Les cours du pétrole coté à New York ont terminé la dernière séance de l'année en baisse avant-hier face à la perspective d'une offre abondante aux Etats-Unis et d'une reprise des exportations en Libye. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a cédé 87 cents pour s'établir à 98,42 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 110,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 41 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans un marché aux faibles volumes à la veille du Nouvel An, le marché a pris note de la reprise d'une partie de la production pétrolière en Libye, estimait Tim Evans de Citi. Selon un responsable de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), l'exploitation des champs pétroliers de Msala et Sarir, dans le sud du pays, à l'arrêt depuis plusieurs mois en raison de la fermeture du terminal pétrolier d'al-Harriga (est), a repris dimanche. Ce port, par lequel transitent habituellement 110 000 barils par jour, devrait reprendre prochainement ses opérations à la suite d'une médiation de tribus de la région, a ajouté le porte-parole de la NOC. Les investisseurs ont aussi gardé un œil sur la situation au Soudan du Sud, déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats alimentés par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar. Selon des sources industrielles la production pétrolière y a en conséquence reculé d'au moins 15% en deux semaines de combats. Pour Phil Flynn de Price Futures Group, il est par ailleurs logique que le prix du baril de WTI se replie un peu après avoir testé la barre des 100 dollars vendredi. On a eu une année assez historique sur le marché pétrolier avec une production à son plus haut depuis plus de vingt ans, justifiait-il. Grâce à l'exploitation des ressources d'hydrocarbures non conventionnels, les Etats-Unis pompent de plus en plus de brut: en novembre, la production a atteint en moyenne 8 millions de barils par jour, un record depuis fin 1988. Le marché s'avance vers la nouvelle année en s'ajustant à cette nouvelle réalité, estimait Phil Flynn. Les investisseurs attendent désormais les prochaines chiffres sur les stocks de brut aux Etats-Unis. La fédération professionnelle du secteur API publiera son rapport dans la soirée mardi et le département américain de l'Energie (DoE) diffusera exceptionnellement ses propres chiffres vendredi, au lieu de mercredi habituellement. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, les autorités américaines devraient faire état d'un recul des réserves de brut de 2,2 millions de barils la semaine dernière. Autre information du jour aux Etats-Unis: un train transportant du pétrole brut a déraillé dans le Dakota du Nord (nord des Etats-Unis). Cet accident pourrait embraser le débat sur l'impact environnemental du boom du pétrole de schiste, ce qui pourrait occasionner des coûts supplémentaires pour l'industrie, jugeaient les analystes de JBC Market.
Le brut en Asie était dans un petit marché de Réveillon Dans les échanges matinaux, les prix du pétrole étaient quasiment inchangés en Asie dans un volume d'affaires très faible en ce dernier jour de l'année. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février prenait deux petit cents, à 99,31 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance s'appréciait de cinq cents, à 111,26 dollars. Les prix du brut étaient sous la pression modeste d'investisseurs désireux de vendre en réalisant un bénéfice avant la nouvelle année "quand le marché est peu actif", selon Tan Chee Tat de Phillip Futures. La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé sur son site internet avoir déjà repris certaines opérations pétrolières au cours du week-end. La perspective d'une reprise des exportations libyennes de brut pèsent sur les cours du pétrole car en temps normal, le pays produit 1,5 million de barils par jour. Mais des protestataires armés bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers dans l'est libyen, provoquant une chute de la production à 250 000 barils/jour.