Les coupes automatiques dans le budget de l'Etat fédéral américain sont formellement entrées en vigueur, avant-hier, avec la signature par le président Barack Obama, d'un décret d'application, a annoncé la Maison Blanche. M. Obama, était tenu par la loi de déclencher cette cure de rigueur amputant les dépenses publiques de 85 milliards de dollars d'ici à la fin de l'exercice budgétaire en cours, le 30 septembre, en l'absence d'accord entre républicains et démocrates sur une solution de rechange. Plus tôt, M. Obama, a qualifié ces coupes de stupides, affirmant qu'elles allaient coûter des emplois aux Etats-Unis et avoir un impact sur l'économie. Il a accusé ses adversaires républicains d'être responsables de cette situation. En l'absence de décision de la part du président (républicain) de la Chambre des représentants John Boehner, et des autres pour placer les intérêts des familles de la classe moyenne devant les impératifs politiques, ces coupes vont entrer en vigueur, a-t-il ajouté. Les 85 milliards de dollars représentent une réduction de 8% pour le budget de la défense et 5% pour les autres postes, synonyme selon l'administration démocrate d'un dérèglement des services publics étant donné la nécessité d'imposer des congés sans solde à des centaines de milliers de personnes. Depuis 2011, quand les conservateurs ont pris le contrôle d'une partie du pouvoir législatif, M. Obama et ses adversaires se sont affrontés sur la façon de rééquilibrer les comptes publics sur fond d'une hausse vertigineuse de l'endettement de la première économie mondiale, actuellement à plus de 16 000 milliards de dollars. Faute d'accord de fond, les deux camps ont trouvé des solutions temporaires, dont l'idée (apparemment trop optimiste) de mettre en place des coupes automatiques dans les dépenses censées être suffisamment douloureuses pour inciter à s'entendre sur un compromis. Obama: les coupes budgétaires stupides vont coûter des emplois Le président américain Barack Obama, a averti que les coupes budgétaires "stupides" entrant en vigueur allaient coûter des emplois aux Etats-Unis et avoir un impact sur l'économie, accusant ses adversaires républicains d'être responsables de cette situation. "Je ne suis pas un dictateur. Je suis un président", a lancé M. Obama, dans la salle de presse de la Maison Blanche, quelques minutes après avoir rencontré les chefs de file du Congrès pour leur première réunion depuis le début de cette énième crise politico-budgétaire depuis 2011. "Ce que je ne peux pas faire, c'est forcer le Congrès à prendre les bonnes décisions", a-t-il martelé. "En l'absence de décision de la part du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, et des autres pour placer les intérêts des familles de la classe moyenne devant les impératifs politiques, ces coupes vont entrer en vigueur", a-t-il ajouté. La présidence démocrate sonne l'alarme depuis des jours sur les conséquences concrètes d'une amputation automatique, à compter du 1er mars, de 85 milliards de dollars sur les sept derniers mois de l'année budgétaire, soit 8% pour la défense et 5% pour les autres postes, en parlant de mises au chômage partiel de fonctionnaires et de dérèglements des services publics. M. Obama a estimé que ces coupes "superflues" allaient "affaiblir notre économie, coûter des emplois, et montrent clairement que les deux parties doivent être en mesure de trouver un compromis". "Ce ne sera pas l'apocalypse comme certains l'ont dit mais cela aura un impact sur les gens", a-t-il rappelé. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé à 0,5 point de pourcentage l'effet négatif à terme de cette rigueur sur une croissance déjà convalescente. Faute d'accord de fond, les deux parties ont trouvé des solutions temporaires, dont l'idée (apparemment trop optimiste) de mettre en place des coupes automatiques dans les dépenses censées être suffisamment douloureuses pour inciter à négocier une solution. M. Obama accepte le principe de coupes, mais exige aussi que les plus riches paient davantage d'impôts, un chiffon rouge pour les républicains qui ont déjà consenti en janvier, lors d'un précédent marchandage, à un alourdissement de la pression fiscale sur les Américains les plus aisés. Cette crise devrait bientôt s'additionner à une autre, encore plus lourde de menaces: le financement de l'Etat fédéral pour les derniers mois de l'exercice 2013, qui devra faire l'objet d'un vote au Congrès avant le 27 mars, faute de quoi des services publics fermeront purement et simplement. Le chef des démocrates au Sénat, Harry Reid, a espéré que cette nouvelle hausse des enjeux inciterait enfin les deux camps à s'entendre. Avant-hier, M. Boehner, a indiqué que son groupe déposerait la semaine prochaine un texte visant à financer l'Etat fédéral jusqu'à la fin de l'exercice budgétaire 2013, le 30 septembre, mais M. Obama, n'a pas formellement promis de le promulguer, évoquant la nécessité de le voir refléter ses "précédents engagements". Légère accélération de la consommation malgré la chute des revenus La consommation des ménages a légèrement accéléré aux Etats-Unis en janvier en dépit de la chute considérable des revenus des Américains, conséquence de l'épreuve du "mur budgétaire", selon des chiffres publiés par le département du Commerce avant-hier à Washington. Les dépenses de consommation ont augmenté de 0,2% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, après avoir progressé de 0,1% en décembre, indique le ministère. Cette hausse est conforme à la prévision médiane des analystes. En données réelles, c'est-à-dire compte tenu de la hausse des prix, la consommation a augmenté officiellement de 0,1%. Selon le gouvernement, les revenus des ménages ont reculé en janvier pour la première fois en quatorze mois, et leur chute a atteint une ampleur inédite en vingt ans: 3,6%. Le ministère indique que ce mouvement est le pendant de la forte hausse des revenus de décembre (+2,6%), mois pendant lequel les entreprises ont versé nombre de primes par anticipation afin de soustraire leurs salariés en partie à la hausse d'impôts qui s'annonçait à partir du 1er janvier en l'absence d'accord entre le Congrès et le gouvernement pour éviter une cure d'austérité qualifiée de "mur budgétaire". L'accord a été signé in extremis et a préservé les classes moyennes d'une forte hausse de l'impôt sur le revenu mais pas d'une hausse des contributions sociales salariales, de 2,0 points de pourcentage. S'ajoutant à la baisse des salaires, celle-ci a contribué à faire baisser le revenu disponible des ménages de 4,0%, du jamais vu depuis le début de la publication de cette statistique en 1959. L'inflation tombe à son plus bas niveau en plus de trois ans L'inflation aux Etats-Unis est tombée en janvier à son niveau le plus bas en plus de trois ans, selon l'indice des prix associés aux dépenses de consommation des ménages (PCE) publié par le département du Commerce avant-hier à Washington. Cet indice, qui sert de référence à la banque centrale des Etats-Unis (Fed), a ralenti de 0,2 point par rapport à décembre pour s'établir à 1,2% sur un an. Cela correspond à la hausse des prix la plus faible depuis octobre 2009 et celle-ci reste fortement inférieure au niveau d'inflation jugé souhaitable à moyen terme par la Fed (2,0% sur un an). Hors alimentation et énergie, l'inflation dite sous-jacente a elle aussi ralenti, de 0,1 point par rapport à décembre, pour s'établir à 1,3%, son niveau le plus faible depuis avril 2011, selon les chiffres du gouvernement. Par rapport au mois précédent, indique le ministère, les prix sont restés stables, comme en décembre, alors que l'inflation sous-jacente s'accélérait à 0,1% en janvier. La prévision médiane des analystes donnait une hausse des prix hors alimentation et énergie un peu plus forte, de 0,2%. Accélération de l'activité manufacturière s'est accéléré en février L'activité des industries manufacturières a poursuivi son accélération aux Etats-Unis en février, selon l'indice des directeurs des achats de ce secteur publié avant-hier par l'association professionnelle ISM et revenu à son niveau le plus haut depuis juin 2011. En hausse pour le troisième mois d'affilée, l'ISM manufacturier a progressé de 1,1 point par rapport à janvier pour s'établir à 54,2%, alors que la prévision médiane des analystes le donnait en baisse, à 52,4%. L'indice ISM mesure la perception que les directeurs des achats ont de la conjoncture dans leur secteur. Sa progression de février a été tirée par une forte hausse de ses composantes mesurant les commandes, la production et les carnets de commandes, indique l'ISM dans un communiqué. L'association ajoute que la hausse de l'activité a été quasi généralisée, puisqu'elle a été perçue dans quinze des dix-huit types d'industrie sur lesquels porte l'étude. Le moral des ménages s'améliore en février Le moral des ménages s'est amélioré aux Etats-Unis en février, selon l'indice de confiance des consommateurs américains publié avant-hier par l'Université du Michigan. Cet indice progresse de 3,8 points par rapport à janvier, selon l'estimation définitive de l'Université, qui le donne à 77,6, son niveau le plus élevé en trois mois. La prévision médiane des analystes tablait sur une hausse moins marquée, à 76,3, qui correspondait également à la précédente estimation de l'Université pour le mois de février. Un autre indice publié, mardi, annonçait cette tendance. D'après le Conference Board, le moral des ménages est reparti à la hausse en février aux Etats-Unis après s'être replié au cours des trois précédents mois. Ce regain de confiance intervient pourtant au moment où des coupes budgétaires massives se profilent aux Etats-Unis, au risque de fragiliser la croissance économique du pays. Hausse inattendue de l'indice d'activité Chicago, à 56,8 en février L'activité économique de la région de Chicago s'est accélérée en février, a indiqué l'association professionnelle ISM dont l'indice local des directeurs des achats a atteint son niveau le plus élevé en onze mois. En hausse pour le deuxième mois d'affilée, cet indice a gagné 3,2 points par rapport à janvier, pour s'établir à 56,8 en données corrigées des variations saisonnières, alors que la prévision médiane des analystes le donnait en baisse, à 54,0. L'ISM Chicago mesure la perception que les entreprises de la région ont de la conjoncture. Il passe pour être habituellement un bon baromètre de l'activité au niveau de l'ensemble des Etats-Unis. En février, sa hausse a été tirée essentiellement par la hausse des ses composantes mesurant les commandes nouvelles et les carnets de commandes, a indiqué l'ISM dans un communiqué.L'association ajoute que, en moyenne mobile sur trois mois, l'indice a gagné 2,2 points pour atteindre 54,1 et que cela correspond à "sa progression la plus forte depuis décembre 2009".