Les bourses européennes ont terminé en baisse avant-hier, déçues par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et inquiètes quant à une fin de la politique ultra-accommodante de la FED, l'économie américaine donnant des signes de ressaisissement. Très attendue depuis le début de la semaine, la réunion de la BCE n'a donné lieu à aucune surprise. Elle a maintenu son taux à 0,25% et aucune autre mesure pour soutenir l'économie n'a été annoncée. "Visiblement les marchés attendaient plus de la part de la BCE", a commenté Marco Bargel, analyste de la Postbank. C'est finalement les indicateurs américains qui ont retenu l'attention des investisseurs. "Ce sont toujours les mêmes raisons qui font baisser les marchés depuis le début de la semaine, à savoir que les bons chiffres américains renforcent les spéculations sur une future action de la Fed", souligne Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
L'Eurostoxx 50 a lâché 1,29% La Bourse de Paris a signé une cinquième séance de baisse consécutive jeudi (-1,17%). L'indice CAC 40 a perdu 48,61 points à 4 099,91 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,57%. Parmi les valeurs, les banques ont souffert, à l'image de BNP Paribas (-1,67% à 51,85 euros), Crédit Agricole (-1,44% à 8,88 euros) et Société Générale (-1,60% à 39,73 euros). Les valeurs les plus dépendantes de la conjoncture ont souffert, avec Saint-Gobain (-2,16% à 36,20 euros) et Schneider Electric (-2,56% à 57,89 euros). En revanche, Rémy Cointreau a pris 2,67% à 61,99 euros. La Bourse de Londres a clôturé en baisse de 0,18%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 11,64 points par rapport à la clôture de mercredi, à 6 498,33 points. Standard Chartered a encore perdu 1,05% à 1 324,5 pence. Petrofac a reculé de 3,68% à 1.152 pence, Tesco de 2,01% à 333,15 pence au lendemain de son rapport d'activité sur le troisième trimestre et WPP de 1,43% à 1.310 pence. Parmi les gagnants, Tui Travel a pris 1,71% à 374,6 pence avant la publication de ses résultats annuels mardi prochain. La Bourse de Francfort a continué de faiblir. En recul pour le quatrième jour de suite, l'indice vedette Dax a baissé de 0,61% à 9 084,95 points. Dans un mouvement parallèle, l'indice des valeurs moyennes MDax a perdu 0,63% à 15 864,93 points. Du côté des valeurs, Merck KGaA a déjoué la morosité ambiante et caracolé en tête du Dax (+4,90% à 130,50 euros). Fresenius a aussi progressé, de 3,04% à 106,65 euros. Deutsche Telekom, en revanche, a fini dans le rouge (-0,13% à 11,34 euros). Du côté des valeurs automobiles, Daimler a perdu 1,75% à 58,30 euros, se plaçant à l'avant-dernière position du Dax juste devant Commerzbank (-2,09% à 10,32 euros). La Bourse de Madrid a terminé vendredi en baisse de 1,56%, à 9 392,1 points. Les valeurs bancaires ont particulièrement souffert: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 1,98%, à 6,2 euros, BBVA a plongé de 2,57%, à 8,355 euros et CaixaBank a fini en baisse de 2,56%, à 3,496 euros. Le géant espagnol des télécommunications Telefonica a cédé 1,50%, à 11,51 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,14% à 383,71 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par l'assureur Aegon, qui a perdu 2,66% à 6,32 euros, et par le fabricant de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML, qui a perdu 2,25% à 66,86 euros. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,81% jeudi à 2 766,19 points. Le bancassureur KBC a enregistré le recul le plus net, cédant 2,35% à 39,21 euros. Les groupes de distribution Delhaize et Colruyt ont également perdu du terrain: Delhaize a reculé de 1,78% à 40,60 euros, et Colruyt de 1,73% à 40,07 euros. Côté hausses, c'est le groupe de métallurgie Umicore qui a le plus progressé, gagnant 0,68% à 31,93 euros. La Bourse de Milan a terminé en baisse de 1,75% à 17 993 points. Parmi les rares titres en hausse, Autogrill a gagné 1,52% à 6,01 euros et Fondiaria-SAI 2,32% à 1,938 euro. A l'inverse, Telecom Italia a cédé 2,63% à 0,667 euro. Fiat fait pire encore, reculant de 3,71% à 5,455 euros, perdant tous ses gains de la veille La Bourse suisse a de nouveau bouclé en baisse jeudi clôturant sur un repli de 0,25% à 8 025,59 points. Le spécialiste du forage pétrolier Transocean, le titre le plus volatil de l'indice, a reculé de 1,43% à 44,73 francs, accélérant son repli dans les derniers échanges. Credit Suisse a reculé de 1,21% à 26,10 francs. L'assureur Zurich Insurance a affiché la meilleure performance de la séance, gagnant 1,02% à 247,20 francs. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,84% à 6364,40 points, plombée notamment par les groupes énergétiques EDP Renovaveis (-1,71% à 3,78 euros) et Galp (-1,02% à 11,62 euros). Le groupe de BTP Mota-Engil a enregistré la plus mauvaise performance de la séance en chutant de 2,31% à 4,39 euros. La banque BCP a également reculé de 2,11% à 0,13 euro tandis que la BES a cédé 0,61% à 0,98 euro et leur concurrente BPI s'est appréciée de 0,51% à 1,18 euro.
Wall Street d'humeur vendeuse La Bourse de New York a fini en baisse pour la cinquième séance d'affilée alors que les indicateurs américains, notamment sur l'emploi, continuent d'alimenter les craintes sur la politique monétaire du pays: le Dow Jones a lâché 0,43% et le Nasdaq 0,12%. Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette Dow Jones a abandonné 68,26 points à 15 821,51 points, en baisse depuis vendredi dernier, tout comme l'indice élargi S&P 500, qui a cédé 0,43% (soit 7,78 points) à 1 785,03 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 4,84 points à 4 033,16 points. A contre-courant, le titre Apple voyait ses gains accélérer (+1,19% à 571,70 dollars), profitant d'informations de presse sur un accord entre le géant informatique californien et China Mobile pour commercialiser des iPhone sur le marché chinois très convoité, à travers l'important réseau de cette entreprise de téléphonie. Son rival de Seattle Microsoft, qui a décidé de crypter le trafic sur son réseau informatique à cause "d'inquiétudes sérieuses" concernant la surveillance du gouvernement américain, trébuchait de 3,60% à 37,54 dollars. Le titre du constructeur automobile Ford, qui a présenté sa nouvelle Mustang jeudi, avançait de 0,54% à 16,71 dollars. Celui de son rival General Motors s'appréciait de 1,27% à 39,20 dollars. Le groupe a annoncé qu'il mettrait fin à la concurrence entre ses marques sur le marché européen à compter de début 2016, en retirant Chevrolet pour laisser le champ libre à ses filiales allemande Opel et britannique Vauxhall. Le titre de la multinationale de fast-food McDonald's se stabilisait (+0,07%) à 95,77 dollars alors que des manifestations d'employés avaient lieu dans une centaine de villes américaines pour réclamer de meilleurs salaires.
Tokyo: le Nikkei perd encore 1,50% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a encore perdu 1,50% à cause d'un regain du yen qui a incité les investisseurs à continuer de vendre comme ils l'avaient déjà fait la veille. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 230,45 points pour finir à 15 177,49 points. Il avait déjà cédé plus de 2% mercredi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné pour sa part 0,91% (soit -11,34 points) à 1 229,65 points. La séance a été moyennement active avec 2,47 milliards de titres échangés sur le premier marché. Les deux secteurs les plus en vue, ceux de l'automobile et de l'électronique, ont été bien affectés: le titre Toyota a perdu 0,96% à 6 220 yens. Nissan a pour sa part chuté de 3,51% à 880 yens, à cause d'appréciations négatives d'analystes. Dans l'électronique, l'action Sony a cédé 1,14% à 1 824 yens, Sharp 2,65% à 330 yens et Panasonic 1,04% à 1 139 yens. Les seules valeurs qui se sont affichées en vert sont celles qui ont bénéficié de bonnes nouvelles particulières. Ainsi en est-il du titre Japan Tobacco qui a gagné 0,29% à 3 440 yens après avoir annoncé mercredi soir l'acquisition prochaine de 20% du plus important distributeur de cigarettes en Russie, Megapolis Distribution, pour un montant total de 850 millions de dollars (630 millions d'euros). Le titre du géant des télécommunications NTT a pour sa part augmenté de 0,98% à 5 160 yens, après des informations de presse selon lesquelles l'Etat allait se séparer d'une partie des actions qu'il possède encore de cet opérateur historique de téléphonie. L'action de son concurrent, SoftBank, a aussi terminé en zone positive, avec un gain de 1,88% à 8 660 yens. Les investisseurs spéculent depuis plus d'un an sur SoftBank, depuis l'annonce du rachat de l'américain Sprint, effectué en juillet dernier, et dans l'attente d'une entrée en Bourse de la galerie marchande chinoise Alibaba dont SoftBank détient 37%.