Les prix du sucre ont chuté la semaine dernière, toujours pénalisés par une offre excédentaire sur le marché mondial, tandis que le café et le cacao terminaient la semaine presque stable. Les cours du sucre ont chuté toute cette semaine, tombant vendredi à des plus bas depuis fin juillet à Londres (à 464,40 dollars la tonne) et depuis fin septembre à New York (à 17,60 cents la livre) en raison de l'abondance de l'offre. "Les opérateurs ont remarqué que le monde a toujours plein de sucre disponible tandis que la demande n'est pas très forte", a expliqué Jack Scoville, analyste de Prices Futures Group. L'Organisation internationale du sucre (ISO) a d'ailleurs revu en hausse jeudi sa prévision d'excédent d'offre sur le marché mondial du sucre pour la saison actuelle 2013/2014, à 4,730 millions de tonnes contre 4,502 millions de tonnes précédemment. C'est la quatrième saison consécutive d'excédent d'offre, ce qui pousse les stocks à des niveaux élevés (43,5% d'une année de consommation à fin septembre selon l'ISO).
Le cacao pique du nez puis se reprend Les prix du cacao ont chuté à des plus bas depuis six semaines en début de semaine avant de se redresser pour terminer stables par rapport à vendredi dernier. Le cacao échangé à Londres a ainsi touché lundi un plus bas depuis le 4 octobre, à 1.659 livres sterling la tonne, tandis que celui coté à New York tombait mardi à un minimum depuis le 3 octobre, à 2.576 dollars la tonne. Les prix du cacao ont chuté "parce que les (bonnes) prévisions météorologiques pour les deux prochaines semaines signifient que de rapides progrès vont pouvoir être faits dans la récolte de cacao des principales régions productrices d'Afrique de l'Ouest", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Les arrivées des fèves brunes aux ports du premier producteur mondial de cacao, la Côte d'Ivoire, ont d'ailleurs atteint 270'000 tonnes entre le début de la saison (le 2 octobre) et le 10 novembre, contre 192.000 tonnes sur la même période l'année dernière, selon les données compilées par la revue spécialisée The Public Ledger. Néanmoins, la "perspective d'une année de déficit d'offre" a soutenu les prix en fin de semaine, a-t-on relevé chez Commerzbank. En effet, le marché s'attend toujours à un déficit de l'offre cette saison du fait d'une forte hausse de la demande.
Le café se stabilise après sa dégringolade Les cours du café se sont stabilisés grâce à des achats à bon compte après leur dégringolade de la semaine dernière, au cours de laquelle ils avaient atteint des plus bas en sept ans à New York et en plus de trois ans à Londres. Les prix du café, surtout ceux de l'arabica, sont plombés par une offre pléthorique, avec des récoltes record attendues au Brésil, au Vietnam et en Colombie, respectivement premier, deuxième et quatrième producteur mondial. "Les prix élevés d'il y a deux saisons ont encouragé l'expansion des terres consacrées à la culture du café chez les grands producteurs; mais ils ont aussi favorisé un déplacement de la demande de café de haute qualité (tel que l'arabica) vers des cafés moins chers (tel que le robusta)", ce qui a "provoqué un excédent d'offre sur le marché de l'arabica", a expliqué Kona Haque, analyste chez Macquarie. Sur le Liffe de Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 465,90 dollars vendredi, contre 481,50 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le ICE Futures US à New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 17,61 cents, contre 18,08 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 1.713 livres sterling, contre 1.706 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.675 dollars, contre 2.667 dollars pour le contrat de décembre sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en janvier valait 1459 dollars, contre 1457 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 106,60 cents, contre 103,70 cents pour le contrat de décembre sept jours auparavant.
Maïs et soja en légère hausse, blé en baisse Les cours du maïs et soja ont légèrement progressé sur une semaine, le marché digérant à la fois un rapport des autorités américaines jugé positif pour les cours et l'approche de la fin de la saison des moissons. "On a entamé la semaine sur une bonne note grâce au rapport de l'USDA (le ministère américain de l'Agriculture) publié vendredi dernier", remarque Jason Britt, de la maison de courtage Central States Commodities. L'USDA a notamment fait part d'une hausse des stocks de fin de campagne dans le monde beaucoup moins importante qu'anticipé pour le maïs. Les prévisions de stocks mondiaux pour le soja se sont aussi révélées plus faibles que prévu. Toutefois, "les cours sont revenus presque au même niveau qu'à la fin de la semaine dernière car les investisseurs soupèsent aussi des données sur les exportations mitigées", relève Jason Britt. Les chiffres hebdomadaires sur les ventes à l'étranger diffusés vendredi se sont en effet révélés "neutres pour le soja, légèrement positifs pour le maïs et négatifs pour le blé", soulignent les analystes d'Allendale. Les cours sont aussi maintenus sous pression par l'approche de la fin des moissons aux Etats-Unis, qui pousse certains agriculteurs à vendre plus massivement leurs récoltes faute d'espace de stockage disponible. Les investisseurs sont également restés sur la réserve en attendant une décision de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) sur les quotas d'éthanol, biocarburant à base de maïs. S'ils devaient être révisés à la baisse, comme l'a suggéré l'administration en octobre, cela ferait baisser la demande pour la céréale. Par ailleurs, "maintenant que la saison des moissons arrive sur sa fin dans l'hémisphère Nord, l'attention commence à se porter sur le Sud", remarquent les analystes de Commerzbank.
Et les semis de soja et de maïs y avancent bien En Argentine notamment, des pluies sont tombées cette semaine, améliorant les conditions pour les semis de soja après un début de saison affecté par un temps sec et chaud. "Le fait que les prévisions pour la récolte de soja en Argentine, le troisième producteur au monde, s'améliorent va probablement freiner toute tentative de rebond des cours" de l'oléagineux, estiment les experts de Commerzbank. Sur le marché du blé, outre des chiffres sur les ventes à l'étranger peu enthousiasmants, les cours restent freinés par "l'abondance d'offre dans le monde", selon Jason Britt. "Tant que la demande ne monte pas, le blé va probablement peu évoluer." Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, évoluait vendredi à la mi-séance à 4,2900 dollars contre 4,2675 dollars en fin de semaine dernière. Le boisseau de blé pour la même échéance s'échangeait à 6,4500 dollars contre 6,4975 dollars vendredi dernier. Le boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat le plus échangé, s'établissait à 12,9700 dollars contre 12,9600 dollars il y a une semaine.
Les cours de coton poursuivent leur recul Les cours du coton se sont légèrement rétractés cette semaine à New York, la récolte de coton se poursuivant aux Etats-Unis au moment même où les investisseurs s'interrogent sur la demande en Chine, le premier consommateur mondial. Cette tendance est simplement liée au fait que le coton arrive sur le marché plus rapidement qu'il n'est vendu, selon le courtier indépendant John Flanagan. Les stocks de coton certifié pour livraison grossissent, puisque la fibre blanche est désormais récoltée à plus de 50% aux Etats-Unis et que la qualité est bonne, explique le spécialiste. Parallèlement, même si on a eu de très bons chiffres sur les ventes à l'étranger (ce vendredi), la demande reste de façon générale un peu à la traîne, en particulier en provenance de Chine, estime John Flanagan. Les prix du coton avaient pourtant démarré la semaine sur une note positive grâce au rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA), moins baissier que prévu, relève Sharon Johnson de KCG Futures. Les autorités américaines ont bien relevé leur prévision de stocks de fin de campagne dans le monde mais moins qu'attendu par le marché, explique-t-elle. De nombreux courtiers redoutent toutefois que la Chine se décide à mettre aux enchères dans les jours à venir une partie de ses très importantes réserves et que cela réduise ses importations, notamment en provenance des Etats-Unis. Les manufactures chinoises font pression sur Pékin car elles disposent de très peu de stocks et ont du mal à se fournir ailleurs puisqu'en Inde, d'importantes pluies ont retardé l'envoi de la fibre blanche et qu'aux Etats-Unis, la récolte est encore en cours, souligne Sharon Johnson. La livre de coton cotée à New York pour livraison en mars, le contrat désormais le plus échangé, a terminé vendredi à 78,20 cents contre 78,64 cents vendredi dernier à la clôture (-0,56%). Elle était descendue jeudi jusqu'à 77,46 cents, son plus bas niveau depuis janvier. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait 83,90 dollars les 100 livres contre 85,05 dollars il y a une semaine (-1,35%).