Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en baisse avant-hier, le marché craignant de voir la demande de brut reculer au niveau mondial, en particulier dans les pays émergents. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a cédé 68 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 96,64 dollars. Les doutes sur les pays émergents pèsent sur le marché du pétrole, a relevé Tim Evans de Citi. L'annonce la ville d'une contraction de la production manufacturière en janvier pour la première fois depuis six mois en Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, a fortement ébranlé les investisseurs. Cet indicateur non seulement fait revoir à la baisse les anticipations de la demande (énergétique) en Chine mais semble avoir jeté un froid sur l'ensemble des marchés émergents, a noté Phil Flynn de Price Futures Group. Le peso argentin a ainsi connu jeudi sa plus forte dévaluation en une journée (-11%) depuis 2002 et la livre turque a continué à plonger vendredi pour enfoncer une nouvelle fois ses cours planchers historiques face au dollar et à l'euro. Et aux Etats-Unis, les indicateurs publiés jeudi n'étaient pas terribles, qu'il s'agisse des chiffres sur l'emploi ou sur l'immobilier, a rappelé Bart Melek de TD Securities. Les marchés financiers américains subissent de plein fouet cette vague d'inquiétude, les principaux indices de Wall Street reculant par exemple de plus de 1%. Malgré les sources de tensions géopolitiques se multipliant à travers le monde, entre les attentats en Egypte, les manifestations en Ukraine, l'échec du cessez-le-feu au Soudan du Sud et la stagnation des négociations sur la Syrie, le brut est surtout soumis à la vague de pessimisme déferlant sur l'ensemble des marchés, a souligné Matt Smith, de la note d'informations pétrolières Daily Distillation. En Asie, les prix du pétrole continuaient de monter dans les échanges matinaux après l'annonce d'une progression moins forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis et surtout d'une nette baisse des réserves de produits distillés. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 19 cents, à 97,51 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars également prenait 11 cents, à 107,69 dollars. Selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont diminué de 3,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 17 janvier, soit bien plus que la baisse de 800 000 barils anticipée par les analystes. Ce recul pourrait "résulter du fait que les raffineries opèrent à faible capacité, environ 86,5%", alors que la demande a fortement augmenté avec la vague de froid qui s'est abattue sur une grande partie du pays, a noté Phillip Futures. Les stocks de brut se sont dans le même temps gonflé de 1 million de barils. Mais après sept semaines consécutives de baisse, ce rebond était attendu et est resté inférieur aux anticipations.