Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov affirme que les dirigeants sont "pour un compromis" avec l'opposition, mais que "l'objectif final des négociations doit être raisonnable et équilibré". Il assure qu'une intervention militaire n'est "pas une option retenue". "Ce n'est pas l'ensemble du pays qui connaît des troubles. Je puis vous assurer qu'au sud et à l'est du pays, les régions les plus peuplées, la situation est complètement différente", dit M. Azarov dans une interview accordée au quotidien "Le Temps" en marge du Forum économique de Davos. "En réalité, ce sont des extrémistes, principalement à Kiev, qui s'en prennent avec une violence inouïe à la police", poursuit-il. La tension est montée d'un cran vendredi soir entre manifestants et policiers sur les lieux des violents affrontements de cette semaine, donnant lieu à de légères échauffourées, selon l'agence Interfax. Le ministère de l'Intérieur a de son côté dénoncé l'attitude des manifestants qui "ont recommencé à provoquer la police". Selon le Premier ministre, "les opposants se battent pour le pouvoir et tentent de renverser un président démocratiquement élu", alors qu'"on ne peut pas exiger comme préalable la démission d'autorités légitimes". Il s'est toutefois dit prêt à démissionner "si le président et le Parlement le demandent et si c'est dans l'intérêt du pays". Solution à trois S'exprimant au sujet de l'accord d'association avec l'Union européenne, M. Azarov assure que l'Ukraine pensait "sincèrement pouvoir signer" cet accord sur lequel il dit avoir travaillé pendant trois ans. Mais "une semaine avant la signature", le FMI a indiqué qu'il ne prêterait de l'argent qu'à des conditions totalement inacceptables. Le Premier ministre a également dit soutenir la recherche d'une solution à trois avec la Russie et l'UE. "Les réticences russes viennent du fait qu'un accord de libre-échange avec l'Europe ouvrirait indirectement le marché russe aux importations européennes via l'Ukraine", explique-t-il. M. Azarov a rencontré vendredi Didier Burkhalter dans le cadre de la présidence suisse de l'OSCE. Le président de la Confédération a proposé l'aide de l'OSCE à l'Ukraine pour tenter de résoudre la crise et notamment pour "faciliter le dialogue entre le gouvernement et l'opposition".
Ianoukovitch lâche du lest pour calmer les protestations Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé un remaniement du gouvernement et des amendements aux lois anti-protestation controversées. Il a pris ces mesures alors que le pays est dans l'impasse après plus de deux mois de manifestations qui ont pris une tournure violente ces derniers jours. Le chef de l'Etat, qui s'exprimait après un entretien avec le commissaire européen à l'élargissement Stefan Füle, a précisé que ces changements se produiraient la semaine prochaine, à l'occasion d'une session extraordinaire du Parlement. Il a prévenu qu'il emploierait "tous les moyens légaux" à sa disposition s'il ne trouvait pas de solution à la crise avec l'opposition. Avant cette annonce, un calme tendu régnait vendredi dans le centre de la capitale ukrainienne, sur la place de l'Indépendance, épicentre de la contestation, occupée depuis deux mois. Les forces antiémeutes continuaient de faire face à des centaines de manifestants, de part et d'autre de barricades renforcées par l'opposition au fil des semaines. Vendredi aux premières heures, un millier de manifestants ont quitté la place de l'Indépendance pour se rapprocher du siège de la présidence. Par une température glaciale, ils se sont mis à ériger de nouvelles barricades. Au moins deux personnes ont été tuées par balle pendant des heurts à Kiev depuis dimanche. L'opposition avance un bilan de cinq manifestants tués. Des rassemblements et des manifestations ont également été signalés en province. Les protestations ont fusé à l'étranger contre les violences. La France et l'Allemagne ont convoqué vendredi les ambassadeurs d'Ukraine en poste à Paris et Berlin.
Rencontre Azarov-Burkhalter Avant-hier, en marge du Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a rencontré le conseiller fédéral Didier Burkhalter, dans le cadre de la présidence suisse de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). M. Burkhalter a proposé l'aide de l'OSCE à l'Ukraine pour tenter de résoudre la crise. L'organisation "pourrait offrir son expertise pour faciliter le dialogue entre le gouvernement et l'opposition", précise l'OSCE dans un communiqué. Le gouvernement ukrainien est prêt à entrer en matière sur ces propositions, a confirmé M. Burkhalter sur les ondes de la RTS. Une de ces propositions est le soutien à un processus électoral. Ikram A.