Les cours du cacao et du sucre ont poursuivi leur hausse cette semaine, marquant de nouveaux plus hauts depuis respectivement deux ans et neuf mois, tandis que le café se languissait. Cacao: demande mondiale en hausse Propulsé par une demande mondiale en hausse, le cacao a atteint jeudi à New York son plus haut depuis le 19 septembre 2011, à 2 776 dollars la tonne. De même, la tonne de cacao s'est hissée mardi à Londres à 1787 livres sterling, son plus haut depuis le 20 septembre 2011, avant d'être victime de prises de bénéfices et de terminer la semaine en légère baisse. La fève brune a été soutenue par la publication, jeudi, d'une hausse des volumes de cacao concassé aux Etats-Unis et en Asie au cours du troisième trimestre. Selon la fédération professionnelle américaine NCA, 131 974 tonnes de fèves de cacao ont été broyées entre juillet et septembre, soit 8,25% de plus à la même période en 2012. En Asie, ce sont 161 097 tonnes de fèves qui ont été concassées au troisième trimestre, soit une hausse de 12,13% sur un an, selon l'Association asiatique du cacao (CAA). "Les opérateurs de marché sont assez sensibles à toute information touchant la demande ces jours-ci", puisque les fêtes de fin d'année s'approchent, a expliqué Eric Sivry, courtier de matières premières agricoles chez Marex Spectron. La semaine dernière, les données de concassage pour l'Europe (+4,7% au troisième trimestre) avaient déjà poussé les cours du cacao à des plus hauts en deux ans.
Sucre: soutien de la récolte brésilienne retardée Les cours du sucre ont atteint mardi des plus hauts depuis le 14 janvier à New York (à 19,15 cents la livre) et depuis le 27 juin à Londres (à 510 dollars la tonne), "grâce aux retards de la récolte de canne, causés par la pluie, au Brésil (premier producteur et exportateur de sucre)", ont expliqué les analystes de Commerzbank. Dans la principale région productrice au Brésil (Centre-Sud), la production de sucre a ainsi décliné de 22,58% durant la deuxième quinzaine de septembre, par rapport au quinze premiers jours de ce mois, selon l'association Unica. "Cela dit, la pluie améliore les conditions de croissance de la canne qui doit être récoltée à partir du printemps prochain, ce qui suggère que les prix du sucre seront plus bas à moyen terme", ont prévenu les experts de Commerzbank.
Le café se languit Toujours plombés par une offre pléthorique, les cours du café ont reculé cette semaine, le café échangé à Londres tombant jeudi à un plus bas depuis fin septembre (à 1613 dollars la tonne). La production mondiale de café lors de la saison 2012/2013, qui vient de se terminer, a ainsi atteint 145,2 millions de sacs de 60 kg, 9,6% de plus que la saison précédente, selon les premières estimations de l'Organisation internationale du café (ICO). Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 763 livres sterling vendredi à 09H00 GMT, contre 1773 livres sterling le vendredi précédent à 09H30 GMT. Sur le NYBoT-ICE à New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2759 dollars, contre 2734 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 507 dollars, contre 507,20 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2014 valait 18,97 cents, contre 18,78 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1 638 dollars, contre 1 723 dollars pour le contrat de novembre le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 114,60 cents, contre 114,90 cents sept jours auparavant.
Maïs, soja et blé en hausse, malgré la crise US Plongé dans l'incertitude liée à la paralysie de l'Etat américain, le marché des denrées agricoles a évolué à l'aveuglette cette semaine, mais le maïs, le soja et le blé ont tous trois vu leur prix augmenter. La fermeture partielle des services publics américains, qui a pris fin jeudi après plus de deux semaines, a plongé les investisseurs "dans l'obscurité", faute d'informations officielles venant du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur l'avancement des récoltes et sur les exportations, notait Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Dans ces conditions, le marché s'est fié à des rumeurs et des sondages du secteur privé. A cet égard, "le maïs a bénéficié de rumeurs d'achats par la Chine", indique Bill Nelson, de Doane Advisory Services. Le soja a lui aussi profité d'informations sur des importations chinoises, alors que le blé américain était prisé par le Brésil, selon l'expert. Ce pays se tournait vers les Etats-Unis car "la production de l'Argentine a beaucoup souffert" du gel. Les investisseurs s'attendaient à obtenir confirmation sur les exportations vendredi après-midi grâce à des données de l'USDA. Le maïs a par ailleurs été porté par "des pluies qui ont ralenti la récolte", selon Dewey Strickler. Un constat qui peut s'appliquer également au soja, lui aussi en pleine récolte. Le prochain rapport de l'USDA sur les récoltes, qui permettra d'en savoir plus, est attendu lundi. En attendant, le renchérissement du maïs restait contenu par les prévisions d'une récolte record et le projet dans les tuyaux de l'agence nationale de l'Environnement (EPA) de réduire les quotas de production d'éthanol. Ceux-ci, censés soutenir la production d'énergie propre, ont pour effet de soutenir la demande de maïs et donc son prix. "Si ce projet aboutit, la demande en maïs sera plus faible en 2014", affirme Dewey Strickler. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat de référence sur le marché, s'échangeait à 4,4700 dollars vendredi contre 4,3325 USD en fin de semaine dernière. Le boisseau de blé pour la même échéance évoluait à 6,9600 dollars contre 6,9225 dollars vendredi dernier. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le contrat le plus échangé, s'établissait à 12,9125 dollars contre 12,6675 dollars il y a une semaine.