Le cours du pétrole new-yorkais a terminé en hausse vendredi, certains investisseurs pariant, après la diffusion d'un indicateur décevant sur l'immobilier des Etats-Unis, sur un report du ralentissement des mesures de soutien de la banque centrale américaine à l'économie.Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a gagné 1,39 dollar à 106,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 111,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de la veille. Etonnamment, le marché (du WTI) s'est renforcé après la publication d'un chiffre décevant sur l'immobilier américain en début de séance, a remarqué Bart Melek de TD Securities. Mais cela illustre de nouveau le fait que le marché évolue énormément au gré des spéculations sur la Fed. Les ventes de maisons individuelles neuves ont de fait connu une brusque chute en juillet, de 13,4% par rapport au mois de juin, essuyant leur plus fort recul depuis plus de trois ans, selon des chiffres publiés par le département du Commerce à Washington. Or, le rétablissement du secteur de l'immobilier est considéré comme essentiel pour une véritable reprise aux Etats-Unis. Si l'économie n'est pas considérée comme suffisamment solide, alors la Fed va peut-être ne pas se montrer aussi agressive qu'anticipé et retarder le ralentissement de ses mesures de soutien à après septembre, a remarqué M. Melek. La Fed injecte chaque mois 85 milliards de dollars dans le système financier américain pour soutenir une reprise encore fragile, des injections qui ont notamment pour effet de favoriser les investissements dans les actifs jugés risqués comme les matières premières. Parallèlement, selon M. Melek, le marché mise sur un regain de demande de la part de la Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, après la diffusion cette semaine de plusieurs signes positifs comme le rebond de son activité manufacturière en août. D'autres signaux de bon augure pour la croissance européenne et donc la demande énergétique dans la région, ont participé à la progression des cours du pétrole. L'Allemagne, première puissance économique de la zone euro, a notamment fait état d'un excédent public de 0,6% du Produit intérieur brut (PIB) au premier semestre de cette année à la faveur d'une conjoncture porteuse. Parallèlement l'économie britannique a connu une croissance de 0,7% au deuxième trimestre, une accélération plus importante que ce qui avait été estimé initialement. Les prix du brut new-yorkais ont aussi profité, selon Tim Evans de Citi, de la forte progression des cours de l'essence après l'annonce d'un incident à la raffinerie d'Irving Oil à Saint John au Canada, d'où est habituellement importé beaucoup d'essence pour le nord-est des Etats-Unis. En Asie, les cours du pétrole continuaient dans les échanges matinaux, d'augmenter, sur leur lancée de la veille, encouragés par des indicateurs économiques européens et chinois de bon augure pour la consommation de brut. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre gagnait 15 cents à 105,18 dollars. Le Brent de la mer du Nord à échéance octobre prenait 41 cents à 110,31 dollars.