'un membre de la commission électoral claque la porte. " Je ne veux pas énumérer les nombreuses raisons de ma démission mais elles ont toutes à voir avec la manière dont les élections générales 2013 au Zimbabwe ont été convoquées et organisées, a déclaré Mkhululi Nyathi, dans une lettre de démission. Alors que durant tout le processus j'ai gardé une dose d'espoir que l'intégrité de tout le processus puisse être sauvée au fil du chemin, cela ne s'est pas produit, d'où ma décision mûrie de démissionner ", a-t-il ajouté.
L'UE s'inquiète des irrégularités présumées L'Union européenne s'est inquiétée des irrégularités présumées et du manque de transparence dans le cadre des élections au Zimbabwe, qui ont donné vainqueur le président sortant Robert Mugabe, au pouvoir depuis 33 ans. L'Union européenne s'inquiète des irrégularités présumées et de la participation incomplète (au scrutin), ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence, a déclaré dans un communiqué la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton. " L'UE va donc continuer à suivre les développements dans le pays et à travailler avec ses partenaires internationaux dans les semaines qui viennent ", a souligné Mme Ashton. Elle a, par ailleurs, encouragé tous les partis politiques au Zimbabwe à maintenir l'ordre et le calme, estimant que les élections se sont déroulées de manière relativement pacifique. En 2008, après plusieurs années déjà marquées par l'expropriation violente des grands planteurs blancs, le Zimbabwe avait connu des journées de terreur et frôlé la guerre civile quand les partisans de M. Mugabe, distancé au premier tour de la présidentielle, s'étaient déchaînés.