Les prix du sucre ont poursuivi leur hausse cette semaine, portés par les craintes sur l'impact du gel au Brésil pour les cultures, tandis que ceux du cacao consolidaient leurs gains et ceux du café se stabilisaient. Cacao Les prix du cacao se sont montrés volatils cette semaine mais ont finalement consolidé leurs gains après avoir atteint la semaine précédente des plus hauts depuis plusieurs mois. La semaine dernière, le cacao avait en effet atteint un plus haut en onze mois à Londres (à 1 671 livres sterling la tonne) et en huit mois à New York (à 2 525 dollars la tonne), sur fond de craintes que le temps sec en Afrique de l'Ouest n'endommage les récoltes. L'Afrique de l'Ouest compte pour environ deux tiers de l'offre mondiale de fèves brunes, principalement en provenance de la Côte d'Ivoire et du Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux. "Même si le temps semble plus favorable, des questions demeurent sur l'impact de cette longue période de temps sec sur le nombre et la taille des fèves ainsi que sur le début de la récolte, qui pourrait être repoussé d'un mois selon certains", rapportaient les experts de la revue spécialisée The Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 652 livres sterling cette semaine, contre 1 638 livres sterling la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2 491 dollars la tonne, contre 2 464 dollars sept jours plus tôt.
Café Les cours du café ont également été touchés par la volatilité cette semaine, marquant des plus hauts depuis trois semaines, avant de terminer presque stables. Lundi, le café côté à Londres a atteint son plus haut niveau depuis le 23 juillet, à 1 959 livres sterling la tonne, tandis que celui côté à New York marquait un point haut depuis le 26 juillet, à 127,00 cents la livre. Les prix étaient toujours soutenus par le plan d'aide aux producteurs de café annoncé la semaine dernière par le gouvernement brésilien, mais étaient limités dans leur hausse par une offre pléthorique, expliquaient des analystes. En effet, le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café, attend une très importante récolte de 48,6 millions de sacs de 60 kilos, à peine moins que le record de la saison dernière (50,8 millions), qui était une année faste du cycle biennal de culture caféière. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait cette semaine 1 920 dollars, contre 1 928 dollars sept jours auparavant. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 124,70 cents, contre 122,75 cents pour le contrat pour livraison en septembre sept jours auparavant.
Sucre Les prix du sucre ont poursuivi leur hausse cette semaine, marquant des plus hauts depuis fin juin, toujours portés par des craintes sur l'ampleur des dégâts causés par le gel sur les cultures sucrières au Brésil, le premier producteur mondial. "Le retour d'un risque de gel cette semaine a jeté de nouveaux doutes sur la teneur de saccharose des cannes à sucre", expliquaient les analystes de The Public Ledger. Le dernier rapport de la fédération professionnelle brésilienne Unica a également soutenu les prix du sucre, en montrant que durant la deuxième quinzaine de juillet les moulins avaient broyé 4,35% de moins de cannes à sucre que lors de la même période l'année dernière. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait cette semaine 507 dollars, contre 495,20 dollars la semaine précédente. Elle a atteint vendredi un plus haut depuis le 28 juin, à 508,2 dollars. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 17,23 cents, contre 16,84 cents sept jours auparavant. Elle a atteint au cours de la semaine un maximum depuis le 25 juin, à 17,29 cents.
Le maïs et le soja profitent du manque de pluie Les cours du maïs et du soja s'affichaient en hausse sur la semaine vendredi alors que les autorités américaines anticipent désormais des récoltes moins abondantes qu'initialement prévu et que les producteurs s'inquiètent du manque de pluie. Les prix du maïs ont particulièrement profité en début de semaine de la publication du rapport mensuel du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande mondiales. Dans ce document, l'administration a en effet révisé à la baisse son estimation du rendement de la récolte en cours, "prenant les investisseurs de court car la majorité des analystes s'attendaient à une hausse", a remarqué Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Même si les autorités anticipent toujours une moisson record, la perspective d'une récolte un peu moins abondante qu'anticipé à l'origine pèse sur les prix. De plus, les observateurs du marché ont été surpris une deuxième fois jeudi par un autre rapport de l'USDA reflétant les demandes d'indemnisations des agriculteurs. Ce document "a montré que les fermiers américains ont planté moins que prévu cette année en raison des fortes pluies qui sont tombées au printemps" sur les principales zones de production, a expliqué Bill Nelson de Doane Advisory Services. Autre raison pour les investisseurs de faire grimper les cours du maïs: "certaines régions sont particulièrement sèches en ce moment, notamment dans l'Iowa et l'Illinois", a relevé M. Nelson. "Et les prévisions pour la semaine prochaine anticipent des précipitations en dessous de la moyenne sur l'ensemble du pays", a-t-il ajouté. Même si ce manque d'humidité n'est en aucune mesure comparable à la sécheresse qui a frappé les Etats-Unis l'été dernier et que des températures inférieures à la moyenne tempèrent les conséquences d'un déficit hydrique, "les agriculteurs commencent à s'inquiéter de l'impact que cela pourrait avoir sur les récoltes", a remarqué le spécialiste. Certains craignent même que le développement des plantes soit ralenti par ces conditions et qu'un éventuel gel précoce fin septembre affecte les récoltes. Ces préoccupations participent aussi à la remontée des cours du soja, dont le rendement dépend particulièrement du temps au mois d'août. Mais le prix de l'oléagineux a aussi profité du rapport de l'USDA, qui a nettement révisé à la baisse son estimation du rendement de l'oléagineux, bien plus que ce à quoi s'attendaient les analystes. Les chiffres hebdomadaires sur les ventes à l'étranger se sont par ailleurs révélés particulièrement positifs pour le soja produit aux Etats-Unis. Sur le marché du blé, les investisseurs ont été sensibles en début de semaine à l'anticipation par l'USDA de ventes à l'étranger cette année plus forte qu'initialement prévu. Mais cette prévision "est contredite par le ralentissement des exportations observé ces trois dernières semaines", a relevé M. Strickler. De plus, alors que débute la récolte du blé de printemps, les producteurs font état de bonnes moissons dans les principales zones de production, aussi bien au nord des Etats-Unis qu'au Canada, ce qui tire les prix de la céréale vers le bas, a noté M. Nelson. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, évoluait cette semaine à 4,6200 dollars contre 4,5325 dollars sept jours auparavant. Le boisseau de blé pour la même échéance, s'établissait à 6,4500 dollars contre 6,4725 semaine la semaine dernière. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, s'échangeait cette semaine à 12,6650 dollars contre 11,8225 dollars une semaine auparavant.