Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé, ce matin, sur les ondes de la radio nationale, que la frontière, fermée depuis 14 ans, ne sera pas rouverte dans l'immédiat. Le chef de la diplomatie n'a cependant pas exclu cette réouverture dans l'avenir. Mourad Medelci, invité de la Rédaction de la Chaîne III de la radio nationale, a été catégorique : «Dans l'immédiat elle n'est pas envisagée par l'Algérie». En bon diplomate, le ministre n'a toutefois pas fermé définitivement la porte à la réouverture de la frontière fermée depuis 1994. «C'est dans l'ordre des choses, dans la nature des choses, qu'elle soit envisagée dans le cadre d'évolutions qui sont souhaitées par les deux parties et qui, le moment venu, révéleront que telle et telle difficulté a pu être dépassée, ce qui nous mettra dans une position d'ouverture en général et d'ouverture de la frontière en particulier». Parlant de la construction maghrébine d'une manière générale, Mourad Medelci reconnaît qu'elle fait face à des difficultés qui entravent sa concrétisation. «Nous savons tous qu'elle est un peu grippée par toute une série de choses qui tiennent simplement à des réformes de structures qui sont en cours, comme par exemple, le processus de décision au sein de l'UMA. Il y a, par ailleurs, ce problème du Sahara occidental qui constitue une véritable gêne et qui, tout en étant une gêne, ne porte pas ombrage à la qualité de nos relations bilatérales», a-t-il résumé. Dans le même sens il rassure qu'aujourd'hui «nos relations bilatérales sont des relations sereines, positives et constructives, et nous devons, bien évidemment, continuer à travailler pour les fédérer mieux que par le passé dans l'espace que constitue l'UMA». Sur la question du terrorisme, le ministre a d'emblée précisé qu'il ne s'agit pas d'un «phénomène algérien» tout en rappelant que l'Algérie a une expérience dans la lutte contre le terrorisme «qui est aujourd'hui reconnue internationalement» et qui fait qu'elle est souvent sollicitée. Mais l'Algérie, affirme le chef de sa diplomatie, «comme d'autres pays, considère que la solution à ce problème ne se trouve pas seulement dans notre pays, dans les pays où se déroule le terrorisme, mais se trouve également dans la construction multilatérale de la paix». «Cette construction multilatérale de la paix passe par le règlement des grands conflits en particulier le conflit du Moyen-Orient», explique M. Medelci qui ajoute que la construction de la paix «passe par ailleurs par la nécessité de rendre ce monde plus juste et équitable un monde qui permette de ne marginaliser personne…».