Chypre "progresse bien" dans l'application des mesures fiscales réclamées en échange d'un plan de sauvetage de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, a déclaré à Nicosie une responsable du FMI. Les mesures fiscales mises en place par Nicosie dans le cadre du plan ont conduit à de "meilleures performances" que celles qui étaient prévues, mais il existe encore de "grandes incertitudes" et une prudence continue est nécessaire, a déclaré la chef de mission du FMI pour Chypre, Delia Velculescu. Alors que "l'incertitude demeure importante", le FMI ne voit aucune raison de réviser ses prévisions déjà pessimistes pour l'économie de l'île méditerranéenne dans les années à venir, a déclaré Mme Velculescu. "Les indicateurs disponibles n'indiquent pas qu'une révision des projections macroéconomiques sous-jacente au programme soit actuellement justifiée, l'incertitude demeure importante", a-t-elle ajouté. Dans un rapport publié en mai, le FMI avait indiqué que l'économie devrait plonger de 8,7% cette année, puis régresser encore de 3,9% en 2014, avant une croissance modeste de 1,1% en 2015. En contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros, Chypre, au bord de la faillite, a dû accepter en mars de réduire drastiquement son secteur bancaire, en restructurant la première banque de l'île, Bank of Cyprus (BoC) et en liquidant la deuxième, Laïki. Selon les termes du plan de sauvetage, le gouvernement doit également revenir à un budget à l'équilibre, puis générer un excédent budgétaire d'ici la fin 2016. Mme Velculescu s'est exprimée à l'issue de la visite d'une délégation d'une trentaine de représentants de la troïka arrivée mi-juillet sur l'île pour vérifier que Chypre remplit bien ses objectifs. Nicosie doit désormais se plier à des examens tous les trois mois. Un rapport positif de la délégation est indispensable pour que le pays obtienne les futures tranches d'aides sur lesquelles la troïka doit se décider en septembre. Un accord final a été conclu sur la recapitalisation de la BoC durant la visite de juillet. Les membres de la troïka ont par ailleurs indiqué dans un communiqué commun qu'il y avait un "ordre du jour clair" pour restructurer d'autres institutions financières, incluant le secteur du crédit coopératif, d'ici la fin de l'année. Ce communiqué précise que le processus n'impliquera pas les déposants chypriotes, comme cela avait été le cas pour ceux possédant plus de 100 000 euros sur des comptes de la BoC et de la Laïki et ont été largement ponctionnés dans le cadre du plan de sauvetage.