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Japon : Le taux de chômage baisse à 4,0% en septembre contre 4,1% en août
Publié dans Le Maghreb le 30 - 10 - 2013

Le taux de chômage au Japon a légèrement baissé à 4,0% en septembre contre 4,1% en août, a annoncé, hier, le ministère des Affaires intérieures.
En septembre, on recensait 2,58 millions de chômeurs au Japon, soit 6,2% de moins qu'un an plus tôt, pour une population au travail en augmentation de 0,8% à 63,59 millions d'individus.
Le marché du travail s'est maintenu peu ou prou dans les mêmes conditions, avec 95 offres d'emplois pour 100 demandes dans l'archipel, comme en août, d'après des données séparées publiées par le ministère du Travail.
En juillet, le taux de chômage avait chuté à son plus bas niveau depuis le mois d'octobre 2008 (3,8%). Malgré une très légère remontée, il reste à un niveau particulièrement bas, même si l'ampleur du taux est réduite par la méthode de comptabilisation officielle, qui considère que les personnes effectuant très peu d'heures de travail ne sont pas chômeuses.
Ces derniers mois, les Japonais sont redevenus optimistes sur les perspectives d'emploi, une évolution confirmée en septembre par une étude gouvernementale sur le moral des consommateurs. Cette amélioration s'explique en partie par la politique économique offensive du Premier ministre de droite, Shinzo Abe, destinée à redonner le moral aux entrepreneurs et aux travailleurs.
Le nouveau chef du gouvernement a fait adopter en début d'année un plan public de relance équivalent à près de 80 milliards d'euros, pour doper l'activité entre autres dans le secteur de la construction. Ce train de dispositions exceptionnelles est censé générer la création de 600 000 emplois.
Début octobre, M. Abe a promis un plan de soutien supplémentaire à l'économie de près de 40 milliards d'euros, dont le versement s'étalera de janvier 2014 à mars 2015, pour atténuer les effets négatifs sur la croissance d'une hausse de la taxe sur la consommation prévue en avril prochain.

La consommation des ménages grimpe de 3,7%
La consommation des ménages au Japon a grimpé de 3,7% en septembre sur un an, a annoncé, hier, le ministère des Affaires intérieures.
Elle représente un moteur important de l'activité et sa bonne tenue est primordiale au maintien de la croissance robuste que la troisième puissance économique mondiale a enregistré depuis le début de l'année.
En septembre, les ménages nippons ont dépensé beaucoup plus en frais de communication - téléphone, internet, etc. - (+15%), en facture d'électricité et eau (+3,8%) et au restaurant (+5,5%). Ils ont aussi acheté pour davantage d'appareils électroménagers (+22%) et de vêtements (+8%).
Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui représentent environ 60% du total, ont augmenté dans les mêmes proportions que celles des ménages dans leur ensemble (+3,7% en termes réels sur un an). Toujours en septembre et par rapport au même mois de l'an passé, le revenu moyen des ménages salariés a augmenté de 0,9% à 431 931 yens (environ 3 200 euros).
Le moral des ménages s'est amélioré depuis l'arrivée au pouvoir en décembre d'un Premier ministre volontaire, Shinzo Abe, ce qui peut expliquer en partie l'augmentation de leurs dépenses. En septembre, leur sentiment s'est particulièrement embelli, d'après une étude gouvernementale qui a fait état d'une hausse de leur intention d'achat de biens durables.
Le conservateur M. Abe, qui a fait de la relance économique la priorité de son début de mandat, a lancé des dépenses de relance budgétaire, poussé la Banque du Japon à assouplir sa politique monétaire et s'est engagé à soutenir l'activité des entreprises par des réformes réglementaires.
Des économistes avertissent toutefois que les ménages pourraient vite restreindre leurs dépenses à cause d'une faible progression des salaires, combinée à un certain retour de l'inflation dopée par les tarifs de l'énergie.

La confiance des consommateurs repart nettement en hausse
L'indice de confiance des consommateurs japonais est nettement reparti en hausse en septembre, embelli par les meilleures perspectives de l'emploi, a annoncé le gouvernement.
Selon une étude mensuelle effectuée par le gouvernement mi-septembre auprès de 5 712 foyers de deux personnes et plus, l'indice général de confiance - corrigé des variations saisonnières - s'est établi à 45,4 points, contre 43,0 points en août.
Le moral des consommateurs reste néanmoins globalement mitigé, car un résultat inférieur à 50 indique que les particuliers qui redoutent une dégradation de l'environnement économique sont plus nombreux que ceux qui entrevoient une amélioration.
Il ne s'en est pas moins amélioré depuis le retour au poste de Premier ministre en décembre du dirigeant conservateur Shinzo Abe, dont la politique économique de relance surnommée "Abenomics" a soutenu l'activité, dopé les indices boursiers et suscité des espoirs.
Après être remonté quasiment chaque mois de décembre à mai, l'indice général de confiance s'était détérioré pendant trois mois de suite, avant donc de repartir franchement en hausse en septembre.
Dans le détail, il a été tiré par le sous-indicateur du climat de l'emploi, qui a bondi de 4,8 points en un mois à 51,7 points. Le chômage évolue ces derniers mois à proximité de son plus bas niveau depuis cinq ans. En août, il n'atteignait ainsi que 4,1% de la population active.
Parmi les autres indices en claire progression ont figuré les sous-indices des intentions d'achat de biens durables (+2,7 points à 47,0 points) et de la perception du bien-être économique en général (+1,7 point à 42,4 points).
Celui de la croissance de revenus n'a en revanche grappillé que 0,4 point, à 40,6 points. Les salaires ne progressent pas vraiment malgré le rebond de la croissance observé depuis le début de l'année. Des économistes préviennent depuis des mois que cette stagnation pourrait entraîner une chute de la consommation, si l'inflation repartait dans le même temps sous l'effet de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon.

Le FMI juge des réformes structurelles "essentielles"
Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé le Japon à transformer son marché du travail et abaisser ses barrières commerciales, des "réformes structurelles" nécessaires à la réussite de son programme de relance popularisé sous le vocable "Abenomics".
Le FMI maintient que la croissance de la troisième puissance économique mondiale sera relativement robuste en 2013, à 2,0%, avant de ralentir en 2014, à 1,2%. Ces nouvelles prévisions ne sont révisées qu'à la marge par rapport à celles publiées en juillet (-0,1 point pour 2013 et +0,1 point pour 2014).
Dans son rapport économique mondial, l'organisation basée à Washington publie une étude spécifique baptisée "Abenomics: des risques après un succès initial ?", dans laquelle elle fait le point sur la stratégie de relance lancée par le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012.
Cette politique consiste en trois "flèches": une relance budgétaire temporaire, un assouplissement monétaire considérable et des réformes structurelles visant à doper l'investissement des entreprises, le tout pour sortir de quinze ans de déflation et accélérer la croissance de façon durable.
Le FMI souligne que cette politique "ambitieuse" a nettement élevé les perspectives de croissance "à court terme", estimant à 1,3 point de pourcentage la contribution des Abenomics sur les 2% prévus pour 2013.
"Malgré cette réussite, le succès à plus long terme des Abenomics n'est pas garanti" avertit toutefois l'institution, qui prévient qu'une croissance faible et une déflation sont à craindre si les réformes promises par le conservateur M. Abe demeurent "inachevées".
Le FMI souligne que le Japon a besoin notamment de reculer l'âge de la retraite, d'élever le taux d'activité des femmes aujourd'hui nettement moindre que dans la plupart des autres nations développées, et d'augmenter la productivité.
M. Abe a déjà annoncé des mesures destinées à renforcer l'investissement des entreprises, y compris des dérégulations, une restructuration du secteur agricole et des changements du droit du travail. Mais ces chantiers sont à peine lancés et le Premier ministre a averti lundi qu'une réforme d'ampleur du marché du travail prendrait du temps.
"Quand on évoque des postes en trop, les Japonais sont très sensibles", a-t-il déclaré au Financial Times. "Gagner leur compréhension nécessitera plus d'explications que pour d'autres réformes."
Les membres de l'aile libérale du parti de M. Abe voudraient que soient assouplies les conditions d'emploi sous contrat à durée indéterminée.
Selon des économistes, la protection excessive des salariés à temps plein expliquerait actuellement la montée du travail précaire, privilégiée par des entreprises pour éviter de trop se lier les mains.
Le FMI appelle en outre le pays à "abaisser ses barrières commerciales pour les produits et les services" importés.
Depuis l'arrivée de M. Abe, le Japon a entamé formellement des négociations de libre-échange avec l'Union européenne, d'une part, et avec onze pays de la région Asie-Pacifique, d'autre part, dont les Etats-Unis. Le succès de ces discussions semées d'embûches est néanmoins loin d'être assuré.
A défaut de conduire ces diverses réformes de fond, résume le FMI, la croissance nippone redeviendra faible, l'objectif d'inflation de 2% fixé par la Banque du Japon (BoJ) illusoire et, in fine, la colossale dette publique risque encore d'augmenter et de menacer la stabilité financière du pays.
L'endettement public du pays approche 250% de son produit intérieur brut (PIB), rappelle le FMI, une semaine après que M. Abe a décidé de relever de 5% à 8% la taxe sur la consommation (équivalente à la TVA française).
Cette hausse, qui interviendra en avril 2014, est "un pas dans la bonne direction", a salué l'institution, mais le gouvernement n'en doit pas moins "rapidement présenter un plan détaillé pour consolider sa situation budgétaire à moyen terme", a-t-elle prévenu.
Le FMI a estimé en outre que la BoJ pourrait devoir augmenter davantage le montant des actifs financiers qu'elle rachète sur les marchés, afin d'aider l'inflation à décoller.


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