Transparency International vient de rendre public son indice qui analyse le niveau de corruption dans le secteur public de 180 pays. Le classement 2007 note les différents pays sur une échelle allant de 0 (très corrompus) à 10 (pas du tout corrompus) sur la base de sondages et de rapports d'institutions indépendantes, comme la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Il ressort de cette étude qu'en dépit de quelques avancées, la corruption continue de siphonner de manière dramatique les ressources affectées à l'éducation, la santé et les infrastructures. Pour sa part, l'Algérie reste très mal classée, puisqu'elle occupe la 99e place, avec un score de 3 points sur 10. Elle est devancée par ses deux voisins, la Tunisie (61e) et le Maroc (72e) mais arrive largement devant la Libye qui occupe la 131e place. "Pour les pays en voie de développement qui cherchent à renforcer la responsabilité des gouvernements, une autre stratégie fondamentale consiste à développer des partenariats avec la société civile et les citoyens. Les organisations de la société civile jouent un rôle central de surveillance: elles peuvent aider à stimuler la demande en faveur de réformes tout en apportant leur expertise sur les questions techniques", estime Cobus de Swardt, directeur de Transparency International, avant de souligner que "force est de constater que de nombreux gouvernements prennent de plus en plus de mesures pour restreindre l'espace de fonctionnement de la société civile". Aussi, Transparency International note que ce sont les pays les plus pauvres qui souffrent le plus sous le joug de la corruption. Et au final, il est de leur responsabilité de s'attaquer au problème. Les notes faibles de l'IPC indiquent que les institutions publiques sont fortement compromises. La priorité est d'améliorer la transparence dans la gestion financière, de la collecte des impôts aux dépenses publiques, de renforcer les procédures de contrôle et de mettre fin à l'impunité dont bénéficient les responsables corrompus. "La forte corrélation entre corruption et pauvreté reste évidente. 40% des pays dont la note est inférieure à trois (indiquant donc que la corruption est perçue comme endémique) sont classés par la Banque mondiale comme pays à faible revenu. La Somalie et le Myanmar obtiennent les notes les plus basses avec 1,4. La note du Danemark, elle, est passée à 9,4 à égalité avec les éternels bons élèves, la Finlande et la Nouvelle- Zélande", note le communiqué de presse Transparency International. Dans ce contexte, l'ONG préconise de mettre en place un système judiciaire professionnel pour mettre fin à l'impunité, pour renforcer l'Etat de droit et pour promouvoir la confiance du public, des bailleurs de fonds et des investisseurs. lle estime également que les pays développés et les pays en voie de développement doivent se partager les responsabilités pour réduire la corruption en jugulant à la fois l'offre et la demande de corruption. Pour rappel, l'Indice de perception de la corruption 2007 analyse les perceptions du niveau de la corruption dans le secteur public de 180 pays et territoires. Il s'agit du plus grand nombre de pays répertoriés à ce jour dans l'IPC. Ce dernier est un indice composite fondé sur 14 enquêtes et sondages différents réalisés par des organismes indépendants. Il classe les pays selon une échelle allant de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu).