La compétition s'accentue de plus en plus entre les deux banques françaises, BNP Paribas et le Crédit Agricole, pour l'acquisition du marché de privatisation du CPA (Crédit populaire d'Algérie). En plus de la course pour la présentation d'une meilleure offre technique et financière pour remporter cette transaction d'une importance singulière, les deux banques françaises se sont lancées dans une bataille d'information en se visant mutuellement. Ainsi, des sources proches de ce dossier ont fait état des informations que le Crédit Agricole fait circuler dans les milieux financiers parisiens en laissant entendre que BNP Paribas, qui, de surcroît, vient de s'installer en Algérie, pourrait procéder à la suppression des agences du CPA qui s'avéreraient des concurrents potentiels à ses propres agences. En contrepartie, le Crédit Agricole, qui tient sérieusement à cette transaction qui lui ouvrirait grandes les portes pour faire son entrée dans le marché algérien, laisse entendre qu'il est prêt à proposer une somme importante ou "un gros chèque" pour l'acquisition de la première banque publique algérienne à privatiser. Le Crédit Agricole a glissé aussi dans son offre des garanties, jugées beaucoup plus convaincantes, concernant notamment des mesures pour garder le réseau d'agences actuel du CPA et surtout développer ce réseau dans les zones rurales qui a toujours été l'une des spécialités de la banque française. Ces projections seront également accompagnées de mesures financières consistantes pour permettre leur réalisation. Toutefois, cette offre risque de ne pas suffire pour convaincre la partie algérienne, supposent aussi les cercles parisiens. Ceci est dû au fait que l'objectif visé par les responsables du secteur des finances ne se limite pas seulement à l'enveloppe financière que le candidat au rachat proposerait, mais beaucoup plus au programme de développement et d'extension de la banque ainsi que sa modernisation que le repreneur potentiel proposerait. En revanche, il a été révélé que, parmi les propositions qui devraient être contenues dans l'offre de BNP Paribas, figure notamment le développement du réseau d'agences du CPA, un plan de formation pour le personnel et surtout une intégration dans le groupe BNP Paribas. Ce dernier point devrait fortement séduire les salariés du CPA et les syndicats comme il permettra à la Banque nationale de s'ouvrir beaucoup plus sur le marché international et de conforter, ainsi, sa position. Sur le plan financier, les spéculations dans l'Hexagone laissent entendre actuellement que l'offre du Crédit Agricole serait remarquablement importante et irait dépasser toutes les attentes des cercles financiers algériens. En définitive, la bataille s'annonce d'ores et déjà serrée entre les deux banques françaises. Au moment où BNP tient à présenter le projet le plus complet et le plus ambitieux pour le CPA, le Crédit Agricole, lui, est prêt à casser la tirelire pour jouer beaucoup plus sur l'offre financière. En plus du BNP Paribas et du Crédit Agricole, il y a également la banque américaine Citibank qui est également entrée dans la course pour l'acquisition du CPA. Pour l'heure actuelle, rien n'a filtré sur les propositions contenues dans l'offre de la banque américaine.