Dans un communiqué de presse émanant du Syndicat national autonome des postiers (SNAP), la Direction générale d'Algérie Poste a commencé, depuis hier, à verser la seconde tranche des salaires avec effet rétroactif depuis 2008, et ce, pour plus de 32 000 employés. Le Syndicat déplore, dans ce même document, l'anarchie avec laquelle a été menée l'opération. A cet effet, le SNAP a indiqué que la démarche a connu de nombreuses erreurs inexpliquées. " Les mêmes dépassements qu'a connus la première tranche de versement, se sont reproduits cette fois aussi, mais sous une nouvelle forme", peut-on lire dans le communiqué. Tout en poursuivant " de nombreux travailleurs ont été exclus de l'opération, cependant, certaines nouvelles recrues ont bénéficié de cet effet rétroactif ". La même source a, en outre, fait savoir que " les retraités, et les personnes décédées, notamment, les travailleurs en congé maladie, ont été exclus de cette nouvelle tranche ". Par ailleurs, " certains travailleurs ont été surpris de voir les versements incomplets ", précise le document. Sur un autre sillage, le syndicat a regretté que " la pression est toujours exercée sur les travailleurs, et ce, en dépit de la décision de gel de la grève et la promesse du ministre d'arrêter toutes les poursuites et les sanctions ". " L'administration continue de mener la même stratégie", affirme le document. Avant de soutenir " des dizaines de travailleurs au niveau d'Alger et de Boumerdès ont été surpris par des mandats d'arrêt judiciaires, notamment, des sanctions disciplinaires, prises à leur encontre ". Tout en appelant le ministre à arrêter ce processus de sanctions. Sur un autre plan, le SNAP a lancé un appel à une " réunion urgente ", dans les prochains jours en vue d'étudier la situation et faire le point, sur les décisions qui doivent être prises. Toutefois, le syndicat " n'exclut pas un éventuel retour au débrayage ". " On appelle également à privilégier le dialogue, qui est le seul moyen qui nous aide à sortir de la crise, de plus, étudier toutes les propositions des travailleurs, nous invitons tout le monde à assumer ses responsabilités" conclut le communiqué. Ainsi, la crise au sein d'Algérie Poste ne semble pas proche du dénouement. Sur un autre registre, la direction générale d'Algérie Poste a rendu elle aussi un communiqué de presse dans lequel elle qualifie le débrayage de " manœuvre visant la paralysie ". Tout en affirmant que " l'arrêt de travail est illégal ". " Nous avons relevé avec amertume et circonspection la campagne médiatique nourrie par des propos diffamatoires et mensongers dressée à l'encontre de son premier responsable ". À cet effet, la crise ne semble pas prête à se terminer. La direction qui accuse les médias, et les syndicalistes qui accusent la direction, on se demande quand le dialogue sera le maître de la situation. Il est à rappeler que le SNAP a accordé un délai de deux mois à la direction d'Algérie Poste pour satisfaire l'intégralité des revendications socioprofessionnelles des postiers, sans quoi ces derniers renoueront avec la protesta. Parmi ces nombreuses doléances l'on peut citer l'application avec effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l'application de la nouvelle grille de salaire à partir du mois d'août 2013 avec effet rétroactif à partir de janvier 2013 et l'amélioration immédiate et urgente des conditions de travail, en palliant le manque flagrant de la main-d'œuvre et la disponibilité des moyens de travail. Parmi les doléances figurent également l'ouverture d'une enquête immédiate sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines, garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue, dans le cas d'une agression, et l'attribution de la prime de rendement de 2012.