Le 4ème soir du 7e Festival national de la musique andalouse Sanaâ, prévu jusqu'au 10 décembre à la salle Ibn Zeydoun de l'Office Riadh El Feth,a été marqué de splendeur et de beauté par le passage sur scène d'artistes de l'associations des Beaux-arts d'Alger et celle d'El Amraouia de Tizi-Ouzou. Changeant d'ambiance modale après une introduction dans le mode Sika, l'Association des Beaux-arts d'Alger, dirigée par Abdelhadi Boukoura, a altéré d'un ton plus bas pour présenter dans la délicatesse du mode Zidane,"Noubet Lamdjenba", au plaisir d'un public averti, venu nombreux. Parmi les pièces interprétées dans les différents mouvements composant la Nouba : Akhfaytou ma alkahou minka, Maâchouk min el gheidi el hissan, Adiri el âokkar, Ya toura in ken taâoud ayyamouna, Djismi fana, Kala li nasseh et Sabet Kalbi. Les vingt instrumentistes, dont huit femmes, composant l'Association algéroise, ont brillé de maîtrise et de technique durant une heure, à l'instar des frères Guelmaoui Mehdi et Riad, au luth et à la mandoline, ainsi que la cantatrice Safsaf Yasmine, également au luth, à la voix suave et cristalline. La 2ème partie de la soirée a permis à l'Association El Amraouia de Tizi-Ouzou, qui marque sa 4e participation à ce festival, de faire montre de ses capacités à défendre et préserver le patrimoine, dans un programme qui n'a pas manqué de richesse, interprétant Nouba Gh'rib dans le mode mineur et les sonorités mélancoliques qui la caractérisent. M'seddar Leilet el ouns, B'taïhi Tidhkaroukoum âindi, Derdj Ya aâchikin, Insiraf Ya saâten haniya et Kh'lass Kaliftou bil'badri, sont les différentes pièces présentées par les seize instrumentistes d'El Amraouia, sous la direction de Ammar Dris, parmi lesquels trois femmes et le jeune virtuose du violon, Derdar Sami, âgé à peine de 14 ans. Le président de l'Association El Amraouia, Ould Amrouche Abdelkader, a fait remarquer que "ce jeune prodige était déjà avec nous l'année passée lorsqu'on a obtenu le 1er Prix du Festival national de la musique andalouse Sanaâ dans sa 6e édition". Dans la noblesse de la musique andalouse marquée par les sonorités denses des instruments à cordes rassemblant le luth, la kouitra et le r'beb notamment, les adeptes du genre, présents dans l'auditorium, ont été gratifiés par les deux orchestres d'un florilège de chansons du terroir dans une atmosphère chaleureuse et conviviale. Constituant la richesse du patrimoine andalou, les rythmes composés et les mélodies entraînantes alternant les modes majeurs et mineurs, ont emporté les artistes des deux formations, dans leurs costumes traditionnels de circonstance, dans la joie et l'intensité du moment. L'assistance, embarquée dans l'ambiance magique du chant andalou a profité de chaque instant pour s'imprégner des couleurs et des parfums de la tradition et du patrimoine, donnant à chaque occasion du bon répondant aux artistes. Inauguré le 5 décembre, le 7e Festival national de la musique andalouse Sanaâ, , se poursuit avec au programme de la 5e journée les Associations Errachidia de Mascara et Cordoba d'Alger.