L'ingérence désinvolte de certains hommes politiques occidentaux dans les affaires intérieures de l'Ukraine et leurs tentatives de déstabiliser la situation dans ce pays "suscitent l'indignation et la perplexité", lit-on dans la déclaration adoptée hier par le Conseil de la Fédération (Sénat russe). “Le Conseil de la Fédération exhorte à cesser l'ingérence extérieure non dissimulée dans les affaires d'un Etat souverain", dit le texte du document. Les sénateurs ont en outre exprimé leur perplexité face à la situation en Ukraine, soulignant que les troubles de masse encouragés par l'opposition n'avaient rien en commun avec la protestation pacifique. "Une campagne bien organisée vise à discréditer et à renverser le pouvoir légitime. Les pogroms et incendies criminels à Kiev et dans d'autres villes ukrainiennes, les assauts contre des sièges administratifs et l'agression contre les forces de l'ordre lourdes de victimes et de blessés se produisent avec le contentement de ceux qui ont conduit la foule dans la rue", notent les sénateurs russes. Le document stipule en outre que l'Ukraine traverse en ce moment une crise politique aiguë qui risque de se répercuter à l'avenir sur le peuple ukrainien, sur la structure de l'Etat et sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Au bord de la guerre civile, selon l'ex-président Kravtchouk L'ex-président ukrainien Léonid Kravtchouk a souligné devant le Parlement mercredi que le pays s'était retrouvé au bord de la guerre civile, invitant les députés à tout faire pour une sortie de crise. Le monde entier se rend compte, et l'Ukraine se rend compte, que le pays se trouve au bord de la guerre civile, a déclaré M. Kravtchouk, président de 1991 à 1994, invitant les députés à mettre sur pied un plan de règlement du conflit. C'est une révolution. C'est une situation dramatique et nous devons agir avec la plus grande responsabilité, a-t-il ajouté. Léonid Kravtchouk s'exprimait à l'ouverture d'une nouvelle séance consacrée à la sortie du mouvement de contestation qui secoue l'Ukraine depuis plus de deux mois et a pris une tournure violente depuis la mi-janvier avec des affrontements qui ont fait au moins trois morts à Kiev. Les deux autres anciens présidents, Léonid Koutchma et Viktor Iouchtchenko, étaient également présents.
Obama soutient les "manifestations pacifiques" Les Etats-Unis soutiennent le droit du peuple ukrainien à la protestation pacifique, a déclaré le président américain Barack Obama dans son discours annuel devant le Congrès. "Quant à la situation en Ukraine, nous soutenons le principe selon lequel chacun a le droit d'exprimer ses opinions de façon libre et pacifique et de prendre part à l'avenir de son pays", a indiqué le chef de la Maison Blanche. Les Etats-Unis se prononcent en faveur de l'intégration européenne de Kiev et expriment leur soutien à l'opposition ukrainienne. Auparavant, le vice-président US Joe Biden a appelé les autorités ukrainiennes à retirer les forces anti-émeutes du centre de Kiev et à ne pas décréter l'état d'urgence dans le pays, menaçant Kiev de sanctions. Suite à la démission la veille du gouvernement ukrainien dirigé par Nikolaï Azarov, M.Biden a invité le président Viktor Ianoukovitch à mettre en place un gouvernement pro-européen dans le pays.
De hauts responsables interdits d'entrée au Canada Le Canada a interdit l'entrée sur son territoire à plusieurs membres du gouvernement ukrainien impliqués dans la répression des manifestations à Kiev, a annoncé le ministre canadien de l'Immigration Chris Alexander cité par les médias occidentaux. "A compter de ce moment, notre gouvernement limitera l'entrée au Canada des principaux membres du gouvernement ukrainien responsables d'avoir employé la force contre l'opposition", a déclaré le ministre. L'identité des responsables visés par les sanctions n'a pas été précisée. La semaine dernière, les Etats-Unis ont décidé d'appliquer des mesures de rétorsion similaires à l'encontre de Kiev, tandis que l'Union européenne s'est jusqu'à maintenant abstenue de toutes représailles.