L'Union européenne reste disposée à signer l'accord d'association avec l'Ukraine, malgré les événements qui se produisent actuellement dans ce pays, a déclaré hier matin aux journalistes la porte-parole de la Commission européenne Pia Ahrenkilde Hansen. "Nous sommes prêts à examiner la possibilité de signer l'accord d'association et de libre- échange une fois que les autorités ukrainiennes auront fait preuve de volonté politique visant à remplir les conditions que nous avons posées", a indiqué la porte-parole, répondant à la question si l'UE était toujours prête à signer l'accord avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Cette déclaration intervient sur fond de vastes manifestations populaires en Ukraine déclenchées par la décision de Kiev de suspendre le processus d'association avec l'Union européenne. Dimanche 1er décembre, jusqu'à 500.000 pro-UE se sont rassemblés dans le centre de la capitale ukrainienne pour exiger que les autorités reviennent sur leur décision. La manifestation a dégénéré en désordres, les protestataires ayant pris le contrôle des locaux de la mairie de Kiev.
Rencontre entre l'opposition et les ambassadeurs US et de l'UE Les dirigeants de l'opposition ukrainienne s'entretiendront avec des diplomates étrangers, dont les ambassadeurs des Etats-Unis et de l'UE en Ukraine, a annoncé un porte-parole du parti d'opposition Batkivtchina. "L'entretien se déroulera à huis clos et ses résultats seront annoncés ultérieurement", a indiqué le porte-parole. Selon lui, la rencontre aura lieu dans le siège central de l'opposition installé dans la Maison des syndicats située près de la Place de l'indépendance à Kiev. Le correspondant de RIA Novosti, annonce que les ambassadeurs des Etats-Unis et de l'UE en Ukraine Geoffrey Pyatt et Jan Tombinski sont déjà au rendez-vous.
L'opposition exige le départ du gouvernement Les trois partis d'opposition dont Batkivtchina (Patrie), Oudar et Svoboda ne participeront pas aux travaux de la Rada (parlement ukrainien) tant que le gouvernement actuel ne démissionnera pas, a déclaré hier le leader du parti Svoboda Oleg Tiagnibok, intervenant à un meeting de l'opposition rassemblé Place de l'indépendance, au centre de Kiev. "Nous allons nous rendre à la Rada qui doit examiner l'ordre du jour pour la semaine. Nous allons réaliser nos plans et relayer nos revendications. Nous refuserons de travailler tant que le gouvernement ne démissionnera pas", a indiqué M.Tiagnibok. Il a ajouté qu'il se rendrait à la Rada en compagnie du leader du parti Oudar Vitali Klitchko et du chef du parti Batkivtchina Artemi Iatsenuk. Auparavant, l'opposition a annoncé qu'elle entendait bloquer le travail du parlement ukrainien.
165 manifestants pro-européens blessés à Kiev 165 manifestants pro-européens ont été blessés dans les affrontements avec les policiers qui se poursuivent à Kiev, rapportent, hier, les autorités locales. "Le 1er décembre, 165 participants aux actions de protestations qui se déroulent dans le centre de la capitale ont sollicité une aide médicale urgente. 109 d'entre eux ont été hospitalisés", a indiqué l'administration municipale de Kiev dans un communiqué. Dans le même temps, la Cinquième chaîne de la télévision ukrainienne rapporte que 150 employés des forces de l'ordre, dont une centaine de policiers antiémeutes, ont été blessés dans les échauffourées. La capitale ukrainienne, ainsi que plusieurs autres villes du pays, connaissent ces derniers jours de vastes manifestations suite à la décision de Kiev de suspendre les négociations en vue d'un accord d'association avec l'Union européenne. Samedi, la police antiémeute Berkout a dispersé les manifestants pro-européens rassemblés sur la Place de l'indépendance (Maïdan Nezalejnosti) à Kiev, faisant une quarantaine de blessés. Or, les manifestants ont de nouveau occupé la place la veille.