M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a souligné, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, que dans le cadre de la lutte antiterroriste l'Algérie a mis en relief sa propre expérience, maintenant que cette lutte est un phénomène global. Il mettra l'accent sur le fait que la souveraineté de l'Algérie est "non négociable", écartant par la même occasion la mise en place de bases militaires étrangères sur le sol algérien. Il indiquera également qu'"il est reconnu que le terrorisme est un phénomène transnational et chaque pays a intérêt à s'organiser pour lutter contre ce (fléau) à l'intérieur de ses frontières", a ajouté M. Medelci, précisant qu'"il ne s'agit pas d'installer des bases (militaires) là où il y a le terrorisme". Interrogé sur "l'existence réelle" d'Al-Qaïda en Algérie, il a rétorqué que "le phénomène d'Al-Qaïda n'est pas algérien. Il a ses relais un peu partout", relevant que cette branche "tire profit, sur le plan médiatique, de quelques attentats commis de temps à autres." Considérant que "cette branche a transformé des innocents en kamikazes et destructeurs souvent contre leur gré", le ministre a fait remarquer à propos des derniers attentats commis en Algérie, que "la population, dans son intégralité est pour la paix et la réconciliation nationale et donc contre le terrorisme". Il a estimé qu'"il ne peut y avoir d'actions de temps à autres que si elles sont inspirées par ceux qui préconisent encore le terrorisme et ceux-là sont forcément à l'extérieur", a-t-il encore ajouté. S'agissant de son intervention lors de la 62ème Assemblée générale des Nations unies, M. Medelci a appelé à l'élaboration d'une convention internationale de lutte contre le terrorisme. Le ministre a rappelé que l'ensemble des intervenants ont mis l'accent sur une plus grande coopération internationale dans ce domaine et appelé à la paix. Il explique qu'à partir du moment qu'il est reconnu par tous que le terrorisme est un phénomène transnational, "chacun des pays a intérêt à s'organiser pour défendre ses frontières. Et chacun des pays a intérêt à développer cette coopération avec les pays voisins et les autres pays". De son point de vu, il ne s'agit pas de positionner les bases là où il y a le terrorisme. Le terrorisme est un phénomène qui a vocation à se développer partout. "La seule solidarité que nous devons partager avec les autres, c'est la lutte antiterroriste". Evoquant le projet d'Union méditerranéenne, M. Medelci note "cette initiative du président Sarkozy est en cours d'examen". Il estime que "tous les pays méditerranéens sont aujourd'hui conscients de cette responsabilité d'aller dans la consolidation des rapports. Il y a encore du travail à faire avant que ce projet ne soit d'actualité". Il n'écarte pas que dans les prochaines semaines l'entame de rencontres à travers des consultations pour inscrire cet objectif dans les perspectives. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères rappelle qu'il y a déjà le processus de Barcelone qui "n'a pas réussi" et qui constitue une référence et elle est là justement pour nous permettre de faire mieux. "Il faut aller maintenant vers une plus grande intégration, une plus grande solidarité, une plus grande pénétration du système de gestion entre les pays des deux rives de la Méditerranée et mieux co-développer leurs économies et leur permettre à travers ce développement de pouvoir faire face dans de meilleures conditions à toutes les exigences, en particulier celle du développement durable".