Ça s'annonce dur. Le mois de septembre promet d'être mouvementé. La rentrée sociale porte le parfum de la contestation. Elle sera agitée sur tous les plans politique, social, économique, aucun créneau ne sera épargné. Ainsi, concernant le secteur de l'éducation nationale, et après Ben Bouzid, c'est au tour de M. Baba Ahmed d'essayer de trouver une solution aux multiples grèves que connaît le secteur de l'éducation en Algérie. En effet, le ministre se voit obligé de trouver un terrain d'entente avec les différents syndicats, pour s'assurer que la rentrée scolaire sera sereine. Afin de concrétiser cette tâche, le ministre avait l'an dernier multiplié les rencontres avec les différents syndicats agréés auprès du secteur, et la fédération des associations des parents d'élèves. Même chose cette année, surtout que la rentrée scolaire s'annonce torride. A cet effet, il convient de noter que les différents syndicats commencent déjà à faire pression sur le ministère. C'est le cas du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), qui avait remis en cause les déclarations de Abdelmalek Sellal, dans lesquelles le Premier ministre a rassuré que toutes les mesures ont été prises par le gouvernement pour assurer une rentrée sociale dans de bonnes conditions pour cette année. Le coordinateur du Snapest M. Meziane Meriane contredit Sellal, soulignant qu'à quelques jours de la rentrée scolaire, aucun effort n'a été consenti par les pouvoirs publics dans le secteur de l'éducation nationale. Sur le même sillage, le Snapest a tenu à exprimer dans un communiqué, qui nous été transmis, son mécontentement quant à leurs revendications qui ne sont toujours pas prises en charge par la tutelle. Le Snapest déplore le fait que la rentrée scolaire de cette année ne sera pas différente des années précédentes. Car rien n'a changé, "nous sommes toujours dans un marasme politico-social" a dénoncé le syndicat, avant d'ajouter que malgré la mobilisation "nous n'arrivons toujours pas à obtenir la prise en charge de nos revendications". Il s'est indigné également de ce qu'il a désigné d'"économie de bazar et de rente qui caractérise notre pays " qui empêche selon eux d'assurer des salaires décents aux travailleurs. En outre, La grève des travailleurs d'Algérie Poste, entamée mercredi dernier à Alger, prend de l'ampleur. En effet, les grévistes se sont rassemblés devant la Grande Poste à Alger. Sur une immense banderole, ils ont inscrit : " les postiers sont en grève ! ". Cette grève rappelons-le est illimitée et a pour but de concrétiser la plate forme des revendications. Le moment choisi pour cette action de protestation n'est guère fortuit, car il coïncide avec le virement des salaires de la plupart des travailleurs de la Fonction publique et des retraités, ce qui risque de provoquer une implosion sociale à grande échelle. Apparemment les travailleurs sont de plus en plus déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à satisfaction de leur plateforme de revendications. A cet effet, les travailleurs "dénoncent le non-respect de la tutelle et de la direction générale des engagements pris précédemment", et ce pour la énième fois. Par ailleurs, ils se disent ne "plus croire aux promesses de ces deux parties". Il convient de rappeler que les principales doléances des postiers sont l'application de l'effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l'application de la nouvelle grille de salaire à partir du mois d'août 2013 avec effet rétroactif à partir de janvier 2013 et l'amélioration immédiate et urgente des conditions de travail en palliant le manque flagrant de la main-d'œuvre et la disponibilité des moyens de travail. En outre, l'ouverture d'une enquête immédiate sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines et garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue dans le cas d'une agression. Enfin, le Syndicat national autonome des postiers lance un appel à la direction de l'entreprise afin d'ouvrir la porte du dialogue. Le secteur de la santé, lui aussi, ne semble pas vouloir baisser le ton. En effet, l'an dernier le secteur a été paralysé pour de longues semaines. Cette année ne dérogera certainement pas à la règle, surtout que ce secteur est l'un des plus instables. Ainsi, attention au réveil des mécontentements cet automne. Le scénario d'un mouvement de protestation est en train de se dessiner avec, comme détonateur, l'article 87 bis du code du travail et les augmentations des salaires. Une grogne qui gagne également les syndicats de la Fonction publique. Engagés dans un bras de fer sur les salaires avec le gouvernement, ces derniers ont fait savoir, à maintes reprises, qu'ils étaient eux aussi prêts à descendre dans la rue en cas de non-satisfaction des revendications. Le climat social, atone depuis des années, est donc en passe de tourner à l'orage. Le mécontentement est croissant Plusieurs galops d'essai sont d'ores et déjà prévus pour organiser la riposte, en attendant la rentrée qui s'annonce déjà torride et ce, à quelques jours seulement de son début.