Le président Barack Obama a rejeté l'idée de voir les Etats-Unis être considérés comme de "mauvais payeurs", et exhorté ses adversaires républicains à relever le plafond légal de la dette. A onze jours d'une première échéance budgétaire au Congrès, M. Obama, lors d'un discours au ton offensif dans une usine automobile Ford à Liberty (Missouri, centre), a critiqué "le comble de l'irresponsabilité" que constituerait selon lui le refus des élus de procéder à ce vote, et a rejeté toute concession sur la réforme de l'assurance-maladie visée par les conservateurs. Le Trésor a prévenu que le pays risque de se retrouver en défaut de paiement si jamais le Congrès ne relève pas le plafond de la dette, actuellement à 16 700 milliards de dollars. "Nous sommes les Etats-Unis. Nous ne sommes pas une république bananière, nous ne sommes pas un pays de mauvais payeurs. Nous ne nous enfuyons pas en laissant l'addition", s'est écrié le président, mettant en garde contre un choc qui ferait partir "en vrille" une économie toujours convalescente cinq ans après la crise financière. Les républicains détiennent la majorité à la Chambre des représentants souveraine en matière de dépenses. Aiguillonnés par leur aile droite, ils ont en outre adopté vendredi une loi budgétaire temporaire qui contient une clause supprimant les financements nécessaires à la mise en place dès le 1er octobre d'un pan essentiel de la réforme de l'assurance-maladie, pièce maîtresse du bilan social de M. Obama. Ce texte n'a aucune chance de passer au Sénat, contrôlé par les alliés du président. Si aucun budget n'est approuvé d'ici au 30 septembre, le gouvernement fédéral devra fermer ses services non-essentiels et des centaines de milliers de fonctionnaires seront mis d'office au chômage.
Une réduction du soutien de la Fed est possible en octobre La Réserve Fédérale américaine pourrait décider une légère réduction de son massif soutien à l'économie dès la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) en octobre si les données économiques le permettent, a indiqué James Bullard, président de l'antenne locale de Saint Louis de la Fed. Dans un entretien à la chaîne câblée Bloomberg TV, James Bullard a indiqué que la décision "de la réunion de septembre avait été une décision serrée". La Fed a opté pour le statu quo mercredi, surprenant les marchés qui s'attendaient à une réduction de ses injections de liquidités. "Une modeste réduction" du soutien économique de la Fed "est possible en octobre", a indiqué M. Bullard. Alors qu'a priori il n'est pas prévu de conférence de presse du président Ben Bernanke après cette réunion pour expliquer cette importante décision, "le président a mis sur la table la possibilité d'organiser une conférence de presse si nous le voulions", a précisé M. Bullard. Plus tard sur la chaîne Fox Business, M. Bullard a même plaidé pour que se tienne une conférence de presse du président de la Fed après chaque réunion du FOMC. Actuellement, le FOMC qui se réunit toutes les six semaines, donne lieu à une conférence de presse une fois sur deux, donc une fois tous les trois mois. "Je pense que la Fed va devoir aller dans la direction d'organiser une conférence de presse du président après chaque réunion (du FOMC) afin que le président communique avec les marchés financiers pour qu'ils comprennent ce qu'il dit et où il se situe", a affirmé M. Bullard. Il a justifié le choix du statu quo de la Fed mercredi en soulignant notamment que "l'inflation était basse". "On peut se montrer patient", a-t-il ajouté.
La seule perspective d'une modification a des effets La Fed achète des bons du Trésor et des titres hypothécaires pour 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l'année pour maintenir des taux bas et favoriser la reprise économique. Lors d'une autre intervention devant une association d'économistes à New York vendredi, M. Bullard a noté que la seule perspective que la Fed puisse modifier le volume de ses injections de liquidités "avait exactement les mêmes effets que la politique monétaire conventionnelle". "La réaction des marchés financiers aux réunions du FOMC de juin et de septembre apporte la preuve formelle que les changements anticipés dans nos rachats d'actifs ont un effet de politique monétaire", a affirmé M. Bullard. Il s'est appuyé sur des graphiques montrant les taux sur les bons du Trésor à cinq ans grimper dans les 24 heures lorsqu'en juin Ben Bernanke avait annoncé que la Fed réduirait ses injections de liquidités "plus tard dans l'année". Quand mercredi, la Fed a finalement décidé d'attendre, les taux sur les bons du Trésor ont fléchi. Le président de la banque de réserve fédérale de Saint Louis, qui est un membre votant du FOMC, a rappelé que le Comité monétaire avait "révisé en baisse ses prévisions de croissance du PIB pour 2013 et 2014 ainsi que ses attentes pour l'inflation". La Fed prévoit une croissance entre 2,3% et 2,6% en 2013 et une inflation, mesurée par l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE), entre 0,8% et 1,5%. Dans ces conditions, "normalement, le Comité ne voudrait pas réduire sa politique accommodante", a-t-il rappelé pour justifier la décision de statu quo de la Fed. M. Bullard s'est en outre inquiété de l'inflation dont le niveau bas depuis septembre 2012 "est une surprise macroéconomique". "Même si je m'attends à ce que l'inflation progresse au cours des prochains trimestres, je veux avoir la preuve de cette hausse avant de soutenir une action vers moins d'assouplissement monétaire de la part du FOMC", a-t-il conclu.