La lutte contre le travail des enfants est au cœur de l'action des pouvoirs publics dans une région où ce phénomène est, pour le moment, maîtrisable. Pauvreté, démission parentale et déperditions scolaires aidant, des dizaines d'enfants passent 10 voire 12 heures par jour à exécuter des tâches éreintantes pour l'argent de poche, parfois le pain de la famille. Cette situation douloureuse est devenue une réalité au niveau des cités urbaines comme au fond des zones rurales (secteur agricole). Ils ont entre 11 et 15 ans et toutes les incertitudes de l'avenir devant eux. Par exemple, durant ce mois sacré, ils sont à l'affût du moindre dinar : diouls, galettes, persil, coriandre, cigarettes et journaux. Un travail occasionnel pour “ payer leur trousseau scolaire ou participer à la meïda familiale ”, relatent nos interlocuteurs qui squattent les marchés de fruits et légumes, la gare routière. D'autres, par contre, sont employés dans les bus, les cafés et restaurants pour faire la plonge, revendeurs de fruits et légumes, dans les chantiers privés comme manœuvres alors que les plus costauds manient la pelle et la pioche. Des actions de plus en plus accentuées sont déployées par les pouvoirs publics par le biais de l'inspection du travail quant au non-respect de l'âge minimum légal à l'emploi, fixé par la législation algérienne à 16 ans. En aval, des actions sont axées sur la prévention et l'implication de l'organisation syndicale et des associations. L'absence de statistiques officielles fiables entourant le phénomène, font qu'il est difficile de se faire une idée précise sur son ampleur. Mais trois courses reviennent : la démission de la famille (parents démunis, parfois divorcés), des déperditions scolaires (22,92% en pré-scolaire et 8,71% en cycle moyen sans compter les 11,42% du secondaire) et la rue. Des voies que la pré-délinquance a systématiquement exploitées en l'absence d'écoute, de travail de proximité sociale, de loisirs féconds.