Le Sénat américain, à majorité démocrate, a adopté, avant-hier, un projet de budget pour financer l'Etat jusqu'au 15 novembre, et qui doit être examiné à la Chambre des représentants, à seulement quatre jours d'une éventuelle fermeture partielle des agences fédérales. Les sénateurs ont approuvé par 54 voix contre 44 voix une mesure de financement temporaire de l'Etat fédéral au-delà du mardi 1er octobre, début de l'exercice budgétaire 2014. Ce texte finance pleinement la loi sur la santé de Barack Obama, que les adversaires républicains du président cherchent au contraire à abroger. A moins d'une adoption par les deux chambres du Congrès de nouveaux crédits avant lundi soir, des centaines de milliers de fonctionnaires risquent d'être contraints à des congés sans solde à partir de mardi matin. La balle est maintenant dans le camp des dirigeants républicains de la Chambre, qui n'ont pas dévoilé leurs intentions. Le président John Boehner a seulement indiqué jeudi qu'il était improbable que la Chambre vote en l'état le projet du Sénat, et un nouveau vote devrait donc avoir lieu samedi ou dimanche. Adoptez une loi qui empêche la fermeture gouvernementale. Défiez les anarchistes. Respectez l'Etat de droit. Aidez le Sénat à gouverner, a lancé le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, à l'adresse des républicains sensés de la Chambre.
Obama appelle le Congrès à éviter la fermeture de services fédéraux Barack Obama a appelé le Congrès américain à adopter un budget et ainsi éviter la fermeture de services fédéraux à partir de mardi, répétant qu'il ne cèderait pas sur sa réforme de la santé, contre laquelle bataillent les républicains. Ne fermez pas l'Etat, ne fermez pas l'économie, votez le budget à temps, payez nos factures à temps, a déclaré M. Obama devant la presse à la Maison Blanche. Les républicains de la Chambre sont si pressés de faire plaisir au Tea Party qu'ils ont menacé de fermer l'Etat fédéral, ou pire, si je n'abroge pas la loi sur la santé ou lui coupe les fonds. Je l'ai dit hier, et je le répète: cela n'aura pas lieu, a-t-il dit. Cela reviendrait à lancer une clé à molette dans le moteur de l'économie à un moment où ce moteur commence à redémarrer, a-t-il ajouté. M. Obama a aussi prévenu qu'il ne négocierait pas avec ses adversaires sur le plafond de la dette, dont le montant doit être impérativement relevé d'ici le 17 octobre pour éviter un éventuel défaut de paiement, qui serait le premier de l'histoire des Etats-Unis. Cette échéance fait courir selon lui un risque bien plus dangereux que la fermeture des agences fédérales, avec des conséquences économiques pour le monde entier. Je ne négocierai pas sur la responsabilité qui est celle du Congrès de payer les factures qui ont déjà été accumulées. Voter pour autoriser le Trésor à payer les factures de l'Amérique, ce n'est pas me faire une concession ou une faveur. Il s'agit de la responsabilité solennelle des élus, a estimé le président. Personne ne peut menacer la bonne foi et le crédit des Etats-Unis uniquement dans le but d'extraire des concessions politiques, a-t-il lancé. La Chambre, contrôlée par les républicains, souhaite que toute loi budgétaire ou sur le plafond de la dette inclut la suppression des crédits nécessaires à la pleine application de la loi sur la santé, qui doit permettre à des millions d'Américains non assurés de bénéficier d'une couverture maladie subventionnée. Si la Chambre et le Sénat, à majorité démocrate, ne s'accordent pas d'ici lundi soir, des centaines de milliers de fonctionnaires ne pourront pas aller travailler mardi.
Hausses meilleures que prévues des dépenses et revenus Les revenus et dépenses des ménages ont progressé davantage que prévu en août aux Etats-Unis et les chiffres du mois précédent ont été légèrement révisés en hausse, selon les données publiées par le département du Commerce. Les revenus des ménages ont enregistré une hausse de 0,4% en août en données corrigées des variations saisonnières et les dépenses de consommation ont été en progrès de 0,3%. Ces chiffres sont un peu meilleurs que ne le prévoyaient les analystes qui tablaient sur des revenus en progrès de 0,3% et des dépenses en hausse de 0,2%. Le ministère a par ailleurs légèrement révisé en hausse les chiffres de juillet, indiquant un progrès de 0,2% des revenus comme des dépenses au lieu d'une hausse de 0,1% précédemment estimée pour ces deux indicateurs. La consommation est le principal moteur de la croissance américaine qui, si elle a affiché une hausse de 2,5% au deuxième trimestre, devrait décélérer autour de 2% pour la deuxième partie de l'année, selon les analystes. L'indice des prix associé aux dépenses de consommation des ménages (PCE), l'indicateur dont se sert la banque centrale américaine (Fed) pour mesurer l'inflation, n'a progressé que de 0,1% en août comme en juillet. Les analystes s'attendaient à ce chiffre dans leur prévision médiane. Sur un an en août, la hausse des prix à la consommation n'est que de 1,2% contre 1,3% en juillet (chiffre révisé), un chiffre inférieur à l'objectif de la Fed, qui souhaite une inflation de 2% sur un an en moyenne. En excluant les prix de l'énergie et de l'alimentation, les prix ont augmenté de 0,2% en août contre 0,1% en juillet. Sur un an, cette inflation dite sous-jacente (hors prix de l'énergie et de l'alimentation) progresse de 1,2% contre 1,1% en juillet.