L'indice de confiance économique a continué de s'améliorer en août dans la zone euro pour le quatrième mois consécutif et a atteint son plus haut niveau en deux ans. L'indice s'est inscrit à 95,2 points, soit une hausse de 2,7 points par rapport à juillet, selon des données publiées, avant-hier, par la Commission européenne. C'est mieux qu'attendu: les analystes tablaient sur un indice à 93,8 points. Dans l'ensemble de l'UE, l'indice de confiance économique a bondi de 3,1 points, à 98,1 points. Le regain d'optimisme est notable dans tous les secteurs à l'exception de la construction (-0,9 point en un mois). C'est dans le commerce de détail (+3,3 points en un mois) que la situation s'est le plus améliorée grâce notamment à une amélioration des stocks et des perspectives d'activité plus encourageantes. Dans l'industrie, l'indice a gagné 2,7 points en un mois grâce à une évaluation plus positive des carnets de commandes actuels. L'embellie a également gagné le secteur des services (+2,5 points) et les consommateurs (+1,8 point en un mois), qui sont plus confiants pour l'avenir. Dans les services financiers, secteur qui n'entre pas dans la composition de l'indice, la confiance s'est très nettement améliorée (+3,5 points). La confiance s'est améliorée dans quatorze pays de la zone euro, et en particulier dans ses cinq principales économies: l'indice a grimpé de 5,2 points aux Pays-Bas, de 3,3 points en Allemagne, de 2 points en Italie, de 1,6 point en France et de 0,8 point en Espagne. Ces chiffres viennent s'ajouter à une nouvelle baisse, bien que modeste, du nombre de chômeurs dans les 17 pays de l'Union monétaire. Cette légère éclaircie sur le front de l'emploi ne traduit pas "une reprise significative", estime Jennifer McKeown, de Capital Economics. La baisse du nombre de chômeurs est en effet trop mesurée pour avoir un impact sur le taux de chômage. En outre, "la timide reprise est vulnérable à de nouveaux chocs économiques, soit sous la forme d'une nouvelle éruption de la crise de l'euro, d'un ralentissement de l'activité mondiale en raison des tensions liées aux pays émergents ou de tensions géopolitiques croissantes", renchérit Martin Van Vliet, analyste pour la banque néerlandaise ING.
Chômage stable à 12,1% Le taux de chômage est resté stable dans la zone euro en juillet par rapport à juin, toujours à son niveau record de 12,1%, selon des chiffres publiés avant hier par l'office européen de statistiques Eurostat, même si le nombre de chômeurs a légèrement diminué. En juillet, 19,231 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro, soit 15 000 de moins qu'en juin, mois où le nombre de chômeurs avait déjà diminué de 35 000, selon Eurostat. Mais le nombre de chômeurs reste supérieur en chiffres absolus à celui d'avril, et surtout, la zone euro compte un million de chômeurs de plus qu'il y a un an, en juillet 2012. C'est aux jeunes de moins de 25 ans qu'est imputable la légère diminution du nombre de chômeurs sur un mois, puisque leur nombre a diminué de 16 000 par rapport à juin, même si leur taux de chômage a augmenté, passant de 23,9 à 24,0%. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage est lui aussi resté stable à 11,0%. Il touchait en juillet 26,654 millions de personnes, soit une diminution de 33 000 par rapport au mois précédent, grâce à la baisse du nombre de jeunes chômeurs: ils étaient 38 000 de moins qu'en juin. La publication de ces chiffres coïncide avec celle du sentiment économique dans la zone euro, qui montre une amélioration inattendue en août avec un indice à son plus haut niveau depuis deux ans. Pour Jennifer McKeown, de Capital Economics, si cela semble être une preuve supplémentaire de reprise modérée dans la zone euro, les chiffres du chômage en juillet confirment que cela ne dynamise pas encore le marché du travail. Martin Van Vliet, d'ING, se veut plus optimiste et trouve encourageant que le chômage ne soit plus en train d'augmenter. Le commissaire européen aux Affaires sociales, Laszlo Andor, tout en jugeant encourageant que beaucoup de pays aient réussi à réduire légèrement le chômage, trouve clairement inacceptable que l'Europe compte toujours plus de 26,6 millions de demandeurs d'emplois dont 5,5 millions ont moins de 25 ans. Les récentes améliorations sont minimes, et la situation reste très fragile, a-t-il ajouté dans un communiqué, estimant que ce n'était pas le moment de se réjouir ou de relâcher les efforts mais qu'il fallait au contraire les intensifier. C'est toujours en Grèce et en Espagne que la situation est la plus critique: en Grèce, le taux de chômage a atteint 27,6% en mai, dernier mois pour lequel des données sont disponibles. En Espagne, il s'est établi en juillet à 26,3%. Plus d'un actif de moins de 25 ans sur deux est au chômage en Espagne, et près de deux sur trois en Grèce. Les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Autriche (4,8%), en Allemagne (5,3%), au Luxembourg (5,7%) et à Malte (6,0%).
Net ralentissement de l'inflation L'inflation a fortement ralenti en août dans la zone euro, à 1,3% sur un an contre 1,6% le mois précédent, a indiqué, avant-hier, l'office européen des statistiques Eurostat, qui a publié une première estimation de cet indicateur. Le niveau enregistré en août illustre le ralentissement continu de l'inflation depuis l'année dernière. Le taux d'inflation est loin de son niveau de 2,6% il y a un an, en août 2012. C'est la forte baisse des prix de l'énergie (-0,4% contre +1,6% en juillet) qui a eu le plus d'impact sur le ralentissement de l'inflation dans la zone euro en août. S'agissant des autres composantes de l'inflation, l'alimentation, les boissons alcoolisées et le tabac devraient connaître le taux annuel le plus élevé en août (3,3% après 3,5% en juillet), suivis des services (1,5% contre 1,4% en juillet) et des biens industriels hors énergie (0,3% contre 0,4% en juillet), indique Eurostat.