La réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie -comme souhaité par le royaume chérifien- “n'est pas envisagée dans l'immédiat”. L'Algérie vient ainsi réaffirmer sa position par la voie du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, sur les ondes de la radio Chaîne III. Le Maroc qui avait pris la décision unilatérale de fermer les frontières, a lancé un appel récemment pour leur réouverture mais sa proposition reste lettre morte. Mourad Medelci est revenu sur le processus de construction de l'UMA. “Un espace où les relations sont sereines et positives entre les pays membres mais un travail pour les fédérer s'impose», dira le ministre des Affaires étrangères. La construction du grand Maghreb tarde à voir le jour, pourtant des atouts à faire valoir existent. Il s'agit, souligne Mourad Medelci de “situations prometteuses dans le Maghreb comme le taux de croissance important et la stabilité politique dans les pays de la région”. Néanmoins, certains dossiers se dressent comme un écueil à la réalisation de l'UMA, et le chef de la diplomatie algérienne ne se cache pas derrière les mots pour affirmer que “l'UMA est grippée” par le mode de fonctionnement comme le processus de décision au sein de l'UMA qui entamé des réformes dans ce sens. Selon Medelci, il existe également le problème du conflit du Sahara Occidental qui se présente comme “une gène mais qui ne porte pas ombrage à la qualité des relations bilatérales”. Au plan africain, le ministre des Affaires étrangères a mis en avant le rôle de la diplomatie algérienne sous l'impulsion du président de la République qui a réussi durant ses deux mandats à redorer l'image de l'Algérie sur la scène internationale. Ainsi, le chef de l'Etat, dira Medelci, a grandement contribué dans le lancement du Nepad et sa réussite en “dotant l'Afrique d'une “lisibilité”. Des progrès sont réalisés dont ceux liés à l'effacement de la dette de certains pays africains et la voix de l'Afrique se fait entendre comme au sein du G8. Ceci dit, le continent noir est appelé à redoubler d'efforts en réalisant “les grands projets pour renforcer la base économique, à l'exemple du gazoduc reliant le Nigeria à l'Europe en passant par le Niger et l'Algérie”. un projet qui sera d'un grand apport pour les populations locales qui bénéficieront de l'approvisionnement en gaz. L'Europe n'est pas en reste dans la diplomatie algérienne. Un accord d'association lie depuis 2005 les deux parties. Quant au bilan, le ministre des Affaires étrangères estime que “des imperfections “existent mais “ne tiennent pas uniquement à l'accord lui même mais à notre aptitude à le mettre en œuvre”. Toutefois, cet accord est positif dans son ensemble car il a permis “d'apporter la contribution de l'UE” dans la mise à niveau des PME en faisant de l'Algérie “un marché attractif”. La coopération entre l'UE et l'Algérie, qui reste un “acteur important” dans la politique de sécurité énergétique du Vieux continent, est multilatérale particulièrement dans le domaine sécuritaire et la lutte antiterroriste. A ce propos, l'Algérie tient également au règlement des “grands conflits au Moyen-Orient et à la construction de la paix dans le monde”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères.