La société TransCanada a annoncé le lancement des procédures pour la construction, pour 12 milliards de dollars canadiens, d'un oléoduc de 4.400 km devant acheminer le pétrole des sables bitumineux albertain (ouest) à la côte atlantique du Canada. TransCanada Corporation a le plaisir d'annoncer qu'elle ira de l'avant avec le projet Oléoduc Energie Est de 1,1 million de barils par jour après avoir conclu des contrats sur le long terme avec des producteurs et raffineurs de pétrole, a déclaré le groupe dans un communiqué. Ce projet, qui suscite une vive opposition au Québec, doit être finalisé en 2018. L'échéancier présenté par TransCanada indique que les autorités canadiennes compétentes seront approchées dès la fin de l'année. Le Canada dispose des troisièmes réserves mondiales d'or noir, derrière l'Arabie saoudite et le Vénézuela, avec environ 170 milliards de barils. L'exportation de ce pétrole non-conventionnel (dont l'exploitation, très polluante, est dénoncée par les mouvements écologistes) bute toutefois à l'engorgement des oléoducs d'Amérique du Nord. Et le projet Keystone XL, un méga-pipeline entre l'Alberta et le golfe du Mexique, doit toujours être tranché par le président américain Barack Obama qui ne semble pas convaincu par sa pertinence. Dans ce contexte, TransCanada avait lancé en avril un appel aux fournisseurs de pétrole de l'Ouest canadien pour sonder leur intérêt à investir dans un oléoduc acheminant le brut vers la côte Est. La période d'appel de soumissions exécutoires s'est révélée concluante et a confirmé le fort soutien du marché au projet d'oléoduc avec des contrats contraignants à long terme pour transporter environ 900 000 b/j de pétrole brut de l'Ouest canadien vers les raffineries et terminaux d'exportation de l'est du Canada, a souligné TransCanada. Le projet Oléoduc Energie Est prévoit la conversion d'un gazoduc de 3 000 km de long transportant actuellement du gaz naturel et la construction d'un nouveau tronçon de 1.400 km, du sud-ouest de Montréal à Saint-Jean (province du Nouveau-Brunswick), sur le littoral atlantique. Exportateur net de pétrole, le Canada a néanmoins importé en 2012 plus de 600 000 barils par jour pour alimenter les raffineries de l'est du pays. Dès cette annonce, des groupes écologistes et citoyens ont promis de batailler ferme pour empêcher le projet de se concrétiser. De son côté, TransCanada a promis de mener des études techniques et environnementales poussées, ainsi que de consulter les parties prenantes intéressées telles que les Premières Nations et les Métis (Amérindiens), les propriétaires fonciers, les collectivités et les gouvernements provinciaux et fédéral.